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The Pregnant Heero Project

Genre : n'importe quoi (Cliché n°2)
Rating : PG
Date : début décembre 2002 pour le teaser, les chapitres ont été écrit dans les six mois qui ont suivi, plus ou moins.
Disclaimer : Gundam Wing ne m'appartient pas. Le personnage "plot device" d'Anna Santon oui. :p

Note : Abandonné ça veut dire ce que ça veut dire. Pas la peine de râler. ^^


Episode 2 : Devinez quoi les gars ? Vous allez être papas !

Duo avait décidé qu'il était de mauvaise humeur, et si le message de Lady Une n'avait pas été aussi urgent, il n'y serait pas allé. Heero avait disparu trois mois plus tôt et tout ce qu'elle avait eu à dire lorsque les autres ex-pilotes morts d’inquiétude étaient venus la voir, c'était qu'il allait bien, qu'il ne fallait pas s'inquiéter !
Bien sûr, qu'il fallait s'inquiéter ! Heero était son bon Dieu de Petit Ami, majuscule, et la dernière fois qu'il l’avait vu, il avait parlé d'une "elle", et a priori était parti retrouver cette "elle", et bon Dieu, que ça ne lui plaisait pas !
Heero et lui n’étaient pas « officiels » depuis assez longtemps pour qu’il se sente assuré. Mais il n’avait pas souffert le martyr pendant tant de temps pour se le voir souffler sous le nez ! Tous ces mois à s’empêcher de lui sauter dessus, tout ce travail pour le mettre en confiance… Duo n’avait jamais fait ça pour personne, mais Heero était spécial – il pouvait le tuer de plus d’une centaines de façons différentes – et Heero était à lui, bordel !
Même Relena, sa Grande Rivale, avait admis sa défaite et reconnu Duo comme Unique Petit Ami de Heero.
Trois jours de bonheur à papouiller et embrasser Heero, sans trop vouloir aller plus vite de peur de le faire fuir.
Et forcément Heero disparaissait.
Forcément.
Trois mois sans nouvelle… Il avait intérêt à avoir une explication en béton !
Lorsque Duo arriva au QG des Preventers, il eut la surprise de trouver les trois autres membres de leur joyeuse équipe qui semblaient l’attendre avant d’entrer.
– Salut tout le monde ! lança-t-il avec un semblant de bonne humeur.
– Te voilà, fit Quatre. On peut y aller.
– Vous savez pourquoi la chef veut nous voir ? demanda l’Américain.
– Elle a dit que ça concernait Yuy, répondit Wu Fei qui en tant que Preventer avait accès à plus d’informations qu’eux.
– On va peut-être enfin savoir ce qu’il se passe, marmonna Duo.
– Oh, Heero va bien, intervint Quatre. J’ai rien senti de particulier.
Vaguement rassurés, ils rentrèrent dans le quartier général des Preventers et se dirigèrent directement vers le bureau de Lady Une.
Ils frappèrent, mais n’attendirent pas la réponse pour entrer.
Lady Une était derrière son bureau et Sally devant, un sourire sur les lèvres, les attendant avec les jambes croisées et un dossier entre les mains.
Il ne leur fallut pas longtemps pour repérer Heero, assis un peu à l’écart, contre la fenêtre, dans une large chemise blanche. Il avait un genou ramené contre sa poitrine et les regardait d’un air qui vacillait entre l’indifférence classique et une hostilité étrange.
Mais ils le remarquèrent à peine.
Wu Fei, en bon bisexuel refoulé au fin fond du septième sous-sol des Enfers, quatrième placard à gauche, avait toujours plus ou moins inconsciemment admis que Heero était extrêmement attirant, physiquement parlant. Mais… « J’avais jamais réalisé à quel point Yuy était…était… », pensa-t-il, son vocabulaire ne lui permettant pas de définir exactement à quel point le mot attirant était devenu un euphémisme flagrant.
Près de lui, Trowa réfléchissait exactement à la même chose, se demandant pendant un quart de seconde fugace si Quatre avait quelque chose contre les ménages à trois.
Duo avait depuis longtemps cessé d’essayer de cacher que son jean était brutalement devenu extrêmement étroit et jetait des coups d’œil menaçants aux deux autres, l’instinct primitif de possession et de territoire se faisant sentir avec force. Et puis il y avait le soulagement, surtout. Il s’approcha un peu de Heero, un peu incertain. Le brun était en mode autoprotection et Duo ne tenta pas d’entrer dans son espace personnel.
– Hee-chan ? appela-t-il avec hésitation.
Le regard de Heero se radoucit un peu, mais il ne répondit pas.
Quatre avait lui aussi remarqué le soudain rayonnement de Heero, mais quelque chose le gênait. Il y avait une aura nouvelle autour du Japonais, une aura familière. Il était sûr qu’il avait déjà senti à plusieurs reprises quelque chose comme ça, mais n’arrivait pas à retrouver de quoi il s’agissait exactement. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui rappeler… ?
– Merci d’être là, fit Lady Une, le coupant dans sa réflexion. Veuillez-vous asseoir, nous allons vous expliquer de quoi il s’agit… Sally ?
La jeune médecin hocha la tête et jeta un coup d’œil rapide à Heero qui détourna le regard d’un air boudeur. Elle retint un sourire. Les autres n’avaient pas vu l’expression du Japonais, heureusement, ou ils auraient eu une crise cardiaque. Sally et Une avaient eu le temps de s’y habituer. La jeune femme se demandait d’ailleurs si Heero, sous son masque d’impassibilité, n’était pas en fait ce gamin possessif, boudeur et susceptible qu’avait révélé la maternité.
Sally regarda les quatre autres ex-pilotes et pères involontaires.
Elle s’était un peu inquiété de leur réaction.
D’une manière générale, elle pensait que Quatre serait celui qui réagirait le mieux. Son empathie lui ferait privilégier la nouvelle vie en Heero plutôt que la bizarrerie de la situation, du moins elle l’espérait.
Trowa, et bien, c’était difficile de savoir ce que pensait Trowa, mais avec un peu de chance il suivrait Quatre dans sa décision. Il n’y avait plus qu’à prier pour que le blond ait une réaction positive…
Wu Fei, c’était cinquante-cinquante. Soit il s’insurgerait, hurlerait au scandale et serait complètement dégoûté par la transformation brutale de Heero en "femme", soit il prendrait ses responsabilités de grand guerrier plein d’honneur et voudrait faire de Heero un androgyne respectable en l’épousant sur le champ.
Quant à Duo… Comme pour Trowa, il était difficile de savoir quelle serait sa réaction. Sally savait qu’ils avaient commencé à sortir ensemble et nul, à part Heero lui-même, n’ignorait que l’Américain n’attendait qu’une occasion de lui sauter dessus, mais restait à savoir si cette affection, attirance, pour l’androgyne supporterait le choc de la transformation et la responsabilité brutale, sans choix. Soit Duo aimait vraiment Heero et l’accepterait, soit ce n’était qu’une amourette et il pouvait très bien, comme le Chinois, faire un blocage complet.
– Très bien, dit-elle enfin. Si nous vous avons réunis ici, c’est pour vous faire part d’une chose importante qui vous concerne… vous quatre, et Heero.
Le futur maman se renfrogna visiblement. Il n’acceptait toujours pas le fait que les autres aient quelque chose à voir avec la conception de SON bébé.
Les quatre ex-pilotes regardèrent Heero d’un air curieux. Sally avait bien séparé le Japonais de leur groupe dans ses paroles, ce qui les intriguait beaucoup.
La jeune femme s’empressa de distribuer les échographies qu’elle avait. Bien sûr, elle se doutait qu’aucun d’eux y verrait quoique ce soit, mais ça pouvait toujours adoucir le choc, et le nom de Heero Yuy imprimé en haut les mettrait sur la voie…
– Une échographie ? s’étonna Quatre à voix haute.
Puis :
– OH !
Il bondit sur place, faisant sursauter les autres.
– Quat ? appela Duo.
Mais Quatre se tourna vers Heero, l’air soulagé de celui qui a enfin trouvé ce qui le turlupinait depuis un moment.
– C’est ça, que je sens autour de toi ! lança-t-il. C’est la même aura que lorsqu’une de mes sœurs est enceinte ! C’est parce qu’en fait ton énergie vitale construit celle du bébé !
A la seconde à laquelle il prononçait ces mots, il réalisa exactement ce qu’il était en train de dire et se rassit d’un coup.
Trowa, Wu Fei et Duo regardèrent le petit blond comme s’il était devenu brutalement fou. Quatre, lui, fixait Heero avec les yeux qui lui sortaient de la tête.
– Quatre ? murmura Trowa doucement, posant une main sur son épaule.
– Hee… Heero… bredouilla-t-il. Que… Que…
– Qu’est-ce qu’il se passe, enfin ? s’impatienta Duo en se levant de sa chaise, un peu inquiet. Heero ? Tu peux expliquer ?
– Explication rationnelle, marmonna Quatre.
– Non, non, Quatre, intervint Sally joyeusement. T’as bien senti. Heero est enceint !
Le silence de mort qui s’ensuivit plana un moment avant que Duo n’éclate d’un rire nerveux, se demandant si c’était le moment de dire à Sally que son humour était vraiment nul.
Wu Fei, Trowa et Quatre gardaient les yeux fixés sur la jeune médecin qui semblait parfaitement sérieuse et Heero croisa les bras, se renfrognant encore plus.
Sally s’assit confortablement.
– Ce serait plus simple si je vous racontais depuis le début, dit-elle. Il y a un peu plus de trois mois, nous avons reçu un message d’origine inconnue nous informant que Heero nous attendait dans un hôtel proche et qu’il avait besoin de soins médicaux immédiats…
Après dix minutes pendant lesquelles on n’entendit que Sally et les respirations oppressées de quatre jeune hommes stressés, elle conclut avec un grand sourire :
– Et Heero a décidé de le garder !
Le choc des ex-pilotes se peignait sans ambiguïté sur leurs visages et Sally leur laissa le temps de digérer les informations.
Duo fut le premier à réagir, explosant quasiment. Il bondit de sa chaise, se tournant d’un air incrédule et perturbé vers Heero.
– Attends, tu disparais trois mois sans explication, personne veut nous dire où tu es, et d’un coup tu reviens pour nous annoncer qu’une bande de cinglés t’as foutu un embryon dans le bide ?
– Magnifique résumé de la situation, Maxwell, fit Lady Une d’une voix sèche. Très subtil.
Heero eut un mouvement de protection réflexif, remontant les genoux contre son ventre, le regard dur, et Sally grimaça. Duo n’avait vraiment pas été génial sur ce coup…
– Personne te demande ton avis, rétorqua Heero d’un ton mauvais, élevant pour la première fois la voix. Ce n’est pas toi qui le portes, tu n'as rien à dire !
Le ton de Heero figea Duo qui avait dû le recevoir comme une douche froide. Il se passa une main sur le visage et secoua la tête.
– Désolé, Hee-chan, fit-il presque dans un murmure. Je voulais pas te… Mais ça fait un putain de bon Dieu de choc…
– M’en parle pas, marmonna sombrement le Japonais, mais sa tension s’était relâchée.
– Ça explique ton apparence, déclara soudain Trowa.
– Oui, acquiesça Wu Fei d’une voix qu’il essayait de maîtriser. Il y avait quelque chose de différent.
– C’est la grossesse, dit Quatre en habitué.
Avec vingt-neuf sœurs, il savait de quoi il parlait.
– Pas que ça, fit Sally. Mais ce serait un peu long à expliquer, je vous ai tout mis dans un dossier pour que vous compreniez mieux.
Il y eut un nouveau silence, un peu moins lourd, pendant lequel chacun des garçons méditait et acceptait lentement ce qui arrivait à l’un des leurs.
Sally pensait à lâcher la seconde bombe lorsque Quatre choisit lui-même de poser la question que tous ruminaient dans leur tête depuis un moment, sauf Duo qui avait complètement oublié ce détail et en sursauta, toute faux dehors et prête à frapper :
– Et… qui est le… père ?
– Vous tous, répondit immédiatement Heero sans l’ombre d’une émotion.
– Grbler ? fit Duo intelligemment, faux en suspension.
– Tout est sur le dossier, pas de panique, intervint Sally rapidement avant que les autres ne comprennent la phrase de Heero. En fait, l’embryon de Heero a été fécondé artificiellement par chacun de vous. Par conséquent, ça fait de vous tous les pères biologiques du bébé. Vous voulez un café ?
PAS DE PANIQUE ?????!!!!! Les hurlements de Duo et Wu Fei résumaient à peu près l’état de tous et Trowa blanchit, broyant presque avec sa main l’épaule de Quatre trop choqué pour sentir la douleur.
– Que… co… quoi… comment…
– On pense qu’ils avaient pas mal d’échantillons corporels récoltés pendant la guerre, fit Sally en haussant les épaules. Heero a confirmé que vos mentors scientifiques, et particulièrement J, étaient dans le coup. J a lui-même rendu le projet réalisable.
– Tous une bande de cinglés tordus, réussit à dire Duo.
– Traîtrise… Déshonneur… marmonna Wu Fei.
Mais Quatre ne pensait plus qu’à une chose. Les yeux écarquillés, fixés sur Heero, il lâcha dans un souffle :
– Allah. Je vais être père.
Il regarda les autres, ajoutant d’une voix tremblante d’émotion :
– On va tous être père.
Le bruit de chute brutale qui s’ensuivit empêcha les autres de réagir en conséquent.
– Wu Fei ? appela Duo en se penchant sur le Chinois à terre.
Trowa se courba à son tour.
– Je crois qu’il a perdu connaissance.

***

Duo laissa tomber le dossier par terre et le suivit sur le sol. Ils étaient rentrés une heure plus tôt, avec chacun un paquet de feuilles explicatives sur la situation. Ils s’étaient tous réunis chez Quatre et Trowa, ils auraient besoin de parler…
Heero était encore à l’hôpital. Il n’en sortirait que la semaine suivante.
– Duo ? appela Quatre, assis avec Wu Fei autour de la table du salon.
– Rien de grave, le rassura l’Américain. J’exprime juste mon choc intérieur.
– Essaye de le faire avec moins de bruit, dit Wu Fei.
– Il est en pleine digestion des faits, expliqua Quatre.
– Bon Dieu, mais comment vous faites ? fit Duo, incrédule. Je suis au bord de la crise de nerfs !
– Tout va bien, Duo, dit Quatre, parfaitement serein.
– Tout va bien, répéta l’Américain. L’homme de ma vie est brutalement devenu un androgyne capable de procréer, enceint, et même pas de moi tout seul mais de moi et mes trois meilleurs amis, mais tout va bien !
Quatre préféra sagement garder le silence et Wu Fei se massa les tempes d’un air fatigué. Trowa s’était réfugié dans la cuisine avec l’intention de se doper au café.
– Vous savez quoi ? fit soudain Duo. Je vais faire un tour en moto.
– N’oublie pas ton casque, dit sagement Quatre. Ce serait dommage que l’enfant soit orphelin d’un de ses pères avant même sa naissance.
Duo le regarda un instant d’un air inexpressif puis s’enfuit dehors. Il avait vraiment, vraiment, vraiment besoin de respirer !
Une heure plus tard, il revint avec les idées toujours aussi mélangées, mais au moins il avait pris l’air. Il fallait qu’il discute avec les autres.
Il avait dix-sept ans, bon dieu ! Un gosse à dix-sept ans, alors que lui-même en était encore un ! Un gamin, un bébé à partager avec les trois autres sans compter Heero…
Heero.
Et Heero portait le bébé.
Comme ça, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde !
Duo était tombé amoureux d’un garçon, nom de Dieu, d’un garçon ! Il avait le droit d’être perturbé par le fait que ce garçon attende un bébé !
Alors qu’ils n’avaient même pas consommé la relation !
Mais tout allait bien, disait Quatre, absolument par perturbé.
D’ailleurs, Duo croyait se rappeler qu’il avait une sœur psychiatre. Il faudrait peut-être qu’il lui demande ses coordonnées, Duo se disait qu’il aurait peut-être besoin de quelques séances.
Juste au cas où.
Il entra, prêt à discuter, à montrer qu’il pouvait absolument s’adapter à cette nouvelle situation.
– Mais s’il y a plusieurs étages, il faudra prévoir des barrières dans les escaliers, fit Trowa.
– D’un autre côté il ne faut pas oublier qu’il va grandir, rappela Wu Fei.
– De toute façon ce n’est pas pratique pour Heero d’avoir des escaliers à monter, ajouta Quatre.
– Il peut avoir une chambre au rez-de-chaussée, remarqua Trowa.
– Oui, mais dans ce cas-là, nous aussi, répliqua Wu Fei. Il n’est pas question de le laisser seul en bas, en cas de problème nous devons pouvoir être tout de suite au courant.
– C’est vrai, admit Trowa.
– On peut aussi installer des interphones, dit Quatre. Quoique ça manque un peu d’intimité…
– Je peux savoir ce que vous faites ???!!!
Trowa, Quatre et Wu Fei se tournèrent vers Duo qui les dévisageait avec une sorte de stupéfaction horrifiée.
– On est en train d’organiser la maison, répondit Quatre.
– La maison ????!!!!
– Tu n’as quand même pas l’intention de laisser Heero seul pendant sa grossesse et pour élever l’enfant ? fit le Chinois en fronçant les sourcils.
Duo se massa les tempes, au bord de la crise de nerfs hystérique.
– Attendez, attendez, on a appris y’a moins de quatre heures qu’on allait être père, que Heero était la mère, et vous êtes déjà en train de planifier notre vie à tous les cinq ????!!!!
– Heero sort dans une semaine, fit remarquer Trowa avec un calme olympien. Nous n’avons pas beaucoup de temps.
Duo les regarda un à un, posa son casque par terre.
– Attendez-moi trente secondes, dit-il.
Il disparut dans une pièce, on entendit un hurlement prolongé, puis il revint, souriant et s’assit entre Wu Fei et Trowa.
– Ok, dit-il. Vous avez pensé à mettre Heero dans une chambre adjacente à une autre, pour le bébé ?
– En fait pour le moment on est d’accord que sur le jardin, on hésite sur une maison à étage.
– A la limite, on pourrait faire construire un étage plus tard.
– Pas idiot, il ne faut pas oublier que nous sommes cinq, que l’enfant va grandir et changer de chambre au fur et à mesure. Sans compter les chambres d’amis.
– Il faudrait une école pas loin, aussi.
– Ça ce n’est pas un problème, je peux toujours en faire construire une…
– Quaaaaaaaaatre !
La soirée se prolongea tard, Quatre finit par dénicher du champagne, et au bout de quelques bouteilles, ils étaient tous plutôt joyeux, et leur maison s’était transformée en parc d’attraction quelque part entre la cinquième et la sixième bouteille.
Wu Fei essayait de rester droit, Duo s’était effondré sur la table et Quatre était installé sur les genoux de Trowa qui avait l’air d’apprécier.
– Vous vous r’dez com… compte, cômême, fit le petit blond d’un air rêveur. On a de la chanze. Chais pas, ça aurait pu êt’ le bébé de que’qu’un d’aut. Genre, genre…
– Zechs, marmonna Wu Fei, sourcil froncés.
– Blaaaaaah, fit Duo avec une grimace. Nan. Pô Zechs.
– Oué, Zechs, acquiesça Quatre. Mais nan. C’est nous. J’veux dire, p’quoi nous ?
– Pask’on s’connaît ? dit Trowa d’un ton songeur.
– Naaaaan, Hee’o y connaît Zechs aussi.
– Oué, appuya Wu Fei, désapprobateur.
Zechs avait connu Treize. Ce n’était pas quelqu’un de fréquentable.
– Paske, paske, paske, lança Duo en bondissant brusquement sur la table, réussissant Dieu seul savait comment à ne pas tomber. Pask’on est cinq jeunes et fougueux pilotes recrutés parmi les meilleurs pour libérer les Colonies de l’espace du joug de leurs oppresseurs !
– Makchouell, descends, tu m’donnes le tournis.
– Va falloir qu’t’apprennes à m’ap’ler Duo, Voufie, pas’kon va bientôt être copapas, fit celui-ci en descendant sans dommage, prouvant encore et toujours qu’il y avait un dieu pour les ivrognes.
– Copapa ? répéta Quatre en clignant des yeux comme une chouette.
– Comme colocataires, expliqua Trowa. Copapas.
– Est-ce que ça veut dire qu’le bébé va nous ressembler tous ?
– Un bras à moi, un bras à Quat, un bras… Nan, une jambe à Tro, une jambe à Fei, et la tête à Heero.
– Pourkwa Heero aurait la tête ? râla Wu Fei.
– Paske c lui qu’a le bébé dans le ventre, dit Quat. C’est plus juste que c’est lui qu’a la plus belle part.
– Plus juste, approuva le Chinois.
Il y eut un long silence rêveur qui se prolongea un moment.
– Y’a plus de champa’ne, remarqua enfin Duo d’un ton déçu.
– J’crois que ça veut dire qu’on est assez saoul com’ ça, dit Quatre, sage, baillant largement.
–Oué, acquiesça Trowa. On a atteint le stade d’akèp…d’askepta…d’asseukeptation.
– On va être papas, ajouta Wu Fei.
– On a que dix-sept ans, fit Quatre.
– Heeshan est plus tout à fait vraiment un garçon, mé presque, continua Duo.
– Et faut encore qu’on annonce ça aux z’autres, termina Trowa.
Ils contemplèrent ce qu’ils venaient de dire.
– On n’est vraiment pas normaux, marmonna Duo.
– Tu t’poses encore la question, Makchouell ?
– J’tenais juste à c’que ce soit dit à voix haute. Faut pas qu’y ait de malentendus. De sous-entendus. Enfin voilà, quoi.
– T'owa et moi on va se coucher, annonça Quatre.
– Ah bon ? fit Trowa.
– Vi. J’ai b’soin de terminer l’askeptation d’ma paternité en f’sant s’vaj’ment l’amour a’ec toi.
– D’accord, dit Trowa.
Les deux garçons se levèrent et vacillèrent un instant avant de tituber jusqu’à leur chambre.
– Pô juste, râla Duo. J’veux Heeshan !
– J’veux dormir, marmonna Wu Fei en posant la tête sur la table.
– T’vas être tout bloqué demain.
– M’en fous.
– J’vé me coucher. B’nuit, Vou Feye.
Mais Wu Fei dormait déjà et Duo alla s’effondrer sur son lit.
Il se réveilla le lendemain vers midi, avec le mal de crâne de quelqu’un qui s’est saoulé la veille. Normal, quoi.
– Ouuuuuch… Bon Dieu…
Il jura encore une dizaine de fois pour la forme, puis se leva en grimaçant et se déshabilla pour se jeter sous la douche. Lorsqu’il ressortit, ça allait mieux, mais il n’aurait pas dit non à un café très fort.
Il se demanda un instant si les évènements de la veille n’étaient pas juste un trip dû à l’alcool, mais dans le principe, il avait bu à cause des évènements en question, et puis c’était bien trop bizarre pour être un délire.
Ça pouvait n’être que vrai.
Il refit sa natte lentement avant de rentrer dans le salon. Wu Fei était là où il l’avait laissé la veille, mais avec une tasse de café fumante à ses côtés.
– B’jour, marmonna Duo avant de s’effondrer sur une chaise.
Trowa sortit de la cuisine, l’air frais comme une rose, et posa un café près de lui.
– Merci, Tro. Quat est pas levé ?
– Non. Il récupère.
Ils gardèrent le silence un moment, puis Duo jeta un coup d’œil aux feuilles de plan de leur future maison.
– C’est pas réalisable en une semaine, dit-il. Je suis même pas sûr que ce soit réalisable tout court…
– Non, mais Quatre a déjà quelque chose qui y correspond quelque part dans le coin.
– Pratique. Pourquoi ça m’étonne pas ?
La porte de la chambre du couple s’ouvrit brutalement, et Quatre en sortit, blanc comme un linge. « Trowa ! »
Le brun se leva tout de suite et Quatre se réfugia dans ses bras. Wu Fei leva la tête avec difficulté, intrigué à la voix pleine de détresse du blond et Duo le regarda, un peu inquiet.
– Qu’est-ce qu’il se passe, amour ? demanda doucement Trowa.
Quatre leva des yeux terrorisés vers lui.
– Comment je vais dire ça à mes sœurs ????
Il y eut un instant de silence.
– Tu as toute ma compassion, Quatre, fit solennellement Duo, heureux comme jamais de ne pas avoir de famille à qui annoncer la bonne nouvelle.
A part Hilde, pensa-t-il avec une grimace. Et les Sweepers. Argh.
Ça allait rigoler sec sur le vaisseau pendant un bon moment.
Wu Fei grogna son acquiescement, pensant avec une vague inquiétude au reste du Clan du Dragon étalé sur diverses colonies. Qu’est-ce qu’ils allaient bien penser de lui ? Le dernier héritier qui a mis un homme enceint ! Hors mariage, en plus !
Heureusement que ses parents étaient morts. Son père devait se retourner dans sa tombe. Et il ne voulait même pas imaginer le commentaire qu'aurait pu faire Nataku…
– Et Catherine, murmura Trowa, un certain stress dans le regard.
– Va falloir de toute façon penser à le dire à tout le monde, remarqua Duo avant de sourire d’un air extatique en réalisant quelque chose.
« Rhaaa, j’ai trop hâte d’annoncer à Relena que Heero attend mon enfant ! »
– Notre enfant, corrigea Wu Fei avec raideur.
– Oui, bon, vous voyez ce que je veux dire…
Pause.
– Dis-moi, Fei…
Grognement.
– Tu préfères avoir la jambe gauche ou la jambe droite ?

***
Heero s’étira paresseusement et repoussa le livre qu’il était en train de lire. Il se sentait un peu fatigué de rester toujours dans sa chambre et serait bien sorti, mais Sally tenait à suivre les instructions d’Anna jusqu’au bout.
Il restait moins d’une semaine avant qu’il puisse enfin être lâché.
Il se redressa un peu et on frappa doucement à la porte au même moment. Il n’eut pas le temps de demander qui c’était, la porte s’ouvrait en grand et les quatre futurs pères entraient en silence, l’air un peu gêné.
Même Duo semblait mal à l’aise. Heero les regarda d’un air suspicieux.
– Hey, Hee-chan, fit enfin Duo en s’emparant du bouquet de bleuets et de marguerites que Quatre tenait en se dandinant d’un pied sur l’autre. On savait pas trop quoi t’amener, alors on a pris des fleurs.
Le regard de Heero se fit encore plus soupçonneux et Duo rit nerveusement, posant le bouquet sur la table.
– Je savais que ça lui plairait pas, marmonna Wu Fei.
Trowa lui donna un coup de coude, et les trois garçons jetèrent un coup d’œil suppliant à Quatre. C’était lui, le leader, le porte-parole ! Le stratège !
Quatre fixa Duo d’un air de reproche.
C’était lui le petit ami de Heero !
Après un instant de coups d’œil significatifs et de batailles silencieuses de volonté, Duo capitula et s’approcha du lit doucement.
– Hm, Hee-chan, tu sais, on a pas mal discuté, et puis on a fini par arriver à une décision, et ben, il nous manque plus que ton accord et…
– Arrête de tourner autour du pot, fit Heero d’un ton sec.
– Ok, ok, désolé. Bon, pour être clair, on a l’intention d’assumer notre responsabilité. Tu portes notre enfant à tous, et même si on n’a pas eu le choix, c’est quand même notre bébé aussi ! Et puis finalement ça nous branche bien d’avoir un bébé… Alors voilà, on a décidé qu’on allait tous habiter dans la même maison, comme ça tu supporteras pas la maternité tout seul !
Heero se renfrogna immédiatement.
– Je peux me débrouiller tout seul. Je n’ai pas besoin d’aide.
– On n’en doute pas, Heero, intervint Wu Fei avec sérieux. C’est évident que techniquement tu n’as pas besoin de nous, mais il s’agit de notre enfant. De notre responsabilité autant que la tienne.
– Même plus, car tu le portes. Nous devons te soulager du côté matériel pour que tu puisses te consacrer au bébé sans te soucier du reste, ajouta Quatre.
– D’autant plus qu’il vaut mieux pour l’enfant avoir près de lui une famille qui à défaut d’être normale, est au moins complète, souligna Trowa. C’est important qu’il se sente entouré et aimé.
– On n’a pas l’intention de te laisser filer, Hee-chan, fit Duo. T’es notre ami, tu portes notre enfant, on te laissera pas tomber.
Il y eut un instant de silence, Heero croisa les bras et les regarda tour à tour d’un œil calculateur. Ils avaient l’air nerveux, mais volontaire. Motivé.
– D’accord, dit-il finalement.
Le soulagement que les quatre garçons ressentirent fut évident ; Duo se mit à rire de joie, et lorsque Sally vint voir Heero pour sa piqûre quotidienne, elle le trouva entouré des autres, lui posant des questions et lui décrivant avec animation leur future maison.
Elle sourit en constatant que malgré son air neutre, Heero s’était sensiblement détendu, et referma la porte sans se faire remarquer pour les laisser ensemble.
Après tout, ils allaient bientôt avoir un enfant. Ils avaient de quoi discuter.

TBC…

Autre illustration de [livejournal.com profile] shinia_marina toujours sur Lapin en peluche ^^

Un Heero et un Duo... ^^

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