shakeskp: (DPS - Todd - Won't give in)
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Les corbeaux ne sont plus ce qu'ils étaient
Prompt : "Les lettres anonymes ont le grand avantage qu'on est pas forcé d'y répondre" [Alexandre Dumas, fils] de Piwi pour [livejournal.com profile] marathon_prompt
Censure : K+/PG
Résumé : encore une histoire de colocataires.
Date : dimanche17-lundi 18 janvier 2010

Note : pas encore eu le temps de corriger vraiment, je reprendrai probablement le texte J


Le premier post-it apparut un lundi matin. Bastien s’était levé à 6h30 pour être au café à 8h ; il faisait l’ouverture. Lorsqu’il entra dans la cuisine, quelqu’un avait lancé la machine à café, il y avait des toasts prêts à chauffer dans le grille-pain, la table était mise pour une personne, beurre et confiture sortis. Son bol trônait au milieu et dessus était collé un post-it où on avait griffonné : « Bonne journée ! »
Bastien se frotta les yeux une fois. Probablement l’un de ses colocs qui avaient ramené quelqu’un et se la jouait romantique ou quelque chose comme ça. Tant pis pour lui ou elle, songea-t-il avant d’aller se faire les toasts et se verser un café.
C’était son bol, d’abord.

¤

Le second post-it se trouvait sur un Tupperware dans sa partie du frigo, quelques jours plus tard, un soir qu’il rentrait du travail.
« 3 min au micro-ondes », cette fois. Bastien le regarda, perturbé, sortit le Tupperware du frigo avec prudence et jeta un coup d’œil méfiant à l’intérieur. C’était un simple plat de spaghetti bolognaise et, sérieusement, il était trop crevé pour s’interroger plus longtemps.
Les pâtes étaient bonnes.

Lorsqu’il se réveilla le lendemain matin, il découvrit qu’il s’était écroulé sur un post-it « bonne nuit ».

¤

On lui répéta le coup du petit-déjeuner deux fois avant qu’il n’accepte qu’on était en train de lui faire la cour. Ou un truc dans le genre.
L’idée l’aurait amusé, voire séduit s’il avait pu s’agir de quelqu’un d’autre qu’un de ses colocataires. En dehors du fait qu’il était contre les relations entre colocataires (il avait déjà vécu avec un couple deux ans plus tôt, plus jamais), aucun d’entre eux ne lui donnait vraiment envie de faire un effort. Florian changeait de petit/e ami/e comme de mouchoir, Éric était sérieux comme un pape, Marion était une fille et Jean-Édouard complètement maniaque.
Le mieux était encore de faire comme si de rien n’était.

¤

Il faillit changer d’avis lorsqu’une nuit il rentra d’une soirée spéciale concert, crevé et courbaturé de partout, pour trouver la clef de la seconde salle de bain, celle avec la baignoire, qu’ils n’utilisaient qu’après s’être battus car le chauffe-eau électrique n’autorisait qu’un seul bain, sur sa table de chevet.
« Le chauffe-eau est plein », disait le post-it.
Mon héros.

¤

S’il gardait les posts-it aussi précieusement, c’était juste parce que… parce que.
¤

Le jour de son anniversaire, il se coucha sans avoir vu la trace d’un petit papier jaune. Enfin, il ne l’avait pas cherché non plus. Et la déception naissait simplement de l’habitude.
Le lendemain matin, le post-it manquant était collé sur son bureau, à côté d’un petit paquet. C’était une clef usb, dans laquelle on avait mis une cinquantaine de chansons différentes. Bastien en oublia de trouver perturbant qu’on soit rentré dans sa chambre pendant la nuit.

¤

Quelques jours plus tard, Marion déclara soudain le branle-bas de combat.
« Aleeeerte, tout le monde en bas ! » hurla-t-elle.
Jean-Édouard et Bastien se retrouvèrent à courir dans le couloir et dégringoler les escaliers tous ensemble. Florian sortait de la cuisine et Marion et Éric se trouvaient dans le salon, Marion l’air sérieux, Éric l’air exaspéré.
« Éric veut rompre avec nous, annonça-t-elle.
— … hein ? fit Florian.
— J’ai émis l’hypothèse éventuelle de partir à la fin de l’année », corrigea Éric, les mains dans les poches.
Le silence incrédule qui accueillit la nouvelle était significatif. La maison qu’ils louaient ensemble était une sorte de miracle en soit, un coup de chance, un coin de paradis au milieu de la ville. Et tous les cinq, ils avaient enfin atteint cette année-là un équilibre quasi parfait, une entente idéale. S’habituer à un nouveau colocataire serait…
« Mais pourquoi ? » demanda Bastien.
Éric haussa les épaules.
« Il est temps. »

¤

Deux jours plus tard, lorsque Bastien rentra, Éric était couché sur le canapé du séjour et regardait le plafond. Bastien posa ses affaires à l’entrée (Jean-Édouard allait encore râler, tant pis) et se rapprocha.
« Si je déménage, commença Éric sans le regarder. Est-ce que, peut-être, tu…
— Si tu déménages, l’interrompit Bastien, qui va me préparer mon petit-dej le matin ? »
Éric tourna la tête vers lui, un sourire hésitant aux lèvres. Bastien vint lui piquer le petit paquet de posts-it et le stylo qu’il tenait dans la main, griffonna un : « You win ! » dessus et le lui colla sur le front.

(fin)

749 mots
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