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Neuf cent soixante-sept jours : l’autre absence
Personnages/Couples : Tim, Dick, Damian (Bruce/Dick sous-entendu si on veut)
Monde : Inven-Terre
Censure : PG/K+
Résumé : Et le retour de Bruce, dans tout ça ?
Disclaimer : Je ne prends au DC que ce qui m’arrange :D
Date : juin-juillet 2010

Note : univers de Neuf cent soixante-sept jours



(Tim)

Après des semaines à se terrer, Tim rentra à Gotham une nuit, sans prévenir.
Lorsqu’il arriva dans la batcave, Damian était pendu au plafond par les pieds. Une corde apparemment solidement attachée lui liait les chevilles et il s’agitait au bout comme un ver, du moins jusqu’à ce qu’il voie Tim.
« Drake ! beugla-t-il de cette voix aiguë terriblement irritante. Drake, fais-moi descendre de là tout de suite ! »
C’est « Wayne », voulut corriger Tim, mais ce fut au tour de la voix de Dick de s’élever, nettement plus plaisante, au travers d’enceintes dissimulées quelques part dans les piliers de calcaire :
« Ne l’écoute pas, il en a encore pour une heure de punition, sauf s’il arrive à se détacher tout seul. Ce qui est mal parti.
— Graysoooon ! Je vais te tuer !
Bienvenue à la maison, petit frère. Monte vite, le dîner ne va pas tarder à être servi. »
Faisant la sourde oreille aux menaces et insultes de Damian, Tim grimpa les marches de la batcave avec un sentiment de satisfaction intense. Dick l’attendait en haut, et avant qu’un mot ne soit prononcé, il l’avait pris dans ses bras et le serrait à l’étouffer.
Ils gardèrent le silence un temps, puis Dick poussa un petit soupir.
« Tu m’as manqué. »
Alfred le réprimanda, Damian se délivra, puis Tim et Dick s’enfermèrent dans la chambre de ce dernier.
Et ils parlèrent.
Dick s’endormit avant Tim, les bras autour de sa taille, s’assurant inconsciemment que son petit frère ne partirait pas. Tim le regarda. Il le détailla comme il ne l’avait plus fait depuis longtemps, croyant qu’il connaissait Dick par cœur. Quelques cheveux blancs prématurés, perdus dans la masse noire, des cernes un peu plus prononcés que dans son souvenir. Tim ne savait pas s’ils dataient déjà d’avant, si c’était nouveau, s’il devait les mettre sur le dos de Damian ou s’il devait accorder à ce dernier de retrouver Dick entier. Sain d’esprit.
Ce n’était pas ce que Tim s’était imaginé.
Lorsque Bruce était « mort », Tim avait cru que Dick perdrait la tête.
Comme à chaque fois que ça concernait Bruce.
Tim s’était attendu à ce que Dick explose, à ce qu’il s’effondre, à ce qu’il réagisse de la façon la plus déraisonnable qui soit.
Parce que Dick s’était toujours comporté ainsi.
Alors Tim avait imaginé qu’il dirait à Dick : « Bruce est vivant ! » et que Dick le croirait sur parole. Que Tim lui apporterait la lumière qui le relèverait. Qu’ils se lanceraient ensemble sur la piste de Bruce et qu’ils le ramèneraient ensemble.
Au lieu de cela, Dick était resté debout et lui avait dit : « Je dois être Batman. » et « Tu es mon égal. » (aide-moi.)
Tim avait entendu : « Bruce est mort. » et « Je te reprends Robin. » (je n’ai pas besoin de toi.)
Tim s’était attendu à ce que Dick se comporte en adolescent immature, Dick avait réagi en adulte.
Et Dick lui avait parlé en adulte alors que Tim venait pour la deuxième fois de perdre son père.
Ils s’étaient ratés, tous les deux, de façon spectaculaire ; chacun sourd au chagrin de l’autre, divisés là où ils auraient dû être plus unis que jamais. Mais c’était fini, songea Tim. Ils s’étaient retrouvés. Et Tim leur ramènerait Bruce et…
Conner était vivant. À sentir la terreur qui s’emparait de lui à cette simple pensée, l’ébranlement de tout ce qu’il avait construit par-dessus sa douleur, Tim se demanda avec un sentiment de malaise si le retour de Bruce briserait Dick là où sa mort y avait échoué.



(Dick)

Dick ne rentrait plus dans le costume de Nightwing. Les dents serrées, il laissa tomber le costume par terre. La symbolique était trop grossière.
Dick avait dû prendre de la masse musculaire pour supporter le costume de Batman. Même amélioré, même avec le poids réduit au maximum et le matériau de la cape allégé autant que possible, il avait fallu compenser.
Il avait dû changer.
Dick colla le front contre la vitre du balcon. Les lumières de la ville lui firent mal aux yeux, il ferma les paupières.
Il songea à Bruce, vivant, de l’autre côté de la ville. Alfred, probablement aux petits soins. Damian en train de raconter tous ses exploits en les exagérant si peu, Tim plein d’une joie silencieuse juste à côté.
Dick sourit, incapable de contenir son bonheur. Même si ça faisait mal, là, dans la poitrine, une douleur atroce, parce qu’il n’était pas avec eux bien sûr, parce que son sentiment de solitude n’était qu’un tout petit peu moins fort que son entêtement.
Dick savait qu’il était ridicule. Qu’il pourrait être assis sur l’accoudoir du fauteuil de Bruce, sans le toucher, suffisamment près pour sentir sa présence et c’est tout. Il pourrait se moquer de Damian, échanger un regard heureux avec Tim, regarder Alfred rajeunir devant ses yeux.
Il ne pouvait pas.
Il ne pouvait pas. Il n’arrivait pas à soutenir le regard de Bruce. Il était heureux, profondément, mais il y avait cette colère, cette fureur, une coulée de lave destructrice qui le dévorait. Il avait envie de frapper Bruce, de hurler à son visage au calme insupportable tout ce que… ce que… tout le vide qu’il avait laissé. Tout ce que Dick avait fait pour combler l’absence. Il avait envie de lui jeter son costume de Nightwing à la figure et de crier : c’est ta faute !, il avait envie de lui crier tout ce qu’il lui avait manqué.
Il ne voulait plus jamais le revoir, et il voulait se jeter dans ses bras.
Il voulait lui dire : regarde, j’ai fait tout ça pour toi. À ton tour, maintenant. À ton tour de changer.
Dick appuya la paume de ses mains contre ses yeux.


(Damian)

Peu de temps après, Damian força la porte de sa serrure. Lorsque Dick revint chez lui, il s’était installé dans la chambre d’ami de l’appartement et l’attendait sur le canapé, le journal du jour dans les mains.
Damian le foudroya du regard, comme si c’était Dick qui avait pénétré chez lui par effraction.

(Ce que Damian ne dit pas : la terreur que Dick lui ordonne de retourner au manoir. La torture qu’était d’y rester sans lui. L’affection de son père pour Drake, naturelle, visible. Le regard qu’il portait sur Damian, perplexe. Et il ne laissait jamais, jamais Damian lui prouver sa valeur.
Ce n’était pas son père. Ce n’était pas Batman. C’était un homme inconnu auquel Damian ne savait comment parler.
Ce que Damian ne dit pas non plus : Dick était la première personne qu’il avait jamais aimée. La première personne qui avait aimé Damian. Le respect, il connaissait. Il l’avait accordé, il l’avait imposé.
Mais Dick était la première personne qui se fichait s’il échouait, qui ne faisait pas de sa réussite une condition de son… amour. Dick se moquait de lui mais le prenait tout de même au sérieux. Dick se chargeait de parfaire son apprentissage et lui reprochait de ne pas savoir s’amuser.
Alors oui, Dick aimait tout le monde, ou presque, et peut-être que son affection pour Damian n’avait rien d’extraordinaire, considérant qu’il continuait d’appeler Jason Todd son « frère ». Mais Dick était la famille de Damian, plus que sa mère pour qui il n’était qu’un instrument, plus que son père qui ne savait pas quoi faire de lui. Dick était son Batman. Et sans lui, Damian n’avait nulle part où aller. )

« Je ne vais pas te laisser tout seul, Grayson, déclara-t-il d’un ton impérieux. Maladroit et stupide comme tu es, tu vas te faire tuer tout de suite si je ne suis pas là pour te surveiller. »
Au lieu de lui rappeler qu’il avait survécu un bon nombre d’années sans Damian pour lui casser les pieds, Dick prit le gamin dans ses bras et le serra contre lui pour le punir.
« Grayson, Graysoooooon, lâche-moiiiii !
— Tu m’as manqué aussi, sale petit monstre. »

/fin/

Le point de vue Bruce arrive, avec la suite :)


(1339 mots)
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