shakeskp: (SGC - Say - Afterglow)
[personal profile] shakeskp posting in [community profile] silmaken
So kiss me and smile for me
Univers original : Les Langaret
Censure : T
Genre : flangst
4e de couv : Jonathan a toujours su que ce jour viendrait. (Nicolas/Jonathan)
Date : mai 2010

Note : Écrit pour [livejournal.com profile] meanne77 à l’occasion de [livejournal.com profile] creerpouraider 2010, le titre est tiré de Leaving on a jet plane par Chantal Kreviazuk.


Nicolas criait au moment où Jonathan rentra. Il se figea un instant dans l’entrebâillement de la porte, offrit un sourire-grimace à la voisine qu’il avait croisée dans l’escalier lorsque celle-ci haussa les sourcils, puis il se glissa à l’intérieur de l’appartement et referma le battant en silence.
Nicolas était au téléphone.
« … engueuler ! » continuait-t-il en français.
Jonathan accrocha les clefs au clou.
« T’as pas le droit de me dire ça, c’est pas parce que… »
Quelque chose que Jonathan ne comprit pas.
Le truc, c’était que Nicolas ne criait jamais. Lorsqu’il était en colère, ce qui arrivait relativement peu, c’était une colère froide, coupante, qu’il allait calmer en marchant les vingt minutes qui les séparaient de l’entrée nord-ouest de Central Park, avant de revenir déterminé à mettre tout à plat et à régler les éventuels problèmes.
« Oui, bah je suis pas toi ! » cingla Nicolas avant d’appuyer sur le bouton « raccrocher ».
C’était terrible, cette disparition des téléphones à cordon, on ne pouvait plus jeter dramatiquement le combiné.
Nicolas se retourna et s’immobilisa lorsqu’il vit Jonathan.
« Chéri, je suis rentré », hasarda ce dernier, ne sachant comment réagir à cette nouvelle situation.
Le téléphone se mit à sonner.
« Ne décroche pas, ordonna Nicolas d’une voix tendue.
— Je n’en avais pas l’intention. »
Avant qu’il puisse poser une seule question, Nicolas le prit par la nuque et l’embrassa, tactique de diversion terriblement efficace et à laquelle Jonathan ne fit pas semblant de résister. Puis, Nicolas marmonna qu’il sortait faire un tour et qu’il revenait dans une heure. Jonathan l’embrassa sur le front et le laissa partir.
Dès que la porte se referma sur Nicolas, Jonathan se dirigea vers le téléphone et regarda le numéro qui s’affichait.
… Marc ?
Stupéfait, Jonathan faillit décrocher.
Nicolas avait gueulé sur Marc ? S’était engueulé avec Marc ?
Dans l’aberrante fratrie Langaret, Emmanuel était celui avec lequel Nicolas communiquait presque tous les jours. Quand il avait des problèmes c’était Arnaud qu’il appelait. Marc, c’était celui avec qui il faisait le plus de projets. Et Marc, pour ce que Jonathan avait pu en voir, chouchoutait ses petits frères, et Nicolas en particulier, de façon écœurante, même à distance.
Jonathan ne les avait jamais vus se disputer. Il s’était convaincu que ce n’était pas possible.
Réflexe, il sortit son téléphone portable de la poche de sa veste et sélectionna dans le répertoire le numéro d’Adrien. Le pouce sur le bouton d’appel, il marqua une hésitation, puis finit par renoncer.
Il devait parler à Nicolas avant.

¤

Une petite heure et demie plus tard, Nicolas refit son apparition. Il avait l’air bien plus calme, bien plus lui-même. La porte à peine fermée, il fonça droit sur Jonathan et passa les bras autour de sa taille, appuya le front sur son épaule.
« Désolé, marmonna-t-il.
— Tu veux en parler ?
— Pas encore. »
Jonathan l’embrassa.
Il s’était faussement attendu à ce que Nicolas passe la soirée au téléphone avec Arnaud, peut-être Emmanuel. Ce dernier appela vers 19h, mais Nicolas refusa cette fois encore de répondre. Jonathan avait coupé la sonnerie de son portable personnel lorsque Marc s’y était attaqué.
Après un dîner relativement pesant, ils s’étaient installés sur le canapé, devant la télé, Nicolas collé contre Jonathan comme si ce dernier avait l’intention de s’échapper.
Il commençait à avoir une idée de ce qui pouvait se passer.
Deux heures après la tentative d’Emmanuel, Nicolas se redressa soudain.
« Je me suis engueulé avec Marc, dit-il en regardant le parquet.
— J’ai cru comprendre, acquiesça Jonathan, une main dans ses cheveux.
— On vient de me faire une proposition, au boulot. Tu te souviens, je t’avais raconté quand le type de National Geographic est passé ?
— Ouais…
— Le projet de bouquin avec TravelBlog Editions est passé.
— Le photo-trek sur l’Amérique du Sud, là ? »
Nicolas hocha la tête.
« Ils m’ont proposé de partir avec l’équipe.
— De National Geographic ? »
Nicolas hocha à nouveau la tête. Jonathan leva les yeux vers le plafond.
« Et tu t’es engueulé avec Marc parce que.. ?
— J’ai pas accepté tout de suite et je vais refuser. »
Jonathan resta très immobile.
« Nico, commença-t-il enfin d’une voix beaucoup plus calme qu’il ne se sentait, tu ne peux pas refuser une offre pareille. »
Nicolas se leva brusquement, comme brûlé et le foudroya du regard. Jonathan lui saisit le poignet pour l’empêcher de s’éloigner, un réflexe idiot parce que Nicolas n’en avait de toute évidence pas l’intention.
« Je partirais six mois! s’exclama-t-il.
— Oui.
— Je ne sais pas si je pourrais venir te voir !
— Oui. »
Nicolas pinça les lèvres. Jonathan le sentit se crisper sous ses doigts.
« Je sais pas de quoi t’as parlé avec Adrien, mais je suis pas Marc. Je me tire pas sans prévenir et je plaque pas tout en partant du principe que le mec que j’aime supportera et cédera à mes caprices. »
Sans un mot, Jonathan glissa les bras autour de la taille de Nicolas, le tira jusqu’à lui et appuya le front contre son ventre qui fut secoué d’un petit spasme. Jonathan ferma les yeux.
« Et je suis amoureux de toi, pas de Marc, dit-il. Et d’accord, j’ai discuté un peu avec Adrien. Mais ça ne change rien. Tu as une opportunité que tu ne peux pas laisser passer. Tu le regretterais toute ta vie.
— Six mois », répéta Nicolas, les mains sur ses épaules, la voix désespérée.
Jonathan redressa la tête.
« Quand tu es venu t’installer à New York, tu m’as dit : “Quand je rentre, c’est là où tu es”. Je t’ai cru. Je te crois. Tu vas me manquer à en crever. Mais je sais que tu vas revenir. »
Nicolas lui pressa les épaules.
« Si tu ne veux pas partir parce que tu as peur que je ne sois plus là à ton retour… reprit Jonathan.
— Je veux pas partir parce que tu vas me manquer à en crever ! »
Jonathan bloqua sa respiration. À partir de là, c’était facile ; il fallait l’embrasser, le caresser, le rassurer, le convaincre et s’empêcher de dire : « Reste avec moi. »
De ses conversations avec Adrien, Jonathan avait retenu une chose : c’était que Nicolas avait tendance à se bloquer depuis qu’ils étaient ensemble. À peut-être prendre trop en compte leur couple et pas assez ses désirs personnels, avec une détermination qui avait de quoi vous réchauffer le cœur. Et même si Nicolas était terriblement doué pour faire correspondre ses désirs personnels aux nécessités de la vie à deux, et ce depuis le tout début, il y avait des moments où Jonathan devait sacrifier ses propres désirs pour forcer Nicolas à faire ce dont il avait vraiment envie.
Comme à cet instant.
Cette nuit-là, Jonathan passa des heures à le regarder dormir pour ne pas, déjà, s’habituer à son absence.


(fin)

1150 mots

Date: 2011-10-19 12:59 pm (UTC)
From: [identity profile] mithynator.livejournal.com
Ils m'avaient manqué les Langaret, un peu comme un plat que tu adores, auquel tu ne penses plus, mais dès que tu en manges une bouchée, tu as toutes les saveurs qui reviennent.
Je crois que ce que j'aime le plus, en dehors de les retrouver, c'est cette phrase :
"Jonathan bloqua sa respiration. À partir de là, c’était facile ; il fallait l’embrasser, le caresser, le rassurer, le convaincre et s’empêcher de dire : « Reste avec moi. »"
Je la vis, cette phrase :)
Et oh oui, celle-là.
"Cette nuit-là, Jonathan passa des heures à le regarder dormir pour ne pas, déjà, s’habituer à son absence."
*soupire et reprend le travail après une jolie parenthèse*

Date: 2011-10-19 06:57 pm (UTC)
From: [identity profile] meanne77.livejournal.com
*soupir* Aaaah, Nicolas & Jonathan...

(Marc, il aurait trouvé le moyen pour qu'Adrien l'accompagne avant même de lui en parler...
Adrien : Non, Marc, je ne t'accompagnerai pas dans l'espace. Je me moque que tout soit déjà prévu, c'est non.
Couple parodique, lol)

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