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La dernière épreuve (seconde version)
Genre : romance
Rating : PG
Année : Début 2002


Prologue



1. Seconde chance

Van Fanel se réveilla en sursaut. Il se redressa, et respira de façon saccadée. Le soleil entrait à flot dans la chambre. Il se passa une main tremblante sur le visage. « Hitomi », murmura-t-il. Van se rallongea. « Stupide rêve » pensa-t-il. Mais il se sentait mal à l’aise. Il voulut prendre le pendentif d’Hitomi qu’il portait toujours autour de son cou, le toucher pour sentir un peu sa présence. Le pendentif n’était plus là.
Van se leva d’un bond, et s’habilla à toutes vitesses. Il sortit de sa chambre et courut à travers tout le palais, en appelant Merle d’une voix furieuse. Il trouva cette dernière sur le toit, en train de regarder la nouvelle ville qui venait juste d’être terminée.
– Merle !
Merle se tourna vers lui, apeurée, ne comprenant pas ce qu’elle avait bien pu faire pour le mettre en colère comme ça.
– Maître Van ?
– Qu’est-ce que tu as fait du pendentif ?
Merle prit un air surpris.
– Le pendentif d’Hitomi ? Mais je l’ai pas !
La pauvre semblait sincèrement peinée, et la colère de Van retomba tout de suite.
– Excuse-moi, Merle. Il a dû tomber pendant mon sommeil.
Merle sauta du toit et déclara d’un air assuré :
– Je vais le chercher !
Elle disparut dans les couloirs, et Van la regarda partir avec tendresse. Merle ne changeait pas. Toujours la même. Il s’accouda à la fenêtre, et leva les yeux vers la Lune des Illusions. Son visage s’assombrit, et Van sentit de nouveau une douleur sourde mêlée d’angoisse au creux du ventre. Hitomi…Deux ans déjà qu’elle était partie. Trois mois qu’il n’avait pas de nouvelles. « Hitomi, murmura-t-il, qu’est-ce qu’il se passe ? S’il te plaît…je ne veux pas qu’on se quitte comme ça…Pourquoi j’arrive pas à te contacter ? »

Lune des Illusions.
Hitomi faisait tourner distraitement le fil du téléphone autour de son doigt, écoutant Yukari lui raconter sa nouvelle dispute avec Amano. Mais cette fois ça semblait assez sérieux, et elle paraissait vraiment inquiète.
– Il repart la semaine prochaine, disait Yukari. Je ne veux pas qu’on se sépare fâchés…mais il avait l’air tellement furieux. Je ne sais pas ce qu’il a en ce moment…il est tout le temps sur les nerfs.
– C’est peut-être parce qu’il part, justement, intervint Hitomi.
– Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
Hitomi prit une inspiration et entreprit de délivrer son index du fil téléphonique.
– Réfléchis, vous allez encore être séparés, vous vous voyez très peu de temps par an. Amano en a peut-être ras le bol. Vous devriez en parler.
Yukari soupira dans le téléphone.
– Je ne sais pas quoi faire, dit-elle.
La porte de la chambre d’Hitomi s’ouvrit et une tête châtain passa au travers. Mamoru Kanzaki fit une grimace à sa sœur. Elle leva les yeux au ciel et reprit sa conversation.
– Va le voir, dit-elle en surveillant Mamoru qui faisait le tour de la chambre d’un air innocent.
– Maintenant ?
– Oui, là, maintenant, tout de suite.
– Hitomi…
– Ne réfléchis même pas ! Vas-y !
Il y eut un silence, puis la voix de Yukari s’éleva de nouveau. « Je te rappelle demain matin pour te raconter », dit-elle juste avant de raccrocher.
Hitomi tapa tout de suite un autre numéro sans lâcher son frère du regard.
– Qu’est-ce que tu veux ?
– Eh, j’ai pas le droit de venir voir ma sœur chérie ?
– Allô ? fit une voix masculine à l’autre bout du combiné.
– C’est Hitomi, dit-elle. Yukari arrive. Sois prêt.
– Merci, Hitomi, fit la voix heureuse d’Amano. Je te jure que je te revaudrais ça.
– C’est rien. Bonne chance.
– Toi aussi, répondit le jeune homme d’une voix soudain basse. Je te souhaite d’être heureuse, Kanzaki…Alors décide-toi vite.
Avec ça, il raccrocha, laissant la jeune fille partagée entre un sentiment de colère nerveuse et de tristesse intense. De quoi il se mêle ?
Hitomi se tourna vers son frère qui la regardait maintenant avec des yeux étranges.
– Alors, qu’est-ce que tu veux ?
Mamoru reprit un air normal.
– Qu’est-ce qui se passe avec le play-boy et Yukari ?
– Amano vient juste d’apprendre qu’il va pouvoir rester cette année et ne repartir en Europe que l’année prochaine. Il attendait la réponse depuis deux semaines. Il va l’annoncer ce soir à Yukari et il voudrait qu’ils se fiancent.
– N’importe quoi, fit Mamoru en roulant des yeux. Enfin bon, dis-moi, grande sœur chérie…
– Si c’est pour la soirée que Sayuri et Saeko donnent demain soir, non je ne te couvrirai pas et oui tu vas devoir en parler aux parents.
– Toooomi ? supplia Mamoru avec un regard vert larmoyant. Je t'en supplie ! Je mettrais la table tout seul tous les jours pendant un mois.
– Menteur, répliqua Hitomi d’un air fatigué. Ecoute, Mamoru, laisse tomber. Je parlerai à Maman pour qu’elle te laisse sortir plus tard, mais fiche-moi la paix, ok ?
Le petit frère d’Hitomi la regarda d’un air songeur et perçant.
– T’es sûre que ça va, frangine ? demanda-t-il d’un ton calme.
– Commence pas toi aussi, répondit Hitomi en détournant les yeux.
– Je partirai pas tant que je serais pas sûr.
– Fiche-moi la paix, Mamoru.
Mais il n’avait pas l’air de vouloir. Il s’approcha de sa sœur, ses yeux verts soudain durs, et s’écria : « T’as fini ton cirque, Tomi ? Bon sang, si t’as tant besoin de lui, vas-y ! Y’en a marre de te voir comme ça, sérieux ! J’arrive même plus à m’engueuler correctement avec toi ! T’es crevante, à la fin ! »
Hitomi serrait les dents, la tête baissée, pâle. « Tais-toi… »
– Et en plus tu crois qu’on n’a rien remarqué ? Tu te fous de moi ? Maman angoisse comme pas possible et même Papa commence à croire à ta connerie de Gaia !
– TAIS-TOI ! hurla soudain Hitomi, tremblante de rage. Tu ne comprends rien ! Vous ne comprenez rien !
– Ben tiens ! Facile, hein, de te croire toute seule ? En définitive t’as toujours pris la décision la plus facile ! Te tirer de là-bas, c’était facile ! Tu veux que je te dise, frangine ? Ce qu’il y a c’est que t’as eu la trouille ! T’as pas voulu assumer !
– Et qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? ! Tu ne comprends vraiment rien…
– Oh si, je comprend parfaitement. Que tu sois revenue, je comprend. On se marie pas à quinze ans et l’autre l’a parfaitement compris aussi ! Il t’a pas demandé de rester, c’est ça ? Mais ça fait plus de deux ans, Tomi, alors de quoi t’as peur ?
– Mamoru…fit-elle d’une voix dangereuse.
– En définitive, t’as raison, je comprend pas. Pendant deux ans t’as passé la moitié de ton temps à sourire dans le vide et à te planquer pour causer avec quelqu’un que personne voyait. Pendant deux ans t’as composé ton emploi du temps en fonction du sien. Pendant deux ans j’ai angoissé comme un malade en pensant que tu serais peut-être pas à la maison quand je rentrerai et que je te reverrai plus jamais.
Mamoru fit une courte pause, les yeux pleins de défi. Hitomi le regardait, soudain radoucie.
– Alors je vais te dire, continua-t-il d’un ton plus calme, quand tu as coupé le lien entre vous, j’étais carrément soulagé. J’étais là quand t’as pris ta décision, et j’étais plutôt content. Parce que à force d’écouter vos conversation, j’ai fini par piger, exactement comme toi, que l’autre couillon il était en train de prendre son courage pour te demander de revenir, et qu’il allait le faire bientôt.
Hitomi détourna les yeux.
– Alors c’était plutôt rassurant de savoir que t’avais coupé le lien pour éviter ça. Parce que c’est ça, hein? Tu voulais pas qu’il te demande de revenir. Tu voulais pas avoir encore à choisir entre ici et là-bas. Mais ça c’est ce que tu crois, frangine. La vérité c’est que t’avais peur qu’il te le demande pas.
– Mamoru…
– Alors tu t’es inventée des tas de conneries et de foutues obligations pour te rassurer, te dire que de toutes façons, tu peux pas aller là-bas, que c’est pas ton monde ou que t’es trop jeune. J’ai eu le temps de piger ça, tu vois. Ça a été difficile à avaler, mais j’ai fini par piger. Et j’ai pigé autre chose.
Mamoru fit une nouvelle pause et cette fois reprit avec plus de rage.
– De toutes façons tu vas te tirer un jour ! lança-t-il. Ce sera avec un connard d’Américain ou un connard de Français ou un connard de Chinois ou un connard d’Australien ou même un connard de Japonais et on se verra pas plus souvent que si t’étais sur une autre planète, que tu sois à Tokyo ou à Mexico ! Alors à choisir je préfère encore que tu te tires avec un connard de Fanélian, parce que ce connard là je serais au moins presque sûr qu’il te rendra heureuse !
Hitomi, sous le choc, fut incapable de répondre. Et à l’exact instant où Mamoru terminait sa tirade, un éclair de lumière transparente traversa la pièce, et lorsqu’elle disparut, sur le sol, il y avait le pendentif d’énergist.
Mamoru et Hitomi le fixèrent tous les deux un court instant. Mamoru fut le premier à réagir.
– Si c’est pas un appel, ça, c’est quoi ? fit-il. Et si tu me sors qu’il te le renvoie parce qu’il t’aime plus, je te jure que…
Mais il s’interrompit, Hitomi le regardait d’un air soudain effrayé. « Ok, marmonna-t-il. J’aurais mieux fait de la fermer. »
Hitomi se pencha pour le ramasser, lentement, et le prit avec précaution, comme s’il était brûlant, ou très fragile. A l’instant où elle le déposa au creux de sa main, une nausée la prit à la gorge. Mamoru remarqua le changement de couleur de sa sœur et, inquiet, s’approcha. « Hitomi ? »
Soudain, tout devint noir et blanc autour d’elle. Une impression d’angoisse lui serrait le cœur. « Que se passe-t-il ? Une vision ? » se demanda-t-elle. Ça faisait tellement longtemps qu’elle n’en avait pas eu ! Elle entendit un cri de douleur venant du ciel et leva les yeux. Un ange aux ailes noires tombait du ciel. « Van ! hurla-t-elle, folle de terreur. Van ! Non ! ». Malgré les ailes noires, elle l’avait reconnu. Elle l’appela de nouveau, mais il ne semblait pas l’entendre. Il atterrit lourdement au sol sans que Hitomi ne puisse bouger. Quelque chose semblait la clouer au sol. Elle se mit à pleurer en regardant Van qui gisait à terre. « Van…non…relève-toi…tes ailes…noires…comme celles de Folken…un sombre destin… Relève-toi ! ». Une ombre passa soudain près d’elle, et elle se tourna vers l’homme caché sous une cape noire. « Aidez-moi, fit-elle, aidez Van ! Il va mourir ! » « Je vais t’aider, toi, répondit l’ombre. Tu n’auras plus mal. Tu oublieras. Je vais exaucer ton vœu.» Hitomi n’entendait plus, elle regardait Van qui ne se relevait pas.
« VAN ! » hurla-t-elle de nouveau, luttant désespérément contre la force qui l’empêchait de courir vers lui. L’ombre se plaça soudain devant elle. Des yeux violet sombre et terrifiants plongèrent dans les siens. « Tu voulais l’oublier, alors tu l’oublieras, dit-il, puisque telle est ta volonté. »
Hitomi sentit quelque chose de froid et de noir pénétrer dans sa tête.
« NON ! hurla-t-elle. Laissez-moi ! VAN ! VAAAN ! ».
Et soudain, plus rien. Le vide.
Mamoru la secouait, l’appelant avec terreur. S’il n’avait pas assez de pouvoir pour voir l’ombre qui riait méchamment à côté, il sentait les ténèbres qui avaient pris possession de sa sœur et enrageait de ne pouvoir rien faire.
Mais soudain, l’ombre sursauta : dans la main d’Hitomi, il y avait le pendentif ! Il n’aurait jamais dû être là ! L’ombre voulut l’arracher, mais du ciel jaillit une colonne de lumière qui tomba sur les trois personnes.
« Qu’est-ce qui se passe ? enragea l’ombre. Ce n’était pas sensé arriver ! Elle ne doit pas partir ! Non ! »
Mamoru vit la lumière et ressentit à la fois du soulagement et de la tristesse. Il fut projeté brusquement hors de la colonne de lumière, puis l’ombre qu’il ne voyait pas fut éjectée à son tour dans un cri de rage.
Le pendentif se mit à briller.
Le corps d’Hitomi se souleva dans la lumière, s’éleva de plus en plus haut et disparut dans le ciel. L’ombre partit, furieuse du tour imprévu qu’avait pris son plan.
Mamoru, toujours sur le sol, regardait le plafond de la chambre d’Hitomi. Il y avait un truc pas net qui s’était passé, mais au moins, là où elle était maintenant, elle serait en sécurité. « Avec le connard de Fanélian… »
Restait à l’annoncer aux parents avec diplomatie.

(à suivre)



2. Mémoire Perdue

Van s’approcha de la clairière où Folken et Escaflowne reposaient, et d’un bond agile, sauta sur l’épaule de son guymelef. La nuit commençait à tomber, le soleil était rouge sang, et les deux Lunes brillaient déjà. Van s’installa confortablement, et commença à parler doucement.
« Bonsoir, Escaflowne, bonsoir Folken…»
Il ferma un court instant les yeux puis prit une grande inspiration.
« J’ai perdu le pendentif d’Hitomi. Je comprends pas où il peut bien être. Merle a retourné tout le château sans le trouver. J’ai pas eu le temps de chercher. J’aimerai vraiment savoir où il est…ça me manque de ne plus le sentir. C’est la dernière chose qui me rattache à Hitomi. »
Van se tût un instant, et regarda la Lune des Illusions d’un air mélancolique. Oui, la dernière chose qui le rattachait à Hitomi. Depuis quelques mois, il n’arrivait plus à lui parler. Il ne comprenait pas pourquoi, il avait peur que le lien se soit effacé. C’était à cause de leur séparation, tout ça. Ça faisait longtemps, ce malaise entre eux. Ne plus pouvoir se toucher, ne plus pouvoir être réellement ensemble, c’était devenu insupportable, et même si elle n’en avait jamais rien dit, Van savait qu’Hitomi en souffrait autant que lui. Il avait voulu…oui, il avait sérieusement pensé à lui demander de revenir. Oh, pas tout de suite. Il lui aurait demandé de devenir sa fiancée, officiellement…elle serait restée sur la Lune des Illusions, encore quelques temps, un ou deux ans, même. Il lui aurait laissé tout le temps dont elle avait besoin, mais au moins ils auraient eu un but, quelque chose de plus.
« Si vous saviez combien elle me manque… »
Van soupira, et reprit :
« Le duc Cid de Fleid est arrivé aujourd’hui avec seulement deux chevaliers comme escorte. Il a découvert qu’il est le fils d’Allen. Je crois qu’il a besoin de calme. Je le trouve trop sérieux pour son âge. C’est dur de diriger un royaume. Il est trop jeune. »
Van baissa la voix, comme s’il craignait que quelqu’un l’entende.
« Et moi aussi, je suis trop jeune. C’est dur, Folken. J’aime Fanélia, mais j’ai peur de faire des erreurs. Evidemment, si Hitomi était là, ce serait plus facile. Elle me soutiendrait. Et je me sentirai plus fort.»
Van se reprit, ce n’était pas le moment de flancher.
« A propos…J’ai reçu un message du roi Argos de Leden. Tu sais, ce nouveau pays marchand, créé après la dissolution des Alliés…Y’en a qui prétendent que c’est là que Dryden se planque, et qu’il est le conseiller principal du roi…Enfin, en tout cas, c’est un royaume qui est devenu très puissant en peu de temps. Le roi me propose une alliance. Enfin, une alliance…un mariage, en fait. Il a une fille. Il paraît qu’elle est jolie. »
Une onde réprobatrice secoua Escaflowne, et Van faillit tomber. Cela faisait longtemps que son guymelef n’avait pas été aussi violent, ni aussi clair…Même sans la drag Energist, il continuait de vivre grâce au pacte de sang. Il était le plus profond du cœur de Van.
« Je ne peux pas continuer comme ça, Escaflowne. Je suis le roi. Je dois penser au futur de Fanélia. Ce...ce mariage est une bonne occasion. Une bonne alliance pour le royaume. Si Hitomi ne revient pas…si je n’arrive pas à la contacter…il faudra bien en arriver là…»
Van soupira, et s’allongea sur l’épaule de son guymelef. Il n’aurait jamais pensé devoir un jour envisager un futur avec une autre femme.
Hitomi…
Van ressentit soudain la présence d’une énorme énergie, il sursauta, et, instinctivement, leva les yeux vers la Lune des Illusions. Une colonne de lumière ! Une colonne de lumière en provenance de la Lune des Illusions ! Ce n’était pas possible…Il rêvait encore…Van bondit sur le sol et se mit à courir hors de la forêt, vers la prairie, un espoir complètement fou lui rajoutant une paire d’ailes imaginaires aux pieds. La colonne disparut lentement alors qu’il courait encore, déposant une silhouette sur le sol que la nuit tombante rendait imprécise. « Hitomi ! » appela-t-il, fou de joie. Ça ne pouvait être qu’elle, il ressentait sa présence au fond de lui, comme si un deuxième cœur s’était mis à battre dans sa poitrine.
-
Hitomi regarda autour d’elle, complètement perdue. Où était-elle ? Que s’était-il passé ? Quelques secondes encore plus tôt, elle était avec son frère, ils se disputaient…mais à propos de quoi ? Elle ne se souvenait plus. Et puis elle avait eu l’impression de faire un cauchemar, comme si quelque chose était entré dans son esprit et l’avait aspiré, pendant qu’un ange flou aux ailes noires tombait sur le sol… et ensuite il y avait eu cette lumière intense.
Que s’était-il passé ? Hitomi leva les yeux vers le ciel, et étouffa un cri de surprise. La Lune et la Terre brillaient ensemble ! « Mais… où suis-je ? Je rêve ! »
– Hitomi !
Elle se retourna brusquement, et vit un garçon en rouge courir vers elle, l’air radieux. Elle avait la vague impression de l’avoir déjà vu quelque part…mais où ?
-
Van ralentit brusquement. Hitomi ne bougeait pas. Elle l’avait vu, pourtant. Il vit briller son pendentif autour de son cou. « Il me l’a ramenée », pensa-t-il. Mais, après la joie, une sourde angoisse s’insinua en lui. Pourquoi ne bougeait-elle pas ?
Lorsqu’il fut à moins d’un mètre d’elle, il vit que son visage n’exprimait qu’une intense surprise, et qu’elle avait l’air un peu perdue. Comme…comme la première fois qu’ils s’étaient rencontrés…
– Hitomi, fit-il plus doucement.
– Est-ce que…est-ce que je vous connais ? demanda-t-elle.
Dans la poitrine de Van, quelque chose se brisa.
-
L’ombre, dissimulée à l’orée de la forêt, sentit avec une joie macabre le désespoir de Van. Finalement, que la Destinée soit sur Gaia faciliterait les choses…Un être de lumière apparut soudain près de lui.
– Je sais que tu as pénétré le rêve du Dragon, fit-il d’une voix douce. Tu as triché.
– Je n’ai rien fait d’interdit. Je l’ai juste prévenu de sa déchéance future…
– Tu lui as fait peur.
– Et alors ? C’est mon rôle. Le Dragon mourra.
– Non. J’ai confiance en eux.
L’ombre ricana.
– Je sais que c’est toi qui as donné le pendentif à la Destinée. C’est toi aussi qui a créé la colonne de lumière.
– Non, répondit l’être de lumière. J’ai seulement rendu le pendentif. C’était un signe. Elle a créé la colonne elle-même, en appelant le Dragon. Elle est forte.
– Mais maintenant tu ne peux plus les aider.
– Ils te vaincront, murmura l’être de lumière en disparaissant, et puis ils seront enfin libres.
L’ombre regarda Van reprendre contenance, et emmener Hitomi vers Fanélia. L’ombre eut un sourire méchant. « Il est trop fragile et trop fier. Jamais ils ne me vaincront », dit-elle avant de disparaître à son tour.
-
Plus tard dans la nuit, Hitomi s’allongea sur le lit de la chambre qu’on lui avait donnée. Elle ne se sentait plus perdue, même si l’aventure lui paraissait extraordinaire. Ici, la plupart des gens semblaient la connaître. Il y avait d’abord le roi…Van Fanel, le garçon aux cheveux noirs qui l’avait accueillie. Il était le souverain de ce pays, Fanélia, royaume de la planète Gaia. Elle n’aurait jamais cru qu’il pouvait être roi, à ses vêtements simples et à son jeune âge. Mais alors qu’en la voyant, il avait eu l’air heureux, depuis leur arrivée au château il semblait l’éviter.
Il y avait aussi cette fille chat, Merle, curieux mélange d’humaine et de chatte, qui lui avait sauté dessus en poussant des cris de joie, jusqu’à ce que le roi la prenne à part pour lui parler. Merle avait alors regardé Hitomi d’un air étrange, s’était calmée, et avait disparu dans un couloir, même si Hitomi avait constamment senti sa présence derrière elle.
Et le jeune duc Cid de Fleid, qui ne devait pas avoir huit ans. Il ressemblait tellement à Amano qu’il aurait pu être son petit frère, ou son fils… Il avait aussi semblé heureux en la voyant. Là encore, Van Fanel l’avait pris à part, et une expression grave s’était peinte sur le visage enfantin de Cid, qui était venu s’incliner devant elle en lui disant que ses sages étaient à sa disposition.
Elle avait essayé de glaner des renseignements autour d’elle. Mais lorsqu’elle interrogeait les gens, ils semblaient soudain se fermer, comme s’ils avaient reçu l’ordre de se taire.
Le roi Van n’avait pas reparu. Hitomi le sentait distant, il évitait toujours ses yeux, comme s’il avait peur de la regarder.
Hitomi aurait voulu savoir pourquoi ces gens semblaient la connaître et le mystère qui semblait les lier. Elle n’avait pas peur. Elle se sentait bien, ici. Comme si elle était rentrée chez elle après un long voyage. Et pourtant, là-bas, sur Terre, ses parents, son frère et ses amis devaient s’inquiéter. Et Yukari… Hitomi devait absolument rentrer avant ses fiançailles avec Amano ! Et puis…Quand elle pensait à sa vie sur Terre…il y avait des moments de vide étrange, des actions qu’elle ne s’expliquait pas. Comme si quelque chose avait disparu de sa vie, et la laissait seule et faible.
-
Merle s’approcha de Van, assis sur son lit.
– Maître Van…appela-t-elle. T’inquiète pas, ça va lui revenir ! Elle peut pas nous avoir oubliés, non…c’est pas possible !
– Laisse-moi, Merle, s’il te plait.
– Van…
– S’il te plait, Merle.
Le ton avait été sans réplique. Un peu blessée, Merle sortit par la fenêtre en se disant que décidément, cette Hitomi n’apportait que des problèmes.
Un garde entra dans la chambre de Van.
– Vous m’avez appelé, Majesté ?
Van lui tendit un papier cacheté aux armes de Fanélia.
– Ce message doit être entre les mains d’Allen Schézar, chevalier céleste d’Astria, demain matin au plus tard.
– Il le sera, Majesté.
Lorsque le garde sortit, Van se tourna vers la fenêtre, et regarda la Lune des Illusions briller dans le ciel. Lui rendre Hitomi, pour mieux la lui reprendre…C’était vraiment cruel. Est-ce que la malédiction des Atlantes le poursuivait ? « La Lune des Illusions…tu portes bien ton nom ! fit-il d’une voix amère. Je croyais qu’elle m’aimait et ce n’était qu’une illusion… »
-
Le chevalier céleste Allen Schezar traversait les couloirs du palais d’Astria à grande vitesse, portant à la main un message aux armes de Fanélia. Hitomi était de retour. Mais Van avait l’air de dire que des problèmes se préparaient, et voulait qu’il soit là le plus vite possible. Ça devait être vraiment urgent, pour que Van lui demande de venir…Allen avait déjà fait préparer le Croisé, Séréna était prête à partir, et lui-même allait prévenir le roi de son départ pour Fanélia. En s’arrêtant devant la porte de la salle du trône, il entendit le rire de la princesse Mirana.
Mirana sortit en riant, et en voyant Allen, son regard s’éclaira.
– Allen, oh ! Je suis contente de te voir ! Tu ne connais pas la dernière lubie de Papa et Elise ?
Elise sortit à cet instant. Allen la regarda et lui sourit en s’inclinant.
– Mirana…
Mais Mirana n’écoutait pas.
– Ils veulent me faire épouser Van !
Allen faillit éclater de rire à son tour, mais le regard d’Elise l’en dissuada et il se contint, un sourire imperceptible sur les lèvres. Il garda les yeux posés sur la princesse Elise avec un regard interrogateur. Elle haussa les épaules très légèrement et le chevalier comprit qu’elle n’approuvait pas réellement l’idée.
– Van ! Tu te rends compte ? reprit Mirana en riant de plus belle.
– Ça suffit, Mirana, dit calmement Elise. Le roi Van Fanel est le plus puissant de tout Gaia. Une alliance serait tout à fait profitable.
– Vous ne disiez pas ça il y a deux ans, avant que vous appreniez par les autres qu’il avait vaincu Zaïbacher quasiment tout seul ! Et puis Van en dehors d’Hitomi, il n’y a pas beaucoup de monde qui l’intéresse.
Allen eut un sourire étrange que Mirana repéra tout de suite, puis elle vit la lettre aux armes de Fanélia.
– Un message de Van ? Quand on parle du dragon…Qu’est-ce qu’il se passe ?
– Je venais vous avertir que je partais pour Fanélia. Hitomi est de retour, et Van voudrait que je le rejoigne.
– Hitomi ! s’écria joyeusement Mirana. Oh, il faut que je vienne avec toi ! Attends, je vais prendre quelques affaires et j’arrive.
Mirana disparut dans un couloir. Allen leva des yeux interrogatifs vers Elise qui le regardait d’un air très explicite.
– A vos ordres, princesse ! murmura-t-il. Vous ne venez pas avec moi ?
Elise ne se donna pas la peine de répondre et Allen, avant de disparaître, lança : « Méfiez-vous, Elise. Je finirai par vous enlever. »
Quelques instants plus tard Mirana revenait près d’Elise, portant le sac qu’Hitomi avait laissé en partant et dont elle se servait souvent. Mais Allen n’était plus là. Furieuse et déçue, elle regarda sa sœur d’un air rancunier : « J’aimerai comprendre un jour pourquoi Allen t’obéit toujours au doigt et à l’œil ? ».

Fanélia
– Elle a oublié ? Comment ça, oublié ? demanda Allen, interloqué.
– Elle ne se rappelle plus de rien, répondit Van. C’est comme si elle n’était jamais venue sur Gaia, que rien ne s’était passé.
– Mais elle est revenue, non ? Il y a bien eu une colonne de lumière, et elle seule peut l’avoir créée avec le pendentif, par sa propre volonté, n’est-ce pas ? Donc, elle devait encore avoir toute sa mémoire en partant…
– Je sais. Peut-être…peut-être qu’il s’est passé quelque chose pendant le transfert ? Elle a comme un voile d’ombre au fond des yeux.
– Un voile d’ombre ?
– Oui…Je sais pas comment t’expliquer. Tu verras. Je me suis dit…
– Quoi ?
Van évitait le regard du chevalier céleste.
– J’ai pensé que toi, elle se souviendrait sûrement.
Allen lança un regard sévère au jeune roi. Est-ce que Van n’oublierait jamais cette histoire ?
– Si elle ne se rappelle pas de toi, dit-il, comment veux-tu qu’elle se souvienne de moi ?
Van ne répondit pas : Merle et Hitomi venaient d’entrer. En voyant Allen, Hitomi ouvrit de grands yeux stupéfaits, puis eut un sourire radieux avant de se jeter dans ses bras. Van se crispa, et Allen ne savait plus quoi faire, quand Hitomi s’écria :
– Amano ! Tu es venu me chercher ? Comment tu es arrivé là ?
– Je ne suis pas Amano, répliqua Allen, vraiment soulagé, avec l’impression d’avoir déjà vécu cette scène…
Hitomi recula, le regarda et constata alors les différences de vêtements, de coupe de cheveux. Elle s’était arrêtée à la première impression du visage et du regard.
– Je suis le chevalier céleste Allen Schézar, continua-t-il.
Se présenter à Hitomi…C’était bizarre, et il pouvait imaginer ce que Van devait ressentir.
– Vous lui ressemblez tellement, fit-elle, apparemment troublée.
Elle sembla réfléchir, puis s’écria spontanément :
– Oh ! Vous devez être le père de Cid !
Allen sursauta et regarda Van qui avait l’air embarrassé.
– Elle se souvient de Cid ?
– Non…enfin…il est ici.
– Ici ?
– Oui…A Fanélia. Dans le palais.
– Mais pourquoi tu ne me l’as pas dit ?
– J’ai oublié. Désolé, Allen.
Allen avait appris par Elise que Cid savait désormais qu’il était son père. Il ne pensait pas que la confrontation serait aussi brutale, et rapide, et il en voulait un peu à Van. Mais après tout, il vivait depuis trop longtemps dans le secret. Il regarda Hitomi, se disant qu’elle n’avait vraiment pas changé.
– Oui, dit-il, je suis le père de Cid.
– Hitomi ? appela Van.
Elle se tourna vers lui.
– Majesté ?
Allen sursauta, il ne s’attendait pas à ça, ni à la soudaine douleur qui était apparue sur le visage de Van qui détourna la tête et dit d’une voix crispée :
– Est-ce que tu veux bien nous laisser ?
Hitomi acquiesça, et sortit. Merle s’assit et regarda la porte d’un air réprobateur. Van se tourna vers Allen.
– Tu as vu ? Ses yeux…
– Non. Je n’ai rien remarqué.
– Moi, j’ai vu, intervint une voix.
Séréna qui n’avait pas dit un mot jusque là s’avança devant Van. Le jeune roi n’arrivait pas à imaginer que cette douce et timide jeune fille ait pu être un jour le terrible Dilandau. Séréna avait un air grave sur le visage.
– Elle a une ombre dans les yeux. C’est dans sa tête. Quelque chose de terrible lui a emprisonné l’esprit.
Une flamme s’alluma dans les yeux de Van. Il porta la main à la poignée de son épée.
– Je retrouverai celui qui a fait ça, dit-il d’une voix rageuse. Il paiera !
– Non ! intervint Séréna.
Elle prit la main de Van.
– Tu ne vaincras pas par les armes, dit-elle de sa voix douce.
Séréna plaça la main sur le cœur de Van.
– L’ombre qui la possède est faite de souffrance, de tristesse et de peur. C’est cela que tu dois briser. Ne lui dis rien, rien sur ce qui s’est passé avant ou tu la blesseras encore plus. Il ne faut surtout pas lui faire peur. Elle se souviendra toute seule. Elle te reconnaîtra, comme la première fois.
– Si ça pouvait être plus rapide que la dernière fois…soupira Van, quand même rassuré.
Allen se sentit vaguement accusé, et allait émettre une protestation, lorsque la porte s’ouvrit.
– Van ? appela Cid. Hitomi a dit qu’elle allait dans le jardin.
En se voyant, le chevalier et le duc s’immobilisèrent. La tension monta d’un cran dans la pièce, Séréna s’approcha de son frère et lui prit le bras en un geste d’apaisement. Van regardait la scène avec embarras, se sentant vaguement de trop. Merle eut alors l’idée géniale de les tirer tous de cette situation en s’écriant :
– MAAAAAAITRE VAAAAN ! ! ! !
– Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a, Merle ?
– Viens, il faut aller chercher Hitomi avant qu’elle fasse des bêtises ! Tu la connais, il suffit de la laisser seule pour qu’une catastrophe nous tombe sur la tête.
Merle attrapa Van par le bras et le tira hors de la pièce. Allen s’inclina alors devant Cid et dit :
– Bonjour, altesse. Je vous présente ma sœur, Séréna.
Cid regarda la jeune fille d’un air grave, et répondit d’une voix douce :
– Bonjour, ma tante.
-
Van et Merle coururent jusque dans le jardin, et Van la prit dans ses bras soudain et la fit tournoyer, la sidérant :
– Tu as été fantastique, Merle !
Lorsque enfin il la posa à terre, elle était ravie, mais n’avait plus d’équilibre, et s’écroula assise par terre. Van s’assit à côté d’elle, les yeux rieurs.
– Je suis contente que tu ailles mieux, maître Van.
Le jeune roi lui sourit avec affection, et s’assombrit soudain, pensant à son rêve.
– Quelque chose ne va pas, maître Van ?
– Merle, tu me promets de rester toujours avec moi ? Je n’ai pas envie de te perdre.
Merle sauta sur ses pattes d’un air indigné et s’agrippa au cou de Van.
– Jamais je te quitterai, maître Van ! Jamais !
Van lui sourit de nouveau, et se leva. Merle lui dit avec un regard en dessous :
– Tu devrais aller voir où est Hitomi, maître Van. Il faudrait vite qu’elle se rappelle.
Il acquiesça, et descendit les marches du palais vers le jardin. Merle le regarda s’éloigner.
Van aperçut bientôt Hitomi, elle était assise dans l’herbe et regardait la Lune des Illusions d’un air un peu mélancolique. Il s’approcha d’elle, le cœur serré à l’idée qu’il ne pourrait pas la prendre dans ses bras, à l’idée que maintenant, il n’était plus pour elle qu’un étranger. Il resta debout derrière elle.
– Est-ce que je pourrais un jour rentrer chez moi ? demanda-t-elle sans se retourner.
– Je ne t’empêcherai jamais de retourner chez toi, répondit Van.
Elle se tourna vers lui.
– Il y a un moyen ? Vous connaissez un moyen de me faire rentrer chez moi ?
– Ton pendentif est puissant. Mais il ne peut être actionné que par ta propre volonté. La force du désir.
– La force du désir…répéta-t-elle.
– Peut-être que tu n’as pas vraiment envie de partir, fit Van d’une voix hésitante.
Hitomi le regarda, et réfléchit.
– Peut-être, admit-elle. J’aimerai découvrir ce que vous me cachez. J’aimerai percer tous les mystères qu’il y a autour des gens d’ici, et autour de vous.
Van garda le silence. Quelles que soient ses raisons, elle restait, et c’était ce qui lui importait le plus pour le moment.
– Vous ne voulez vraiment pas me dire ce qu’il y a ? demanda-t-elle.
Van ne répondit pas. Hitomi regarda de nouveau la Lune des Illusions et le silence se prolongea.
– Es-ce que je peux vous tirer les cartes ? questionna-t-elle soudain.
– Me…me tirer les cartes ?
– S’il vous plait !
– Si tu veux…
Hitomi sortit son jeu, et commença à disposer les cartes.
« Asseyez-vous en face de moi », ordonna-t-elle.
Elle les tira une par une, les regarda, et fronça les sourcils. Van ne dit rien.
– Il y a eu une grande séparation dans votre passé…avec quelqu’un que vous aimiez. Vous en avez souffert. Je vois beaucoup de morts aussi derrière vous. Pourtant, c’est la carte du dragon qui représente votre futur : la lumière et le courage. Beaucoup d’espoir, mais des épreuves. Il y a…oh !
Hitomi s’effondra sur le sol en poussant un cri. Van se précipita pour la prendre dans ses bras. « Elle a une vision ! ».
Hitomi regarda l’ange aux ailes noires tomber, puis gisant sur le sol. Une intense angoisse lui étreignait le cœur, et la douleur profonde et désespérée que l’on ressent quand on perd un être cher. Elle ne pouvait pas bouger, juste le regarder souffrir, loin d’elle.
Lorsqu’elle reprit conscience, elle vit le visage inquiet de Van au-dessus d’elle.
– Est-ce que ça va ? demanda-t-il.
– Oui…
Hitomi se sentait étrangement bien dans les bras de Van, en sécurité comme si rien ne pouvait l’atteindre. Elle avait le curieux sentiment, que quoiqu’il arrive, il la protègerait toujours, il serait toujours là. Le cauchemar et l’ange aux ailes noires s’éloignaient. Elle aurait voulu fermer les yeux et se cacher contre lui pour toujours, loin des ombres qui la terrifiaient.
– J’ai vu un ange, dit-elle. Un ange avec des ailes noires qui tombait, et s’écrasait au sol.
– Folken ? demanda Van, intrigué.
– Je ne sais pas, je n’arrive pas à voir son visage…Qui est Folken ?
Van s’écarta d’elle sans répondre, et Hitomi se sentit de nouveau vulnérable. Elle frissonna.
– Tu devrais aller te reposer, fit Van d’une voix douce.
– Oui.
Hitomi reprit le chemin du château, espérant qu’il viendrait avec elle. Mais Van resta sans bouger, au même endroit, la regardant s’éloigner.
Lorsqu’elle disparut, le jeune roi sortit du jardin, et prit la direction de la forêt. Après quelques minutes de marche, il arriva dans la clairière où reposaient Escaflowne et son frère. Van s’approcha de la tombe de Folken et se mit à genoux.
– Mon frère, Hitomi est revenue, mais une chose maléfique la tient en son pouvoir. Elle nous a oubliés. Elle vient d’avoir une vision, un ange aux ailes noires tombant sur le sol. Je voulais te prévenir. Je ne sais pas ce que ça signifie.
Van réfléchit, et se leva. « Repose en paix, mon frère. »
Il s’éloigna. Le fantôme de Folken apparut alors. Près de lui, l’être de lumière.
– Je ne peux vraiment pas les aider ? demanda-t-il.
– Vous n’y êtes pas autorisé, répondit gravement l’être de lumière. Moi-même ne puis leur parler. Seul Chaos a ce pouvoir.
– Comment pouvez-vous leur faire subir ça après tout ce qu’ils ont déjà souffert ? C’est inhumain ! s’énerva Folken.
– Ce n’est pas de moi que vient la décision. Ils détiennent le futur de Gaia entre leur main, et nous ne pouvons pas permettre qu’ils le détruisent.
– Ce n’est pas juste. Ils ont déjà largement prouvé leur valeur !
– Mais ils ont perdu la confiance des Atlantes en perdant leur confiance.
– Que s’est-il passé ?
– Ils n’y croyaient plus assez. Ils ne croyaient plus en l’immortalité de leur lien, ni en eux-mêmes. Ils ont perdu leur rêve de se retrouver, c’était dangereux. S’ils restent éloignés trop longtemps, ils finiront par s’affaiblir et par mettre en danger l’existence même de Gaia. Chaos a attaqué la Destinée pour lui faire oublier. Mon rôle était de réunir le Dragon et la Destinée, pour prouver de nouveau que leur amour est assez fort pour passer les épreuves. Du moins, pour le leur prouver à eux.
– Et vous avez enchanté Escaflowne pour qu’il ne puisse pas répondre à l’appel de Van. Je ne peux pas laisser mon frère seul !
– Si vous intervenez, vous ne serez plus autorisé à rester dans le monde vivant. Votre présence réconforte le Dragon. Si vous disparaissez, vous ne ferez que l’affaiblir encore plus.
Folken serra les lèvres de colère. « Courage, Van », murmura-t-il.

(à suivre)

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