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Death sex and rock n’roll
Univers : Death, sex and rock n’roll
Prompt : « T’es mort. Enjoy. » de Waders pour
marathon_prompt
Censure : K+/PG (langage)
Date : samedi 25 juillet 2009
Note : Un vieux bunny qui a ressurgi, mais ça rend rien comme ça. :/ Enfin, si un jour je travaille correctement cet univers, ce texte pourra servir de « premier jet » :p
Il ne s’était vraiment pas imaginé la mort comme ça.
C’était la neuvième fois qu’il venait assister à son enterrement. Comme une vidéo mise sur répétition. Tout se déroulait toujours exactement de la même façon : les cordons de police, les fans effondrés et leurs banderoles (« SDR ne mourra jamais ! » « D, on t’aime ! » « D, tu vivras à jamais ! »), les photographes, les journalistes. Baptiste en larmes, dans les bras de leur père, les yeux rouges. Marianne droite et pâle, tenant la main de Rémi.
Derrière eux, Sylvain, les poings serrés, raide, prêt à casser comme une brindille.
« C’est pas un peu morbide ? »
Le jeune homme brun qui l’avait accueilli aux portes de la déification se tenait à ses côtés, les mains dans les poches.
Peut-être. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher.
« Je déteste mon prénom, dit-il soudain.
— Ah ?
— C’est Rémi qui a proposé que le groupe porte simplement nos initiales et qu’on se fasse appeler par elles. Parce que je déteste mon prénom. SDR, c’est juste ça. Nos initiales, par ordre d’âge. C’est pas un jeu de mot pourri sur LSD. Ça veut pas dire sex, drug and rock n’roll.
— Et, tu veux qu’on t’appelle D ou Dorian, alors ? »
Dorian haussa les épaules.
« Je m’en fiche. Ça n’a plus d’importance, j’ai été rattrapé par le destin. Putain d’Oscar Wilde.
— Dis pas ça trop fort, il pourrait t’entendre », fit le jeune homme brun d’un ton amusé. Il ajouta, plus sérieux : « Quand j’ai été déifié, je l’ai pris comme un grand honneur. Comme tout le monde, en ces temps-là. De vos jours, c’est rare que la première réaction des nouveaux venus soit l’enthousiasme.
— Il y a eu pas mal de changements.
— Il y a surtout eu Anne Rice. Et Highlander. »
Dorian réprima un rire. Quelque part dans le paysage, le prêtre terminait son requiem. Rémi avait collé le front à celui de Sylvain dont les yeux étaient fermés et les mains tremblantes. Rémi parlait tout bas et Sylvain hochait la tête comme par réflexe. Un jour, Dorian irait écouter ce qu’il lui disait.
« Tu es très vieux, alors ? demanda-t-il au jeune homme brun. Ta tête me dit rien. Tu t’appelle comment ? T’étais quoi ?
— Neirin. J’étais, je suis… toi. »
Il a un sourire bizarre.
« De vos jours, plus personne ne se rappelle de moi. Durant les miens, je suis ce que tu es. Une idole. On vient de tous les royaumes pour m’écouter, j’ai ma place dans toutes les cours. C’est un honneur pour les rois et les reines si j’accepte de chanter et jouer pour eux. À ma mort, ils ont élevé un mausolée, le monde connu a porté le deuil pendant cent jours et cent nuits.
— Oh. Ouais, ok.
— Le cent unième jour, je suis devenu un dieu. »
Un dieu. Dorian pinça les lèvres. Il n’y avait rien de divin dans ce qui lui arrivait. Il était mort et au lieu de monter au paradis, de finir au purgatoire ou de se réincarner, il avait été sorti du cours du temps. Condamné à vivre éternellement. On s’occupe, lui avait dit Neirin.
« Pourquoi moi c’est arrivé tout de suite ?
— Votre culture manque de rituels. Dès l’instant où vous êtes mort, c’est fini, il n’y a plus personne. »
Sylvain traça sur le cercueil une croix sans conviction. Rémi, des cernes sous les siens, le surveillait d’un air obstiné. Je suis là, voulait leur dire Dorian.
« Ils seront déifiés aussi ?
— Ça dépend. Tu es mort en pleine gloire, adoré par des millions de personnes dans le monde entier. Ça va tuer le groupe. Ça peut tuer leur aura. S’ils ne s’en remettent pas, ils mourront comme des personnes normales.
— Et après ? » demanda Dorian.
Neirin haussa les épaules.
« Après, ça ne nous concerne pas. »
(à bidouiller)
657 mots
Univers : Death, sex and rock n’roll
Prompt : « T’es mort. Enjoy. » de Waders pour
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Censure : K+/PG (langage)
Date : samedi 25 juillet 2009
Note : Un vieux bunny qui a ressurgi, mais ça rend rien comme ça. :/ Enfin, si un jour je travaille correctement cet univers, ce texte pourra servir de « premier jet » :p
Il ne s’était vraiment pas imaginé la mort comme ça.
C’était la neuvième fois qu’il venait assister à son enterrement. Comme une vidéo mise sur répétition. Tout se déroulait toujours exactement de la même façon : les cordons de police, les fans effondrés et leurs banderoles (« SDR ne mourra jamais ! » « D, on t’aime ! » « D, tu vivras à jamais ! »), les photographes, les journalistes. Baptiste en larmes, dans les bras de leur père, les yeux rouges. Marianne droite et pâle, tenant la main de Rémi.
Derrière eux, Sylvain, les poings serrés, raide, prêt à casser comme une brindille.
« C’est pas un peu morbide ? »
Le jeune homme brun qui l’avait accueilli aux portes de la déification se tenait à ses côtés, les mains dans les poches.
Peut-être. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher.
« Je déteste mon prénom, dit-il soudain.
— Ah ?
— C’est Rémi qui a proposé que le groupe porte simplement nos initiales et qu’on se fasse appeler par elles. Parce que je déteste mon prénom. SDR, c’est juste ça. Nos initiales, par ordre d’âge. C’est pas un jeu de mot pourri sur LSD. Ça veut pas dire sex, drug and rock n’roll.
— Et, tu veux qu’on t’appelle D ou Dorian, alors ? »
Dorian haussa les épaules.
« Je m’en fiche. Ça n’a plus d’importance, j’ai été rattrapé par le destin. Putain d’Oscar Wilde.
— Dis pas ça trop fort, il pourrait t’entendre », fit le jeune homme brun d’un ton amusé. Il ajouta, plus sérieux : « Quand j’ai été déifié, je l’ai pris comme un grand honneur. Comme tout le monde, en ces temps-là. De vos jours, c’est rare que la première réaction des nouveaux venus soit l’enthousiasme.
— Il y a eu pas mal de changements.
— Il y a surtout eu Anne Rice. Et Highlander. »
Dorian réprima un rire. Quelque part dans le paysage, le prêtre terminait son requiem. Rémi avait collé le front à celui de Sylvain dont les yeux étaient fermés et les mains tremblantes. Rémi parlait tout bas et Sylvain hochait la tête comme par réflexe. Un jour, Dorian irait écouter ce qu’il lui disait.
« Tu es très vieux, alors ? demanda-t-il au jeune homme brun. Ta tête me dit rien. Tu t’appelle comment ? T’étais quoi ?
— Neirin. J’étais, je suis… toi. »
Il a un sourire bizarre.
« De vos jours, plus personne ne se rappelle de moi. Durant les miens, je suis ce que tu es. Une idole. On vient de tous les royaumes pour m’écouter, j’ai ma place dans toutes les cours. C’est un honneur pour les rois et les reines si j’accepte de chanter et jouer pour eux. À ma mort, ils ont élevé un mausolée, le monde connu a porté le deuil pendant cent jours et cent nuits.
— Oh. Ouais, ok.
— Le cent unième jour, je suis devenu un dieu. »
Un dieu. Dorian pinça les lèvres. Il n’y avait rien de divin dans ce qui lui arrivait. Il était mort et au lieu de monter au paradis, de finir au purgatoire ou de se réincarner, il avait été sorti du cours du temps. Condamné à vivre éternellement. On s’occupe, lui avait dit Neirin.
« Pourquoi moi c’est arrivé tout de suite ?
— Votre culture manque de rituels. Dès l’instant où vous êtes mort, c’est fini, il n’y a plus personne. »
Sylvain traça sur le cercueil une croix sans conviction. Rémi, des cernes sous les siens, le surveillait d’un air obstiné. Je suis là, voulait leur dire Dorian.
« Ils seront déifiés aussi ?
— Ça dépend. Tu es mort en pleine gloire, adoré par des millions de personnes dans le monde entier. Ça va tuer le groupe. Ça peut tuer leur aura. S’ils ne s’en remettent pas, ils mourront comme des personnes normales.
— Et après ? » demanda Dorian.
Neirin haussa les épaules.
« Après, ça ne nous concerne pas. »
(à bidouiller)
657 mots