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Trois pas en avant
Univers : L’autre côté des ombres
Prompt : "Tu peux m'expliquer la présence d'un Kappa dans la baignoire ?" de
ashkaa –
marathon_prompt)
Censure : K+/PG
Date : dimanche 21 août 2011
Orphée Singulier tenait de son père, n’importe qui les voyant l’un à côté de l’autre le savait. Mais c’était bien plus qu’une ressemblance physique. Consterné, Augustin vit le fantôme d’un hamster filer sous le canapé lorsqu’il ouvrit la porte.
Où Orphée l’avait-il déniché ?
Il se rajoutait aux esprits de deux chats mal lunés et d’un yorkshire persuadé d’être un fenris, à un brownie qui ne faisait pas le ménage et un cauchemar incapable de faire rêver qui que ce soit.
Le père d’Orphée était pareil, atteint d’un besoin compulsif de recueillir les créatures les plus pathétiques. Augustin en était la preuve vivante. Morte-vivante. Peu importait.
Il traversa le salon en faisant bien attention, le yorkshire avait tendance à se jeter entre vos jambes. Augustin était suffisamment mort pour qu’au lieu de les lui traverser, le chien se cognait contre. La danse qui s’ensuivait pour éviter de l’écraser se terminait systématiquement par la chute d’Augustin et la satisfaction de la sale bête.
« Orphée ? »
La porte de la salle de bain était grande ouverte et il entendait des bruits d’eau. Orphée ne répondit pas. Avec un peu d’appréhension, Augustin passa la tête par l’ouverture. La baignoire était remplie, mais ce n’était pas Orphée qui s’y baignait. La bouche encore pleine de concombre, un kappa le regardait de ses grands yeux noirs.
Figés, chacun reconnaissant l’autre comme un prédateur, ils se dévisagèrent dans l’attente d’une réaction.
Puis la porte de l’appartement s’ouvrit, le yorkshire surgit de nulle part avec un jappement aigu, la voix d’Orphée se fit entendre :
« Augustin ?
— Il y a un kappa dans ta baignoire », lança Augustin sur un ton exigeant une explication.
Le kappa se remit à mâchonner son concombre.
« Il a été trouvé dans une cave, la tête vide, répondit Orphée d’une voix où on sentait encore la colère. Les types qui le gardaient ont été arrêtés. Il était hors de question qu’il reste comme ça, alors j’ai bricolé un truc avec l’eau que j’avais sous la main. J’ai un peu trop bien bricolé. »
Cette fois, c’était l’embarras qu’on sentait dans ses paroles.
« Il est persuadé que l’eau que je lui ai mis dans la tête provient de sa rivière natale, il refuse de repartir. Yvain est en train d’essayer de régler les problèmes légaux en attendant que je trouve un moyen de le ramener au Japon. Peut-être qu’une fois en contact avec sa vraie eau, il réalisera qu’il n’a pas de dette envers moi. »
Orphée se gratta la nuque.
« Ça m’embête déjà qu’il se considère redevable à vie, mais en plus je n’ai pas vraiment la place de garder un kappa ! Je sais déjà pas comment je vais me laver. »
Cette fois, Augustin se retourna vers Orphée. Ce dernier lui sourit comme s’il n’avait pas des cernes de zombie sous les yeux. Augustin hésita, sachant que s’il lui tendait la main, Orphée lui prendrait le bras, la tête et le reste du corps. D’un autre côté, les Singulier l’avaient si souvent dépanné, et Orphée en particulier, c’était difficile de ne rien faire.
« Tu peux venir te doucher chez moi, si tu veux. »
Orphée parut se changer en statue.
« Chez toi ? répéta-t-il. Tu me laisserais passer ton seuil ?
— Tu me laisses bien passer le tien. »
Mais ça faisait des mois déjà et Augustin n’avait jamais rendu la politesse.
Augustin détourna le regard, Orphée lui toucha doucement le bras.
« Je te promets que je n’en abuserai pas. »
Augustin n’y croyait pas une seule seconde mais il commençait à accepter l’inévitable. Il avait de toute façon perdu la bataille le jour où elle avait commencé, lorsqu’un garçon de 11 ans et demi avait annoncé que lui, Orphée Singulier, serait le Calice d’Augustin.
Ça ne voulait pas dire qu’Augustin cédait. Juste qu’il admettait que ça finirait par arriver.
Et que peut-être… ce n’était pas si mal.
Orphée détourna immédiatement le sujet pour lui parler de son hamster et Augustin l’écouta, distrait par le sang qui coulait dans ses veines.
Bientôt sien… peut-être.
(fin)
683 mots
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Prompt : "Tu peux m'expliquer la présence d'un Kappa dans la baignoire ?" de
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Censure : K+/PG
Date : dimanche 21 août 2011
Orphée Singulier tenait de son père, n’importe qui les voyant l’un à côté de l’autre le savait. Mais c’était bien plus qu’une ressemblance physique. Consterné, Augustin vit le fantôme d’un hamster filer sous le canapé lorsqu’il ouvrit la porte.
Où Orphée l’avait-il déniché ?
Il se rajoutait aux esprits de deux chats mal lunés et d’un yorkshire persuadé d’être un fenris, à un brownie qui ne faisait pas le ménage et un cauchemar incapable de faire rêver qui que ce soit.
Le père d’Orphée était pareil, atteint d’un besoin compulsif de recueillir les créatures les plus pathétiques. Augustin en était la preuve vivante. Morte-vivante. Peu importait.
Il traversa le salon en faisant bien attention, le yorkshire avait tendance à se jeter entre vos jambes. Augustin était suffisamment mort pour qu’au lieu de les lui traverser, le chien se cognait contre. La danse qui s’ensuivait pour éviter de l’écraser se terminait systématiquement par la chute d’Augustin et la satisfaction de la sale bête.
« Orphée ? »
La porte de la salle de bain était grande ouverte et il entendait des bruits d’eau. Orphée ne répondit pas. Avec un peu d’appréhension, Augustin passa la tête par l’ouverture. La baignoire était remplie, mais ce n’était pas Orphée qui s’y baignait. La bouche encore pleine de concombre, un kappa le regardait de ses grands yeux noirs.
Figés, chacun reconnaissant l’autre comme un prédateur, ils se dévisagèrent dans l’attente d’une réaction.
Puis la porte de l’appartement s’ouvrit, le yorkshire surgit de nulle part avec un jappement aigu, la voix d’Orphée se fit entendre :
« Augustin ?
— Il y a un kappa dans ta baignoire », lança Augustin sur un ton exigeant une explication.
Le kappa se remit à mâchonner son concombre.
« Il a été trouvé dans une cave, la tête vide, répondit Orphée d’une voix où on sentait encore la colère. Les types qui le gardaient ont été arrêtés. Il était hors de question qu’il reste comme ça, alors j’ai bricolé un truc avec l’eau que j’avais sous la main. J’ai un peu trop bien bricolé. »
Cette fois, c’était l’embarras qu’on sentait dans ses paroles.
« Il est persuadé que l’eau que je lui ai mis dans la tête provient de sa rivière natale, il refuse de repartir. Yvain est en train d’essayer de régler les problèmes légaux en attendant que je trouve un moyen de le ramener au Japon. Peut-être qu’une fois en contact avec sa vraie eau, il réalisera qu’il n’a pas de dette envers moi. »
Orphée se gratta la nuque.
« Ça m’embête déjà qu’il se considère redevable à vie, mais en plus je n’ai pas vraiment la place de garder un kappa ! Je sais déjà pas comment je vais me laver. »
Cette fois, Augustin se retourna vers Orphée. Ce dernier lui sourit comme s’il n’avait pas des cernes de zombie sous les yeux. Augustin hésita, sachant que s’il lui tendait la main, Orphée lui prendrait le bras, la tête et le reste du corps. D’un autre côté, les Singulier l’avaient si souvent dépanné, et Orphée en particulier, c’était difficile de ne rien faire.
« Tu peux venir te doucher chez moi, si tu veux. »
Orphée parut se changer en statue.
« Chez toi ? répéta-t-il. Tu me laisserais passer ton seuil ?
— Tu me laisses bien passer le tien. »
Mais ça faisait des mois déjà et Augustin n’avait jamais rendu la politesse.
Augustin détourna le regard, Orphée lui toucha doucement le bras.
« Je te promets que je n’en abuserai pas. »
Augustin n’y croyait pas une seule seconde mais il commençait à accepter l’inévitable. Il avait de toute façon perdu la bataille le jour où elle avait commencé, lorsqu’un garçon de 11 ans et demi avait annoncé que lui, Orphée Singulier, serait le Calice d’Augustin.
Ça ne voulait pas dire qu’Augustin cédait. Juste qu’il admettait que ça finirait par arriver.
Et que peut-être… ce n’était pas si mal.
Orphée détourna immédiatement le sujet pour lui parler de son hamster et Augustin l’écouta, distrait par le sang qui coulait dans ses veines.
Bientôt sien… peut-être.
(fin)
683 mots