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silmakenJamais, plus jamais (jusqu’à la prochaine)
Univers : L’Art de la quête
Genre : Retour de quête
Censure : k+/pg-13
4e de couv : Les quêtes, c’est pas si bien que ça.
Date : 15 juillet 2009
Entrée originale
Note : Retrouvé par hasard sur mon lj en mettant à jour la liste de mes originales. J’ai réalisé que je ne l’avais jamais relu et mis ici ^^ ;
« Ce qu’il y a, fit Shamyel sur le ton de la conversation, c’est qu’on oublie, tout ça. »
Pol, très occupé à ne pas pousser des gémissements de demoiselle en détresse, resta allongé par terre sans bouger. Il avait mal. Il avait mal partout. Même aux cheveux.
« Les moustiques, la puanteur des marais, la faim, le manque d’équipement adapté, d’objets de soin, les wyverns d’eau… »
Foutus wyverns d’eau, songea automatiquement Pol. Il les détestait. Un dragon aquatique, ce n’était pas naturel. C’était pire encore que les hydres. Les hydres avaient au moins le bon goût de ne pas cracher du feu. Cracher du feu quand on vivait dans des sources pures, c’était se moquer du monde, du cycle des éléments, de Pol.
« …la duplicité des aubergistes, la prolifération des monstres à niveau ridiculement élevé, les princesses pas du tout reconnaissantes… »
Était-ce leur faute, à eux, si le prince Enguerrand leur avait demandé d’aller au bout de la quête de Cécilia Brise-Cœur simplement pour vérifier qu’elle était aussi belle qu’on le prétendait ? approuva Pol intérieurement. Et comment auraient-ils pu savoir qu’Églantine aux Racines d’Or était amoureuse de son ravisseur et travaillait à se faire épouser avant le solstice ?
« … les princesses qui n’en sont pas… »
Dieux que cette quête-là avait été embarrassante. Moins pour eux que pour Enguerrand, toutefois. Et le comte Frédéric avait fait une princesse tout à fait respectable.
« … et les princes jamais satisfaits. »
Si Son Altesse Enquiquinissime ose ne serait-ce qu’émettre le moindre soupçon de mécontentement, cette fois je le maudis, pensa furieusement Pol.
Une bonne petite métamorphose. Palmipède le jour, prince la nuit. Les classiques, il n’y avait que ça de vrai.
« Quand on est au château, on s’ennuie », poursuivait Shamyel.
Parle pour toi, se dit Pol en songeant avec envie à son étude au dernier étage de la plus haute tour, avec ses murs couverts de livres, le glouglou joyeux du chaudron, les visites impromptues de Jehan Belle-Lame, le capitaine des gardes…
« … alors du coup, à la première quête, on décide de repartir.
— C’est toi qui décides de repartir », réussit à marmonner Pol.
Shamyel fit semblant de ne pas entendre.
« On ne pense plus qu’à la gloire et à l’aventure. Pas aux chausses mouillées. »
Pol songeait surtout à la récompense. Les artéfacts magiques, c’était cher et ça ne courait pas les rues. Ou alors trop vite pour qu’on les rattrape.
« Il nous faudrait une sorte de message automatique de rappel, de temps en temps. Genre : ‘La quête, c’est bien mais c’est fatigant’. Tu devrais y réfléchir. »
Pol, régulièrement, avait dans l'idée que Shamyel le considérait comme une sorte de troisième bras. Un bras qu’on secouait de temps en temps pour obtenir quelques étincelles.
« Je vais dormir, annonça Pol.
— Ici ?
— Ici. Je vais dormir et quand je me réveillerai, on sera dans une auberge.
— Ah ? fit Shamyel d’un ton intéressé.
— Parce que tu m’y auras porté. »
Et sur ces mots, il plongea dans un profond, profond sommeil, duquel il s’éveillerait tout seul et sans baiser, merci pour lui.
(fin)
500 mots
Univers : L’Art de la quête
Genre : Retour de quête
Censure : k+/pg-13
4e de couv : Les quêtes, c’est pas si bien que ça.
Date : 15 juillet 2009
Entrée originale
Note : Retrouvé par hasard sur mon lj en mettant à jour la liste de mes originales. J’ai réalisé que je ne l’avais jamais relu et mis ici ^^ ;
« Ce qu’il y a, fit Shamyel sur le ton de la conversation, c’est qu’on oublie, tout ça. »
Pol, très occupé à ne pas pousser des gémissements de demoiselle en détresse, resta allongé par terre sans bouger. Il avait mal. Il avait mal partout. Même aux cheveux.
« Les moustiques, la puanteur des marais, la faim, le manque d’équipement adapté, d’objets de soin, les wyverns d’eau… »
Foutus wyverns d’eau, songea automatiquement Pol. Il les détestait. Un dragon aquatique, ce n’était pas naturel. C’était pire encore que les hydres. Les hydres avaient au moins le bon goût de ne pas cracher du feu. Cracher du feu quand on vivait dans des sources pures, c’était se moquer du monde, du cycle des éléments, de Pol.
« …la duplicité des aubergistes, la prolifération des monstres à niveau ridiculement élevé, les princesses pas du tout reconnaissantes… »
Était-ce leur faute, à eux, si le prince Enguerrand leur avait demandé d’aller au bout de la quête de Cécilia Brise-Cœur simplement pour vérifier qu’elle était aussi belle qu’on le prétendait ? approuva Pol intérieurement. Et comment auraient-ils pu savoir qu’Églantine aux Racines d’Or était amoureuse de son ravisseur et travaillait à se faire épouser avant le solstice ?
« … les princesses qui n’en sont pas… »
Dieux que cette quête-là avait été embarrassante. Moins pour eux que pour Enguerrand, toutefois. Et le comte Frédéric avait fait une princesse tout à fait respectable.
« … et les princes jamais satisfaits. »
Si Son Altesse Enquiquinissime ose ne serait-ce qu’émettre le moindre soupçon de mécontentement, cette fois je le maudis, pensa furieusement Pol.
Une bonne petite métamorphose. Palmipède le jour, prince la nuit. Les classiques, il n’y avait que ça de vrai.
« Quand on est au château, on s’ennuie », poursuivait Shamyel.
Parle pour toi, se dit Pol en songeant avec envie à son étude au dernier étage de la plus haute tour, avec ses murs couverts de livres, le glouglou joyeux du chaudron, les visites impromptues de Jehan Belle-Lame, le capitaine des gardes…
« … alors du coup, à la première quête, on décide de repartir.
— C’est toi qui décides de repartir », réussit à marmonner Pol.
Shamyel fit semblant de ne pas entendre.
« On ne pense plus qu’à la gloire et à l’aventure. Pas aux chausses mouillées. »
Pol songeait surtout à la récompense. Les artéfacts magiques, c’était cher et ça ne courait pas les rues. Ou alors trop vite pour qu’on les rattrape.
« Il nous faudrait une sorte de message automatique de rappel, de temps en temps. Genre : ‘La quête, c’est bien mais c’est fatigant’. Tu devrais y réfléchir. »
Pol, régulièrement, avait dans l'idée que Shamyel le considérait comme une sorte de troisième bras. Un bras qu’on secouait de temps en temps pour obtenir quelques étincelles.
« Je vais dormir, annonça Pol.
— Ici ?
— Ici. Je vais dormir et quand je me réveillerai, on sera dans une auberge.
— Ah ? fit Shamyel d’un ton intéressé.
— Parce que tu m’y auras porté. »
Et sur ces mots, il plongea dans un profond, profond sommeil, duquel il s’éveillerait tout seul et sans baiser, merci pour lui.
(fin)
500 mots
