shakeskp: (dcu - nothing can stop me)
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Le bruit des pages qui tournent
Prompt : personne disparue pour [livejournal.com profile] bingo_fr
Personnages/Couples : Conner, Dick, Tim, Barbara (ex Conner/Cassie, futur Tim/Kon, Dick/Sa Vie Amoureuse Désastreuse)
Censure : PG/K+
Genre : fluff, flangst
Résumé : Conner parle de Cassie et tout revient à Tim. Dick est une sale petite chauve-souris, quoiqu’on en dise.
Disclaimer : Je ne prends au DC que ce qui m’arrange :)
Date : mercredi 19 janvier – mercredi 13 avril 2011



Conner rôdait autour de l’entrée du batbunker sans se décider à rentrer. Il avait passé une heure à faire le tour de Gotham à la recherche d’une Chauve-souris, et au point où il en était il aurait été content de tomber sur n’importe laquelle. Ou presque. Mais pas l’ombre d’une cape n’avait attiré son attention et il avait fini là, se disant qu’au moins il était sûr de voir quelqu’un arriver à un moment où un autre. Et si ça se trouvait, Dick était là, à l’intérieur, et il suffisait que Conner s’agite devant la porte pour signaler sa présence.
Le truc, c’était que Dick n’était pas moins intimidant que Bruce. Nightwing, à sa façon, avait été aussi impressionnant que Batman et le changement de costume ne le faisait pas oublier à Conner.
Conner avait vu Nightwing coordonner une centaine de Titans sans hésitation, sans que personne ne remette en question son autorité. Il avait vu Nightwing se mettre entre les Teen Titans et la JLA lors d’un « désaccord » qui dégénérait.
Il avait vu Nightwing remettre la JLA à sa place. Et engueuler Bruce-Batman. En public.
Leur mission ensemble, avant la mort de Conner, s’était bien passée, ils avaient discuté, Nightwing avait été compréhensif et indulgent sans être condescendant, craignant même d’être une charge pour Conner (ha !). Dick avait eu l’air d’avoir une bonne opinion de Conner, malgré le fait qu’il avait cassé le bras de Tim et tout.
S’ils pouvaient continuer sur ce thème, ce serait cool.
Est-ce que se pointer pour demander où joindre Tim serait mal vu ? Trop futile ?
Mais il n’arrivait vraiment pas à lui mettre la main dessus. Tim ne répondait pas au téléphone ni à ses emails. Il avait sûrement des trucs très importants à faire mais… il lui manquait.
Conner se redressa.
Après tout, Kara, Karen et bien sûr Clark débarquaient au batbunker quand ils voulaient… Il n’y avait pas de raison que Conner soit le seul de la famille à ne pas y avoir droit.
Du moins il essayait de s’en convaincre.
« Tu as l’intention de rester là encore longtemps ? »
Conner sursauta et se retourna brutalement. Batman se tenait derrière lui, sourire amusé aux lèvres. Dick, sans aucun doute, mais ça faisait bizarre quand même.
« Je, heu, te cherchais, dit Conner.
— Huh, huh. »
Dick le dépassa, actionna quelque chose, tapa des codes compliqués et ouvrit la porte du bunker. Il s’effaça devant Conner, une invitation à entrer.
Quelques secondes d’ascenseur et un couloir plus tard, ils arrivaient dans le nouveau repère de Batman. Dick retira immédiatement son masque. Conner regarda discrètement autour de lui, s’attendant à voir surgir la petite teigne qui portait le masque de Tim ces derniers temps, mais rien ne vint.
Dick se passa une main dans les cheveux et les ébouriffa, un geste que Conner avait vu Tim faire maintes fois depuis son nouveau costume. Puis il tourna la tête vers Conner et lui sourit à nouveau. Conner se sentit immédiatement bien, à l’aise.
« Que me vaut l’honneur de ta visite ? demanda Dick.
— J’arrive pas à mettre la main sur Tim, avoua-t-il plus vite qu’il ne l’avait prévu. Il est en planque ou quoi ? »
Dick lui jeta un regard surpris.
« Il accompagne Bruce dans une mission en Asie. Il ne te l’a pas dit ? »
Conner grimaça, les mains dans les poches.
Des fois, il avait envie de secouer Tim comme un prunier.
Sérieusement, il ne le comprenait pas. Pendant qu’il était mort, Tim avait tellement pété les plombs qu’il avait cherché à le cloner. Par contre, maintenant, ça ne le gênait pas de disparaître sans prévenir et d’ignorer toutes les tentatives de Conner pour le contacter.
De quoi se demander s’il avait bien fait de ressusciter. Bon, il exagérait, mais…
« Il est parti un peu vite, déclara Dick dans une tentative vaine pour défendre Tim.
— Tu n’es pas avec eux ? » demanda Conner.
Dick secoua la tête et se tourna vers l’ordinateur. Il commença à taper des trucs ; des images de cadavres défilèrent à l’écran. Conner détourna les yeux.
« Ils n’ont pas besoin de moi et j’ai des responsabilités ici. »
La voix de Dick avait été égale. Conner se demanda quand même s’il n’était pas un peu amer. Bien sûr, ça devait être un honneur, d’être Batman, mais en tant que Nightwing Dick avait été complètement libre de ses mouvements.
… Qu’est-ce qui se passerait, si les Titans avaient à nouveau besoin d’être rassemblés en armée ? Ce serait bizarre, d’être menés par Batman.
« Tu cherchais Tim pour quelque chose en particulier ?
— Heu, non. Juste pour discuter.
— De ta rupture avec Cassie ? »
Conner fit un pas en arrière et ouvrit la bouche. Aucun son n’en sortit d’abord, puis il réussit à prononcer d’une voix étranglée :
« Co… comment tu sais ? »
Dick se tourna à nouveau vers lui.
« Rien de ce qui se passe à la tour des Titans ne reste jamais secret.
— Ça fait même pas 48 heures !
— Je suis souvent le premier au courant.
— C’est Gar, c’est ça ? Il a entendu et il s’est précipité pour le répéter à tout le monde ? »
Dick secoua la tête.
« Cassie en a parlé à Donna. »
Et la rumeur prétendait que Dick et Donna étaient une paire de jumeaux séparés à la naissance (ou qu’ils étaient mariés en secret, selon à qui vous demandiez). Et ils étaient tous les deux à la JLA et… Donna était comme la grande sœur de Cassie.
Conner allait se faire démolir.
« Ne fais pas cette tête, s’amusa Dick. Donne-moi deux minutes. »
Il appuya sur un bouton.
« B. à R.
Tu traînes ! accusa une voix aiguë et teigneuse.
— Changement de plan, tu es chargé de finir la patrouille tout seul. J’ai un impératif.
Quoi ? Tu vas où ? Tu fais quoi ? Avec qui ? »
Il y eut une courte pause.
« Tu me laisses finir la patrouille tout seul ? Je croyais que je n’étais pas encore prêt.
— Considère que c’est ton test.
Je n’ai pas besoin d’être testé. Tu vas voir !
— Bonne patrouille, Damian. N’hésite pas à me joindre en cas d’urgence.
Tsss. Eh, tu ne m’as pas dit ce que tu… »
Dick coupa la communication sans aucun remord.
« B. à Batgirl.
Chef bis, oui chef bis.
— R. est en liberté dans Gotham, amusez-vous bien.
Ooooooh, je peux officiellement l’embêter ?
— Certainement pas officiellement, répliqua Dick, suite à quoi il coupa à nouveau la communication.
— Tu as dit à Damian qu’il avait le droit de patrouiller tout seul, s’indigna un peu Conner.
— Mais je n’ai pas demandé à Batgirl de le surveiller. »
Dick haussa les sourcils.
« Et le test n’est pas uniquement pour Damian. Bouge pas. »
Dick disparut derrière une porte. Conner, soudain mal à l’aise maintenant qu’il était seul dans le batbunker, tourna les yeux vers l’ordinateur, se demandant si quelque part dedans était enregistré l’endroit où se trouvait Tim.
Dick revint quelques minutes plus tard, en civil, dans un jean et un t-shirt bleu délavé. Il jeta quelque chose à la figure de Conner – un autre t-shirt, blanc celui-ci, avec un logo qui ne lui disait rien.
« Enfile ça, histoire que tu sois plus discret.
— …On va où ? »
Dick lui décocha un grand sourire.
« Dîner ! Tu aimes le sushi ?
— Il est minuit et demi, répondit Conner, pris de court.
— Et l’un des meilleurs restaus de sushi de la ville est ouvert jusqu’à 3h du matin. Alors ? »
Le sourire de Dick, tranquille et chaleureux, le remit sur ses pieds. Il n’était pas face à Batman, ni même Nightwing, il était face à ce type avec qui il avait discuté des heures entre San Francisco et le cercle polaire. Un ami ? Presque.
« J’ai passé les premières années de ma vie à Hawaii, rétorqua-t-il. On y trouve les meilleurs sushi au monde. »

¤

Le restaurant était derrière une petite porte qui ne payait pas de mine. Toutefois, une fois passé le seuil, il devenait évident que Conner n’avait même pas les moyens de regarder le menu. Dick appuya une main sur son épaule.
« Détends-toi, je t’invite. Et pas la peine de protester, ok ? Je suis millionnaire », ajouta-t-il avec un clin d’œil.
Une serveuse les guida jusqu’à une petite pièce isolée couverte de tatami, fermée par une porte coulissante. Ils se déchaussèrent à l’entrée et s’installèrent à une table basse. Dick demanda des menus écrits en anglais. Conner en conclut que c’était pour lui puisque Dick s’était adressé à la serveuse en japonais, mais ce dernier déclara d’un air embarrassé :
« Ma lecture de kanji est atroce.
— Hé, je sais dire “ bonjour ” et “ je suis perdu ”, point final. »
Ils passèrent commande (il y avait des trucs sérieusement bizarre sur la carte, Conner resta simple et constata avec un peu de satisfaction que Dick faisait pareil), puis la serveuse les laissa seuls.
« On va être tranquille, ici », déclara Dick.
Il montra une petite lampe à leurs côtés, éteinte.
« Elle s’allume chaque fois qu’un serveur s’approche, et là il y a un bouton si on a besoin de quelqu’un.
— La clientèle doit être intéressante.
— Nous y sommes, non ? »
Dick s’étira, puis mit les jambes en lotus comme si c’était la position la plus naturelle du monde.
« Alors, ta rupture avec Cassie. »
Conner croisa les bras sur la poitrine.
« C’était mutuel, ok ? C’est pas ma faute même si…
— Hé, hé, stop. Tu n’as rien à justifier, le coupa Dick. Je pensais simplement que tu avais peut-être besoin d’en parler. Je sais que je ne suis pas Tim, mais… »
Il fit un geste vague de la main.
Oh, songea Conner stupidement.
Dick voulait… l’aider ? Le conseiller ?
« Rompre, même si c’est mutuel, ce n’est pas évident. Cassie a pu en discuter avec Donna. Si tu veux, je suis là. »
Dick lui sourit d’un air rassurant.
« Mais tu n’es pas obligé. On peut aussi simplement manger nos sushi et parler de la pluie et du beau temps. »
Conner sentit quelque chose de chaud lui emplir la poitrine. Il se gratta la nuque.
« Oh, hum, je, heu. Ok. Merci. »
Il y eut un silence pendant lequel Conner jouait avec ses baguettes.
« Je sais pas par quoi commencer, marmonna-t-il.
— Ta résurrection, je dirais. Tu as été absent longtemps. Ça a dû être étrange.
— Putain, oui. »
Le juron était sorti tout seul. Dick n’en parut pas du tout déphasé. Il garda le silence, son attention toute à Conner.
C’était bizarre. Pas désagréable.
« Tout a tellement changé, et je parle pas seulement des costumes.
— Ça ne doit pas être évident, de retrouver ta place là-dedans. »
Conner secoua la tête.
« Le pire, c’était les Tee… notre groupe. Avant ma… avant mon année sabbatique involontaire, on était une sorte de famille. On était amis, tous, importants les uns pour les autres. Là, il n’y avait plus Vic, plus Tim, mais plein de gens que je connaissais pas. Et j’en faisais plus partie. Plus du tout. J’ai eu besoin de demander la permission pour revenir. »
Une boule de colère le prit soudain au ventre. Il avait oublié, ça. Il ne s’était pas rendu compte à quel point ça l’avait… blessé ? Perturbé ?
« Et Cassie avait pas l’air enthousiaste. Je crois que ça a commencé là. C’est moi qui ai dit qu’on devait rompre mais elle m’y a poussé. »
Il lui en voulait, réalisa-t-il. Il en voulait à Cassie de ne pas avoir assumé, de ne pas avoir expliqué calmement ce qu’elle attendait de Conner, puis d’avoir cherché la rupture en refusant de sauter le pas.
La lumière sur le côté s’alluma et quelques secondes plus tard, la serveuse entrait en poussant une petite table roulante où étaient posés leurs plats.
Dick la remercia, puis tourna la tête vers Conner lorsque la porte se referma, les laissant à nouveau seuls. Il ne dit rien, toujours.
Conner choisit un sushi et l’avala presque rond, sans prendre le temps de le goûter.
« Doucement, prends ton temps. »
Conner avait passé suffisamment de temps auprès de Tim pour savoir que Dick ne parlait pas que de la nourriture.
Dick mangea un sushi à son tour, tranquillement, laissant le temps à Conner de se reprendre.
« On était amis, avant » dit soudain ce dernier.
Il n’arrivait plus à s’arrêter. Ça avait besoin de sortir, et ça sortirait, et il crèverait d’embarras d’avoir dit tout ça à Dick, mais il fallait que ça sorte. Absolument.
« On était amis, Cassie et moi. Et ces derniers temps, on ne l’était plus du tout. On sortait ensemble, mais on ne pouvait plus se parler, on s’aimait, mais on s’appréciait plus du tout. C’état horrible. Et le truc…
» Le truc, c’est que… d’accord, on s’est pas mal tournés autour avant, mais on est sortis que cinq mois ensemble, de façon complètement sporadique, parce qu’entretemps j’ai passé six mois dans le futur et puis j’ai pété les plombs à cause de Luthor. Et après je suis mort. »
Conner regarda son assiette d’un air déprimé.
« Et je comprends que du coup, certains trucs aient pris des proportions dramatiques. Et je l’ai aimée. Sérieusement. Je l’aime toujours. »
Il leva les yeux vers Dick pour appuyer ce qu’il disait.
« Mais apparemment, on marche pas vraiment bien quand on sort ensemble pour de vrai-vrai. »
Et à ce stade, ils auraient fini par se détester, s’ils s’étaient accrochés à ce rôle de « petits amis ».
« Je croyais que ça devait être plus facile, si on était amis avant.
— Plus facile, non, répondit Dick. Quand ça ne va pas, on sait encore mieux se faire mal. Ça ne veut pas dire que c’est une mauvaise idée. On sait aussi encore mieux comment se faire du bien. Et même si c’est difficile sur le coup, les amitiés peuvent être suffisamment fortes pour en revenir. »
Son regard se fit un peu lointain.
« Mes plus grands amours sont encore mes meilleurs amis. Je ne le changerais pour rien au monde. »
Conner s’affaissa un peu sur sa chaise.
« Tu penses que Cassie et toi ne vous en remettrez pas ?
— Si, répondit-il lentement. Ça va être bizarre pendant un temps mais… ça va se tasser.
— Et tu regrettes, d’être sorti avec elle ?
— Non ! Bien sûr que… bien sûr que non. »
Un instant, Conner en voulut à Dick de ne pas lui laisser sa colère. Il pinça les lèvres et fronça les sourcils, les yeux sur son assiette. Mais c’était vrai. Il n’avait pas de regrets. Ils avaient passé de bons moments. Plus que bons.
« Je l’aurais regretté si ça nous avait détruits pour de bon, grommela-t-il.
— Ce qui n’est pas arrivé. Tu as eu une réaction mature, tu y as mis fin avant que ça dégénère.
— … tu crois ? »
La colère laissa place à un petit sentiment de déprime.
« Tu te sens coupable ? demanda Dick.
— … ouais. Un peu. Elle m’y a poussé, sérieusement, mais… j’ai eu l’impression qu’elle ne s’y attendait pas quand même. Y’a pas eu de drame, on s’est séparés et puis c’est tout, mais je peux pas m’empêcher de penser que j’ai pas agi comme elle voulait.
— Conner. »
La voix ferme, de Dick lui fit relever la tête. Dick le regardait d’un air sérieux, presque sévère.
« Conner, tu as agi comme tu le voulais, toi, et c’est ce qui est important, tu te sentais mal, de toute évidence elle n’était pas bien non plus, et tu as pris la décision qu’il fallait. Plus tard, vous pourrez en rediscuter, peut-être vous redonner une chance. »
Conner lâcha un long soupir. Il se sentait un peu mieux. Un peu. Même si Cassie n’avait pas vraiment voulu leur séparation, il n’y avait vraiment eu rien d’autre à faire.
« Peut-être que j’étais pas encore assez mature pour comprendre ce qu’elle attendait de moi, en tout cas. »
Dick laissa échapper un rire bref.
« Crois-moi, ça, on sera jamais suffisamment mature. Il faudrait avoir des pouvoirs d’empathie, télépathie peut-être. »
C’est sûr que ça l’aiderait plus que de lancer des lasers avec les yeux. Avec un peu d’empathie, il aurait pu comprendre ce qui n’allait pas avec Cassie, et aussi avec Tim.
Raaah, Tim.
« Et Tim il est pareil ! s’enflamma soudain Conner. Des fois je me dis que je le comprends parfaitement, et des fois il disparaît de la surface de la planète sans rien me dire !
— Mais dans le cas de Tim…
— Ne le défends pas ! »
Dick montra les paumes.
« Il n’y a rien qui l’empêchait d’envoyer un message rapide pour dire qu’il partait en mission et qu’il ne serait pas joignable ! Et je sais que Bruce a eu une influence plus ou moins grande sur votre éducation mais ça, ça, c’est tellement TIM que je suis sûr que c’est juste lui et ses réflexions complètement tordues. Pourquoi deux des personnes les plus importantes dans ma vie sont aussi… aussi… Argh ! Je pensais que c’était parce que Cassie était une fille, mais à moins que ça aussi ça ait changé en mon absence, et si c’est le cas j’ai plus qu’à me pendre, Tim en est pas une. »
Il se redressa.
« Peut-être que c’est moi, j’ai un genre, j’aime les gens compliqués avec qui j’ai des relations foireuses, qui pètent les plombs quand je disparais mais ont pas besoin de moi quand je suis là. Pourquoi tu rigoles pas ? »
Dick le regardait avec un petit sourire qui n’avait rien de particulièrement joyeux. Après une réplique pareille, Conner s’était attendu à un éclat de rire et une accusation d’en faire trop.
« Tu sais à quel point Tim a besoin de toi. »
Conner se sentit soudain douché, encore plus par l’expression de Dick que par ses paroles. Il se calma immédiatement.
« Tu le connais. Il va mieux, il s’exprime plus depuis ton retour et celui de Bruce, mais il ne demandera jamais tout ce qu’il désire, pas plus qu’il ne donnera tout ce qu’il voudrait. »
Va le lui demander, ne dit-il pas. Conner l’entendit pourtant clairement.
Le ton de la conversation avait changé.
Conner hocha la tête, une boule dans la gorge. Dick changea le sujet avec un sourire soudain lumineux, interrogea Conner sur sa vie à Smallville, lui raconta des anecdotes sur Clark datant de l’époque où Dick était encore Robin.
Puis lorsqu’ils eurent fini de manger, il lui demanda :
« Ça va aller ? »
Conner se sentit acquiescer avant même d’y penser. Oui, ça irait.
À part qu’il avait encore plus envie de voir Tim. Il voulait le serrer dans ses bras, lui dire… Il ne savait pas exactement quoi. Mais il devait voir Tim.
« Si tu as encore besoin de parler, n’hésite pas.
— Merci », dit Conner, d’un coup embarrassé.
Dick agita la main d’un air léger. Il paya puis ils sortirent. Au lieu de se diriger vers la voiture – étrangement basique pour une voiture Wayne et ce que Tim lui avait montré du garage une fois − il fit signe à Conner de le suivre. Ils pénétrèrent une petite ruelle sombre comme seule Gotham savait les faire.
De la poche arrière de son jean, Dick sortit un bout de papier plié en deux et le tendit à Conner.
« Tu trouveras Tim là-bas. Ne laisse pas Bruce t’intimider. »
Conner regarda les coordonnées, une adresse quelque part à Hong Kong. S’il partait maintenant et qu’il volait de façon constante, il y serait dans environ quatre heures, soit en fin d’après-midi heure locale. Tim serait réveillé même s’il avait passé la nuit debout, encore sur place avec un peu de chance.
Ses pieds quittèrent le sol presque immédiatement.
« Merci, dit-il encore à Dick. Pour tout. »
La tête levée, les mains dans les poches et son regard bleu intense fixé sur lui, Dick esquissa un sourire indéfinissable.
« Tu es quelqu’un de bien, Conner. »
Prends soin de Tim.
Promis, pensa très fort Conner, je sais pas encore comment mais je te le promets.

¤

Conner n’avait pas du tout l’intention de croiser Bruce. Assis sur le balcon devant la fenêtre de la chambre de Tim, il guettait la porte en espérant qu’il n’aurait pas à attendre trop longtemps. Un petit regard à travers les murs lui avait permis de le voir en compagnie de son père adoptif, dans le salon.
Conner s’était fait instinctivement tout petit, au cas où Bruce sentirait sa présence ou quelque chose comme ça. Il pensait avoir évité toutes les caméras et aucune alarme ne semblait s’être déclenchée mais on ne savait jamais.
La chance était avec lui, il attendait depuis une vingtaine de minutes quand la porte de la chambre s’ouvrit sur Tim. Conner se sentit sourire, il faisait tellement bon garçon dans son pantalon bien plissé et sa chemisette.
Il se leva de derrière le mur et toqua à la porte-vitrée.
Tim écarquilla les yeux et fronça les sourcils à la fois, ce qui ne devrait physiquement pas être possible. Il tira la porte, râlant avant même de l’avoir ouvert.
« Conner, mais qu’est-ce tu fais là, tu te rends compte, si quelqu’un t’avais vu, qu’est-ce que… »
Conner le serra contre lui, le nez dans ses cheveux. Tim sentait le savon. Il le sentit se raidir, entendit sa bouche s’ouvrir et se fermer comme un poisson. Puis, avec précaution, Tim lui rendit son étreinte.
« Il s’est passé quelque chose ? » demanda-t-il tout bas.
Conner ferma les yeux.
« Deux choses, dit-il. Quand tu t’en vas, que tu sais que tu ne pourras pas me parler pendant un temps, tu préviens. Ok ? »
Il y eut un silence, puis les doigts de Tim se pressèrent plus fort dans son dos.
« … ok.
— Génial. Deuxième chose, chut. »
Il entendait le cœur de Tim battre à toute vitesse dans sa poitrine. Petit à petit, les battements ralentirent, jusqu’à ce Conner fut certain que Tim était simplement bien.
Ils discuteraient de Cassie plus tard, peut-être même au retour de Tim seulement. Et plus tard encore, peut-être, de ce truc entre eux auquel Dick venait de donner sa bénédiction.
Plus tard.
Pour le moment, ils profiteraient d’être tous les deux en vie, les pieds au même endroit.

(fin)

Bonus – Director’s cut :


(1)

« Tu crois que je ne t’ai pas entendu, Grayson ? fit Barbara lorsque Dick passa la voir après le départ de Conner.
— Quoi, qu’est-ce que j’ai encore fait ?
— Il sort tout juste d’une rupture, tu n’as pas honte ?
— Hé ! protesta Dick en s’asseyant à califourchon sur une chaise. Je ne l’ai pas manipulé, ok ? Il avait besoin de parler ! C’est lui qui a abordé Tim le premier. Avec la perche qu’il m’a tendue, je ne pouvais pas ne rien faire. »
Barbara lui jeta un regard qui n’avait rien d’impressionné.
« Tu joues avec le cœur de Tim. Si Conner n’est pas intéressé…
— Je ferais jamais un truc pareil, répliqua Dick, un peu blessé. Que Conner soit ou non intéressé comme Tim le voudrait, il fera tout ce qu’il peut pour le préserver. C’est tout ce que je demande. »
Barbara secoua la tête.
« Si Tim apprend que tu es intervenu…
— Il va me détester, je sais. »
Dick croisa les bras et appuya le menton dessus.
« Mais s’il y a seulement une chance, une toute petite chance, et j’y crois vraiment, qu’il ait enfin tout ce qu’il veut, qu’il soit enfin vraiment, vraiment heureux… je suis prêt à le risquer. »
Barbara le regarda en silence, puis roula jusqu’à lui. Elle lui flanqua une tape sur la tête, puis l’embrassa sur le front.
« Tu n’es qu’un abruti », murmura-t-elle avant de retourner à ses écrans.
Dick ferma les yeux sans répondre.




(2)

Quelques minutes plus tard, Tim redressa la tête et, l’air troublé, demanda :
« Conner, qu’est-ce que tu fais dans le t-shirt de Dick ? »



Notes :

− La conversation entre Dick et Donna a été… intéressante. Du type : « Dick, Conner et Cassie ont rompu. Je sais que tu es en train de faire la danse de la joie dans ta tête, mais s’il te plait, pas devant moi. » (Dick s’indigne, il ne serait pas permis, comment va Cassie ? Elle tient le choc ? Bon, ça va. Yeeeeeees ! Good for you, Timmy !)

− Il est canon que Dick parle japonais couramment, mais dans l’un des Nightwing, alors qu’il cherche du travail, il déclare ne pas pouvoir traduire de manga. J’en conclus qu’il est nul en kanji :D

− Dans la prochaine fic que j’écris, c’est Tim qui va se pointer à la fenêtre de Conner. Non parce que ça devient un cliché de mes fics, que Conner débarque dans la chambre de Tim ! Alors chacun son tour ! XD

− Dans mes fics en cours, celle-ci était le fichier intitulé « kon dick blabla ». Accurate, no ?

− J’en suis pas encore à trouver ce que j’écris potable, mais ça revient doucement.


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