DCU : L'Âge de raison [one-shot]
Feb. 15th, 2009 01:32 am![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
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L'Âge de raison
Personnages/Couples : Bruce/Dick, Tim
Monde : Terre et vacances
Genre : Fluff, fluff, fluffity fluff
Censure : PG-13/T
Résumé : Bruce ne veut pas attendre encore sept ans, Dick ne rêve plus depuis longtemps, Tim ne veut pas savoir, Alfred fait des pancakes.
Disclaimer : Je ne prends au DC que ce qui m’arrange :D
Date : 18 décembre 2008 – 14 février 2009
Bruce les entendit arriver de loin, éclats de rire étouffés, chuchotements peu discrets. Il espéra qu’ils s’étaient rendus moins repérables durant leur petite sortie, ne put pourtant retenir un sourire à l’hilarité dans la voix de Tim. Il resta impassible lorsqu’ils apparurent au détour d’une stalactite de calcaire géante, haussa un sourcil à leur surprise.
« On croyait que t’étais à la JLA, laissa échapper Tim avant de prendre l’air embarrassé.
— Je vois ça. Et moi je croyais que ce soir, tu te reposais.
— Hum, oui, mais Dick est passé et…
— Je suis un vil corrupteur, c’est bien connu, intervint l’intéressé, sourire en coin. Je kidnappe les pauvres petits Robin et je les détourne du droit chemin. »
Tim lui flanqua un coup de coude dans les côtes qu’il ne fit aucun effort pour éviter, puis commença à raconter leur patrouille d’un ton enthousiaste.
« … et là Dick a sauté… »
Bruce l’écouta d’une oreille distraite, surtout occupé à remarquer les traits détendus de son visage, les cernes moins accentuées malgré sa nuit tardive, la lueur joyeuse dans ses yeux. Presque inconsciemment il chercha le regard de Dick, le trouva tout de suite. Le sourire un cran plus haut, prunelles pétillantes de bonheur tranquille, soulagement complice de voir que leur Robin allait mieux, pour de vrai cette fois.
Une bouffée d’affection faillit l’étouffer, terrifiante, et il dut se faire violence pour ne pas se détourner, pour ne pas fuir. Combien de fois avait-il manqué de les perdre, tous les deux ? Combien de fois par accident, à cause de risques stupides, combien de fois à cause de son aveuglement, combien de fois par lâcheté ?
Pourtant, ils étaient toujours là. À ses côtés. Plus grands, plus forts, meilleurs. Meilleurs que lui, partout où cela comptait.
Le regard de Dick se fit plus sérieux, interrogateur.
« Eeeeet sur ce, je vais me coucher, déclara Tim.
— Petite nature, se moqua son aîné
— Eh, tout le monde a pas le privilège de faire la grasse mat’ quand il veut !
— Tu parles de Bruce, là ? »
Tim et Dick se tournèrent vers lui, sourire en coin.
« File au lit, ordonna Bruce.
— Oui, papa », rétorqua Tim, insolent et sérieux à la fois, puis il s’enfuit presque.
Pincement au cœur, inattendu. Ils le regardèrent remonter les escaliers, passer de la batcave au manoir, de Robin à Tim Drake.
« Il devait se coucher tôt.
— Conner lui manque. »
Bruce pinça les lèvres.
« Il a cessé ses petites expériences. »
Une question plus qu’une affirmation. Dick entendit la différence, comme toujours.
« Il me dit que oui et je le crois. »
Quelques secondes, puis il se passa la main dans les cheveux. Bruce suivit le mouvement du regard avant de se reprendre, par habitude, par réflexe. Dick s’étira, lui adressa un petit sourire.
« Je vais prendre la moto et rentrer.
— Tu travailles demain ?
— Si l’on excepte la patrouille, non, certain d’entre nous n’éprouvent pas le besoin irrépressible de passer leur week-end à travailler, répondit-il d’une voix amusée.
— Reste. »
Le mot lui avait échappé, occurrence bien rare. Mais ces derniers temps… ces derniers temps il éprouvait quelques difficultés à maîtriser certaines de ses pulsions. Plus de difficultés à accepter le regret.
L’âge, peut-être. Il se sentait fatigué, il avait cette impression d’avoir vingt années de plus que la réalité. 37 ans dans les dix jours prochains. Ils avaient fêté le 24e anniversaire de Dick la semaine précédente, l’écart entre eux lui paraissait soudain un gouffre. Et pourtant… pourtant ils n’avaient jamais été aussi égaux.
« À moins que l’on t’attende à New York. »
À 24 ans, Dick accumulait douze années de carrière. Bruce, quinze. À l’âge où lui commençait à peine à maîtriser le masque de Batman, son protégé était un vétéran. Des comptes d’apothicaire mais… importants. Quelque part.
« Pas spécialement… »
Bruce plissa les yeux pour mieux le détailler. Cela faisait des années qu’il ne pouvait plus prétendre voir un enfant lorsqu’il observait Dick, des années qu’il évitait toute inspection trop rapprochée de peur… de peur d’arriver à cette exacte conclusion : cette égalité soudain affirmée, cette disparition totale de son meilleur argument.
Dans les prunelles bleu pétillant de Dick, derrière le sourire léger se cachaient des cicatrices qui valaient bien celles de Bruce.
Un instant il prit le temps de regretter le garçon de dix-sept ans, déjà marqué par la vie mais encore plein d’espoir insolent. Le garçon de dix-sept ans qui d’une pulsion soudaine l’avait embrassé une nuit et qu’il avait repoussé plus violemment qu’il n’aurait dû dans sa panique, le garçon qu’il avait le premier blessé au cœur, là où l’on ne guérit jamais vraiment.
Il s’était souvent demandé s’il devait plaider coupable, si c’était par sa faute que Dick se trouvait incapable de se poser, de se donner entièrement à quiconque et finissait toujours seul. Et peut-être le petit sentiment de satisfaction qui l’accompagnait n’avait-il rien d’honorable mais Bruce n’avait jamais prétendu être un homme bien.
Ni Batman ni Bruce Wayne n’était un bel exemple de moralité.
« … Bruce ? »
La voix de Dick, incertaine, teintée d’une pointe de nervosité. De nouveau, Bruce sentit sa gorge se serrer de façon inhabituelle. Il devait prendre une décision. Il devait la prendre maintenant. Ne pas attendre sept ans de plus dans cet avenir incertain où il pouvait perdre Dick à tout moment.
Et si c’était trop tard ? souffla une voix en lui… mais déjà sa main se déplaçait presque toute seule, Dick la suivait du regard d’un air fasciné. Elle se posa sur une joue encore fraiche, la température de la caverne ne faisant rien pour réchauffer la peau refroidie par l’extérieur.
« Reste », répéta Bruce sans aucune ambigüité de ton.
Dick écarquilla les yeux, sa respiration se bloqua. Il commença à secouer doucement la tête sans cesser de le fixer, comme s’il n’y croyait pas. La seconde main de Bruce s’appuya sur son autre joue, Bruce se rapprocha lentement. Un contraste : il emprisonnait Dick entre ses paumes mais lui laissait le temps de s’écarter au besoin. Pourtant il ne bougeait pas, comme un cerf dans les phares d’une voiture. Seuls ses yeux voletaient, de ceux de Bruce à la bouche de plus en plus proche. Bruce ne savait pas ce qu’il regardait lorsqu’il posa les lèvres sur les siennes. Lui avait fermé les paupières. Ils se figèrent un moment infime, leurs nez se frôlèrent, ils inspirèrent en même temps. Bruce insista un peu et Dick se mit à répondre au baiser, hésitant, troublé. Ses doigts s’accrochèrent à la chemise de Bruce lorsqu’il s’écarta légèrement. Pas assez pour donner l’impression de partir, pourtant Dick serra fort les poings sur le tissu, prit une inspiration semblable à un hoquet. Joue contre joue, ils restèrent immobiles quelques secondes puis Dick murmura d’une voix étranglée :
« Tu ne peux pas… Si c’est… T’as pas le droit de faire ça si tu… si tu n’as pas l’intention de… tu ne peux pas, Bruce ! »
Bruce se redressa pour de nouveau le regarder, droit dans les yeux.
« Je ne me rétracte pas quand je m’engage, tu devrais le savoir. »
Dick le fixa intensément puis, une explosion, bouche sur la sienne, mains dans ses cheveux, une jambe autour de sa taille et Bruce réplique, enferme dans ses bras, entrouvre les lèvres, plonge la langue, mordille, lutte contre la passion de Dick pour la faire sienne, sept années de frustration, de déni, un déluge. Dick s’agrippait comme s’il risquait de tomber ; avant même que Bruce termine de descendre une main sous ses fesses, se servant de ses coudes il s’était hissé avec une facilité déconcertante, affolante, enserrait la taille de Bruce sans l’air de douter une seule seconde qu’ils resteraient tous deux debout. Il avait raison bien sûr, Bruce déplaça à peine un pied pour garder l’équilibre, occupé à dévorer la bouche sur la sienne et se faire dévorer en retour, à presser le corps contre lui, à essayer de n’être plus qu’un. Il aurait très certainement fini par se laisser tomber sur le fauteuil devant l’ordinateur, Dick à califourchon sur ses genoux, si ce dernier n’avait pas décidé de s’attaquer à sa gorge. Bruce rouvrit les yeux. Dans un coin de son œil une lumière rouge attira son attention et lui rendit un minimum de sang-froid. Il baissa la tête, le visage dans les cheveux de Dick.
« Nous sommes dans la batcave.
— Mmmhalors ? » répondit-il quelque part entre l’épaule et la mâchoire de Bruce.
Celui-ci accentua la pression sur les fesses qu’il empoignait, Dick émit un petit bruit de gorge.
« Alors les caméras de sécurité enregistrent ce qu’il s’y passe et Oracle en fait automatiquement une copie tous les quarts d’heure. »
Il sentit Dick se figer puis relâcher à regret son emprise sur sa taille pour se laisser retomber à terre. Il ne s’écarta pas pour autant, garda le visage dans le cou de Bruce, les doigts agrippés à ses hanches. Bruce lui caressa doucement le creux du dos, aussi peu enclin à se séparer.
« Je ne vais pas changer d’avis entre ici et la chambre », dit-il enfin.
Dick tourna très légèrement la tête, juste assez pour marmonner :
« Ne me demande pas d’être rationnel.
— Veux-tu que je te porte ? demanda Bruce, ne plaisantant qu’à moitié.
— Non, grogna Dick, amusé malgré lui. Non. Si on croise Alfred je ne pourrai plus jamais le regarder dans les yeux. Et Tim n’est peut-être pas encore tout à fait couché et j’aimerais autant lui épargner un traumatisme de plus. »
Il s’écarta avec un soupir. Bruce, une main sur sa nuque, lui déposa un baiser sur les lèvres.
« Je suis désolé de me comporter comme un gamin, murmura Dick, alors que tu…
— Je suis désolé qu’à cause de mon comportement passé tu t’en sentes forcé. »
Dick ne démentit pas, ç’aurait été les prendre tous les deux pour des imbéciles. Bruce lui caressa la joue puis indiqua silencieusement l’escalier. Ils le remontèrent l’un à la suite de l’autre. Derrière Bruce, Dick lui tenait la main du bout des doigts.
Dick se réveilla parce qu’on lui massait la nuque. Une demi-seconde suffit : il reconnut la main de Bruce, se jugea en sécurité, identifia la chambre et consulta son dernier souvenir. Sourit comme un idiot et se cacha la tête dans l’oreiller.
« Dick. »
Un souffle à son oreille. Dick se mordit la lèvre et tourna le visage vers la voix. Avant la fin du mouvement, une bouche frôla la sienne, un baiser au coin, Dick tendit les bras, les passa autour du cou de Bruce et l’embrassa pour de vrai. La main sur sa nuque accentua la pression.
Il se souvenait de cette main sur ses hanches, de ces mains sur ses hanches, partout sur son corps, de leur force et du délice qu’il avait eu à ne même pas faire semblant de leur échapper, seulement à s’offrir et à réclamer plus de caresses, seulement à toucher en retour. Pas un instant il avait craint rêver : ce genre de rêves, il avait arrêté, c’était mauvais pour sa santé mentale. Sa seule peur avait été que Bruce reprenne ses esprits.
S’il en croyait la passion du baiser qu’ils échangeaient, ce n’était pas encore pour tout de suite.
Ils s’écartèrent d’un souffle.
« Hé, vous », murmura Dick en essayant de ne pas trop afficher sa satisfaction.
Bruce lui caressa la joue. Il sentait bon l’après-rasage. Il était habillé, regretta Dick. En costume sérieux.
« Je dois passer au siège de la Wayne, dit-il. Reste dîner. »
Quelque part au fin fond de lui, très loin sous les couches d’adoration, de bonheur et de contentement absolu, une petite sirène d’alarme retentit. Il la mit de côté pour le moment. Oui, sans doute arriverait le moment où Bruce recommencerait à manigancer pour le faire revenir au manoir définitivement, mais ce combat n’était pas pour tout de suite. Dick se sentait trop bien pour entamer déjà une bataille qu’il perdrait de toute façon avec plaisir si ce nouveau tournant dans leur relation se révélait sérieux. Durable.
Dick reviendrait au manoir si Bruce le voulait. Mais pas tout de suite. Pas avant longtemps. Pas avant d’être certain.
« Je peux faire en sorte de, répondit-il simplement.
— Bien. »
Les doigts sur sa nuque descendirent le long de son dos, jusqu’au drap replié au creux. Dick se demanda combien de temps lui faudrait-il pour convaincre Bruce d’oublier la Wayne et de se débarrasser de son costume. Avant même qu’il tente sa chance, Bruce se leva.
« N’y pense même pas, dit-il.
— On est en pays libre, marmonna Dick.
— Il faut que j’y aille. Alfred m’y conduit. »
Ce qui voulait dire : la voie est libre, non il ne débarquera pas brutalement dans la chambre pour faire le lit et te regarder d’un air réprobateur, rendors-toi si tu veux.
Bruce se dirigea vers la porte et Dick eut un éclair de panique.
« Bruce ! »
Il se retourna, sourcil haussé. Dick se sentit ridicule.
Il ne va pas disparaître. Il ne va pas changer d’avis. Arrête de faire le môme alors qu’il te voit *enfin* en adulte.
« Bonne journée », dit-il seulement.
Ou plutôt après-midi, au vu de l’heure, mais… enfin. Un sourire presque invisible effleura les lèvres de Bruce, sourire qui ne pouvait malgré tout échapper à Dick.
« À ce soir », répondit Bruce d’une voix pleine de promesses.
Lorsque la porte se referma derrière lui, Dick se laissa retomber sur les oreillers, un nouveau sourire idiot aux lèvres. Il ferma les yeux mais les papillons de bonheur dans son estomac l’empêcheraient de se rendormir. Cinq minutes à peine plus tard il bondissait hors du lit avec une petite grimace douloureuse qui se transforma rapidement en gloussement de satisfaction maniaque.
Il avait toujours pensé au fond de lui que Bruce au lit perdait tout contrôle sur lui-même si l’on savait à l’y inciter, qu’il suffisait d’une pichenette pour lui faire oublier ses réticences et ses craintes de blesser. Dick n’était pas en sucre et l’avait rappelé très vite.
Dick s’étira avec bonheur, soudain affamé. Il y aurait probablement de quoi manger dans la cuisine, des pancakes sans doute, Alfred faisait toujours des pancakes le samedi.
Dick piqua un t-shirt et un pantalon de jogging à Bruce ; ses vêtements de rechange étaient restés dans la batcave et il n’était pas question de remettre son costume de Nightwing. Il irait se chercher d’autres habits dans son ancienne chambre après sa douche. Le jogging avait un peu de mal à tenir sur ses hanches alors il tira sur la ficelle pour le resserrer avant de sortir de la chambre en sautillant sans aucune dignité. Il descendit les marches du grand escalier quatre à quatre et traversa la salle à manger avant de rejoindre la cuisine.
Il ouvrit la porte en grand, se figea. Tim leva les yeux de son bol de céréales, écarquilla les yeux.
« Dick ? Mais… t’as dormi où ? fit-il d’une voix qu’il n’avait pas eue aussi aiguë depuis un moment. Je suis passé dans ta chambre tout à l’heure… T’y étais pas ! Je croyais que t’étais rentré ! »
Dick n’eut pas le temps de répondre. Le cerveau de Tim fonctionnait toujours à cent à l’heure et le temps de parler, Dick le vit prendre en note ses vêtements trop grands puis se focaliser sur son cou.
Son expression fut éloquente.
« Heu, Tim…
— Oh-mon-Dieu, c’est un suçon ?
— Tim…
— Je ne veux pas savoir, je ne veux pas savoir… »
Il ferma très fort les yeux. Dick grimaça.
« Timmy… ça va poser un problème ? » demanda-t-il avec un pincement au cœur.
Tim rentrouvrit les paupières, poussa un petit gémissement rauque.
« J’essaierai de survivre, croassa-t-il. Tant que vous, enfin, rien devant moi, ok ? Je vais avoir besoin d’un moment. Urgh. »
Dick s’avança avec hésitation.
« Tim, Bruce et moi… »
Tim lui adressa un coup d’œil indigné.
« Je viens de dire que je ne veux pas savoir ! »
Il poussa vers lui l’assiette de pancakes qui se trouvait sur la table.
« Mange et parle-moi de, heu, ton dernier record de saut en parachute. » Une pause. « Ceci dit, préviens-moi quand vous le direz à Alfred, je ne veux pas être dans le manoir. » Nouvelle pause. « Vous allez en parler à Alfred, hein ? »
De nouveau Dick grimaça.
« Je ne pense pas qu’on ait le choix.
— Paix à ton âme, Bruce », murmura Tim.
Puis il se redressa, un sourire diabolique aux lèvres.
« Dis-moi que je peux le dire à Jason. Au moins être là quand tu lui annonces. S’il te plait. »
Dick éclata d’un rire soulagé, lui ébouriffa les cheveux et s’assit sur la chaise face à lui. Il lui décocha un sourire lumineux. Tim le lui rendit, presque sans ombre aucune.
Tim et Dick s’entraînaient dans la batcave au retour de Bruce. Un jeu plus qu’un entraînement, un mélange des deux, il s’agissait de se servir de tout ce qu’on avait à disposition pour échapper à l’adversaire.
Tim bloqua l’accès au trapèze ; en représailles Dick se jeta sur lui pour le chatouiller.
« C’est pas du jeu ! s’indigna-t-il entre deux gloussements. On ne devait pas se toucher !
— Qu’est-ce que je t’ai dit à propos des règles ? rétorqua Dick en riant autant sinon plus que son petit frère.
— Qu’on pouvait pas les changer à volonté ! couina Tim avec justesse.
— L’adversaire s’y plie rarement », ajouta la voix calme de Bruce.
La surprise les figea tous les deux un dixième de seconde, assez pour que Tim projette Dick loin de lui sans difficulté, pas assez pour le mettre à terre d’un geste bien placé.
Dick l’évita souplement, atterrit sur ses deux pieds avec la perfection d’un gymnaste olympique mais maintint la tête baissée dans une parodie de salut. De nouveau, sa respiration se bloqua, de nouveau il avait la gorge serrée par la panique. La terreur de voir le regret dans les yeux de Bruce. Pire : de ne rien y voir du tout.
Adulte. Adulte !
Dick redressa le visage, croisa le regard de Bruce.
Son cœur se remit à battre.
(fin)
Blabla :
− La chronologie des âges a été établie avec soin après des heures de débat avec
brisby_pops, pour en arriver à la conclusion que le canon n’avait aucune idée de l’âge de ses persos ni même du temps qui s’écoule entre les événements et ça s’est terminé par un calcul qui se rapprocherait le plus de quelque chose de crédible. Encore que ça dépend sur quoi on se base. :D
− Kon est parti en vacances depuis un moment déjà, mais il ne devrait plus tarder à revenir.
− Tim ne va pas forcément le prendre bien. Il allait mieux, vous comprenez. XD
− Dick et Bruce n’ont jamais voulu me laisser leur écrire un pseudo lime. Dick a refusé de donner son point de vue à l’entrée de la chambre de Bruce et Bruce a jugé qu’il avait déjà été bien gentil. Huh.
3060 mots
Personnages/Couples : Bruce/Dick, Tim
Monde : Terre et vacances
Genre : Fluff, fluff, fluffity fluff
Censure : PG-13/T
Résumé : Bruce ne veut pas attendre encore sept ans, Dick ne rêve plus depuis longtemps, Tim ne veut pas savoir, Alfred fait des pancakes.
Disclaimer : Je ne prends au DC que ce qui m’arrange :D
Date : 18 décembre 2008 – 14 février 2009
Bruce les entendit arriver de loin, éclats de rire étouffés, chuchotements peu discrets. Il espéra qu’ils s’étaient rendus moins repérables durant leur petite sortie, ne put pourtant retenir un sourire à l’hilarité dans la voix de Tim. Il resta impassible lorsqu’ils apparurent au détour d’une stalactite de calcaire géante, haussa un sourcil à leur surprise.
« On croyait que t’étais à la JLA, laissa échapper Tim avant de prendre l’air embarrassé.
— Je vois ça. Et moi je croyais que ce soir, tu te reposais.
— Hum, oui, mais Dick est passé et…
— Je suis un vil corrupteur, c’est bien connu, intervint l’intéressé, sourire en coin. Je kidnappe les pauvres petits Robin et je les détourne du droit chemin. »
Tim lui flanqua un coup de coude dans les côtes qu’il ne fit aucun effort pour éviter, puis commença à raconter leur patrouille d’un ton enthousiaste.
« … et là Dick a sauté… »
Bruce l’écouta d’une oreille distraite, surtout occupé à remarquer les traits détendus de son visage, les cernes moins accentuées malgré sa nuit tardive, la lueur joyeuse dans ses yeux. Presque inconsciemment il chercha le regard de Dick, le trouva tout de suite. Le sourire un cran plus haut, prunelles pétillantes de bonheur tranquille, soulagement complice de voir que leur Robin allait mieux, pour de vrai cette fois.
Une bouffée d’affection faillit l’étouffer, terrifiante, et il dut se faire violence pour ne pas se détourner, pour ne pas fuir. Combien de fois avait-il manqué de les perdre, tous les deux ? Combien de fois par accident, à cause de risques stupides, combien de fois à cause de son aveuglement, combien de fois par lâcheté ?
Pourtant, ils étaient toujours là. À ses côtés. Plus grands, plus forts, meilleurs. Meilleurs que lui, partout où cela comptait.
Le regard de Dick se fit plus sérieux, interrogateur.
« Eeeeet sur ce, je vais me coucher, déclara Tim.
— Petite nature, se moqua son aîné
— Eh, tout le monde a pas le privilège de faire la grasse mat’ quand il veut !
— Tu parles de Bruce, là ? »
Tim et Dick se tournèrent vers lui, sourire en coin.
« File au lit, ordonna Bruce.
— Oui, papa », rétorqua Tim, insolent et sérieux à la fois, puis il s’enfuit presque.
Pincement au cœur, inattendu. Ils le regardèrent remonter les escaliers, passer de la batcave au manoir, de Robin à Tim Drake.
« Il devait se coucher tôt.
— Conner lui manque. »
Bruce pinça les lèvres.
« Il a cessé ses petites expériences. »
Une question plus qu’une affirmation. Dick entendit la différence, comme toujours.
« Il me dit que oui et je le crois. »
Quelques secondes, puis il se passa la main dans les cheveux. Bruce suivit le mouvement du regard avant de se reprendre, par habitude, par réflexe. Dick s’étira, lui adressa un petit sourire.
« Je vais prendre la moto et rentrer.
— Tu travailles demain ?
— Si l’on excepte la patrouille, non, certain d’entre nous n’éprouvent pas le besoin irrépressible de passer leur week-end à travailler, répondit-il d’une voix amusée.
— Reste. »
Le mot lui avait échappé, occurrence bien rare. Mais ces derniers temps… ces derniers temps il éprouvait quelques difficultés à maîtriser certaines de ses pulsions. Plus de difficultés à accepter le regret.
L’âge, peut-être. Il se sentait fatigué, il avait cette impression d’avoir vingt années de plus que la réalité. 37 ans dans les dix jours prochains. Ils avaient fêté le 24e anniversaire de Dick la semaine précédente, l’écart entre eux lui paraissait soudain un gouffre. Et pourtant… pourtant ils n’avaient jamais été aussi égaux.
« À moins que l’on t’attende à New York. »
À 24 ans, Dick accumulait douze années de carrière. Bruce, quinze. À l’âge où lui commençait à peine à maîtriser le masque de Batman, son protégé était un vétéran. Des comptes d’apothicaire mais… importants. Quelque part.
« Pas spécialement… »
Bruce plissa les yeux pour mieux le détailler. Cela faisait des années qu’il ne pouvait plus prétendre voir un enfant lorsqu’il observait Dick, des années qu’il évitait toute inspection trop rapprochée de peur… de peur d’arriver à cette exacte conclusion : cette égalité soudain affirmée, cette disparition totale de son meilleur argument.
Dans les prunelles bleu pétillant de Dick, derrière le sourire léger se cachaient des cicatrices qui valaient bien celles de Bruce.
Un instant il prit le temps de regretter le garçon de dix-sept ans, déjà marqué par la vie mais encore plein d’espoir insolent. Le garçon de dix-sept ans qui d’une pulsion soudaine l’avait embrassé une nuit et qu’il avait repoussé plus violemment qu’il n’aurait dû dans sa panique, le garçon qu’il avait le premier blessé au cœur, là où l’on ne guérit jamais vraiment.
Il s’était souvent demandé s’il devait plaider coupable, si c’était par sa faute que Dick se trouvait incapable de se poser, de se donner entièrement à quiconque et finissait toujours seul. Et peut-être le petit sentiment de satisfaction qui l’accompagnait n’avait-il rien d’honorable mais Bruce n’avait jamais prétendu être un homme bien.
Ni Batman ni Bruce Wayne n’était un bel exemple de moralité.
« … Bruce ? »
La voix de Dick, incertaine, teintée d’une pointe de nervosité. De nouveau, Bruce sentit sa gorge se serrer de façon inhabituelle. Il devait prendre une décision. Il devait la prendre maintenant. Ne pas attendre sept ans de plus dans cet avenir incertain où il pouvait perdre Dick à tout moment.
Et si c’était trop tard ? souffla une voix en lui… mais déjà sa main se déplaçait presque toute seule, Dick la suivait du regard d’un air fasciné. Elle se posa sur une joue encore fraiche, la température de la caverne ne faisant rien pour réchauffer la peau refroidie par l’extérieur.
« Reste », répéta Bruce sans aucune ambigüité de ton.
Dick écarquilla les yeux, sa respiration se bloqua. Il commença à secouer doucement la tête sans cesser de le fixer, comme s’il n’y croyait pas. La seconde main de Bruce s’appuya sur son autre joue, Bruce se rapprocha lentement. Un contraste : il emprisonnait Dick entre ses paumes mais lui laissait le temps de s’écarter au besoin. Pourtant il ne bougeait pas, comme un cerf dans les phares d’une voiture. Seuls ses yeux voletaient, de ceux de Bruce à la bouche de plus en plus proche. Bruce ne savait pas ce qu’il regardait lorsqu’il posa les lèvres sur les siennes. Lui avait fermé les paupières. Ils se figèrent un moment infime, leurs nez se frôlèrent, ils inspirèrent en même temps. Bruce insista un peu et Dick se mit à répondre au baiser, hésitant, troublé. Ses doigts s’accrochèrent à la chemise de Bruce lorsqu’il s’écarta légèrement. Pas assez pour donner l’impression de partir, pourtant Dick serra fort les poings sur le tissu, prit une inspiration semblable à un hoquet. Joue contre joue, ils restèrent immobiles quelques secondes puis Dick murmura d’une voix étranglée :
« Tu ne peux pas… Si c’est… T’as pas le droit de faire ça si tu… si tu n’as pas l’intention de… tu ne peux pas, Bruce ! »
Bruce se redressa pour de nouveau le regarder, droit dans les yeux.
« Je ne me rétracte pas quand je m’engage, tu devrais le savoir. »
Dick le fixa intensément puis, une explosion, bouche sur la sienne, mains dans ses cheveux, une jambe autour de sa taille et Bruce réplique, enferme dans ses bras, entrouvre les lèvres, plonge la langue, mordille, lutte contre la passion de Dick pour la faire sienne, sept années de frustration, de déni, un déluge. Dick s’agrippait comme s’il risquait de tomber ; avant même que Bruce termine de descendre une main sous ses fesses, se servant de ses coudes il s’était hissé avec une facilité déconcertante, affolante, enserrait la taille de Bruce sans l’air de douter une seule seconde qu’ils resteraient tous deux debout. Il avait raison bien sûr, Bruce déplaça à peine un pied pour garder l’équilibre, occupé à dévorer la bouche sur la sienne et se faire dévorer en retour, à presser le corps contre lui, à essayer de n’être plus qu’un. Il aurait très certainement fini par se laisser tomber sur le fauteuil devant l’ordinateur, Dick à califourchon sur ses genoux, si ce dernier n’avait pas décidé de s’attaquer à sa gorge. Bruce rouvrit les yeux. Dans un coin de son œil une lumière rouge attira son attention et lui rendit un minimum de sang-froid. Il baissa la tête, le visage dans les cheveux de Dick.
« Nous sommes dans la batcave.
— Mmmhalors ? » répondit-il quelque part entre l’épaule et la mâchoire de Bruce.
Celui-ci accentua la pression sur les fesses qu’il empoignait, Dick émit un petit bruit de gorge.
« Alors les caméras de sécurité enregistrent ce qu’il s’y passe et Oracle en fait automatiquement une copie tous les quarts d’heure. »
Il sentit Dick se figer puis relâcher à regret son emprise sur sa taille pour se laisser retomber à terre. Il ne s’écarta pas pour autant, garda le visage dans le cou de Bruce, les doigts agrippés à ses hanches. Bruce lui caressa doucement le creux du dos, aussi peu enclin à se séparer.
« Je ne vais pas changer d’avis entre ici et la chambre », dit-il enfin.
Dick tourna très légèrement la tête, juste assez pour marmonner :
« Ne me demande pas d’être rationnel.
— Veux-tu que je te porte ? demanda Bruce, ne plaisantant qu’à moitié.
— Non, grogna Dick, amusé malgré lui. Non. Si on croise Alfred je ne pourrai plus jamais le regarder dans les yeux. Et Tim n’est peut-être pas encore tout à fait couché et j’aimerais autant lui épargner un traumatisme de plus. »
Il s’écarta avec un soupir. Bruce, une main sur sa nuque, lui déposa un baiser sur les lèvres.
« Je suis désolé de me comporter comme un gamin, murmura Dick, alors que tu…
— Je suis désolé qu’à cause de mon comportement passé tu t’en sentes forcé. »
Dick ne démentit pas, ç’aurait été les prendre tous les deux pour des imbéciles. Bruce lui caressa la joue puis indiqua silencieusement l’escalier. Ils le remontèrent l’un à la suite de l’autre. Derrière Bruce, Dick lui tenait la main du bout des doigts.
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Dick se réveilla parce qu’on lui massait la nuque. Une demi-seconde suffit : il reconnut la main de Bruce, se jugea en sécurité, identifia la chambre et consulta son dernier souvenir. Sourit comme un idiot et se cacha la tête dans l’oreiller.
« Dick. »
Un souffle à son oreille. Dick se mordit la lèvre et tourna le visage vers la voix. Avant la fin du mouvement, une bouche frôla la sienne, un baiser au coin, Dick tendit les bras, les passa autour du cou de Bruce et l’embrassa pour de vrai. La main sur sa nuque accentua la pression.
Il se souvenait de cette main sur ses hanches, de ces mains sur ses hanches, partout sur son corps, de leur force et du délice qu’il avait eu à ne même pas faire semblant de leur échapper, seulement à s’offrir et à réclamer plus de caresses, seulement à toucher en retour. Pas un instant il avait craint rêver : ce genre de rêves, il avait arrêté, c’était mauvais pour sa santé mentale. Sa seule peur avait été que Bruce reprenne ses esprits.
S’il en croyait la passion du baiser qu’ils échangeaient, ce n’était pas encore pour tout de suite.
Ils s’écartèrent d’un souffle.
« Hé, vous », murmura Dick en essayant de ne pas trop afficher sa satisfaction.
Bruce lui caressa la joue. Il sentait bon l’après-rasage. Il était habillé, regretta Dick. En costume sérieux.
« Je dois passer au siège de la Wayne, dit-il. Reste dîner. »
Quelque part au fin fond de lui, très loin sous les couches d’adoration, de bonheur et de contentement absolu, une petite sirène d’alarme retentit. Il la mit de côté pour le moment. Oui, sans doute arriverait le moment où Bruce recommencerait à manigancer pour le faire revenir au manoir définitivement, mais ce combat n’était pas pour tout de suite. Dick se sentait trop bien pour entamer déjà une bataille qu’il perdrait de toute façon avec plaisir si ce nouveau tournant dans leur relation se révélait sérieux. Durable.
Dick reviendrait au manoir si Bruce le voulait. Mais pas tout de suite. Pas avant longtemps. Pas avant d’être certain.
« Je peux faire en sorte de, répondit-il simplement.
— Bien. »
Les doigts sur sa nuque descendirent le long de son dos, jusqu’au drap replié au creux. Dick se demanda combien de temps lui faudrait-il pour convaincre Bruce d’oublier la Wayne et de se débarrasser de son costume. Avant même qu’il tente sa chance, Bruce se leva.
« N’y pense même pas, dit-il.
— On est en pays libre, marmonna Dick.
— Il faut que j’y aille. Alfred m’y conduit. »
Ce qui voulait dire : la voie est libre, non il ne débarquera pas brutalement dans la chambre pour faire le lit et te regarder d’un air réprobateur, rendors-toi si tu veux.
Bruce se dirigea vers la porte et Dick eut un éclair de panique.
« Bruce ! »
Il se retourna, sourcil haussé. Dick se sentit ridicule.
Il ne va pas disparaître. Il ne va pas changer d’avis. Arrête de faire le môme alors qu’il te voit *enfin* en adulte.
« Bonne journée », dit-il seulement.
Ou plutôt après-midi, au vu de l’heure, mais… enfin. Un sourire presque invisible effleura les lèvres de Bruce, sourire qui ne pouvait malgré tout échapper à Dick.
« À ce soir », répondit Bruce d’une voix pleine de promesses.
Lorsque la porte se referma derrière lui, Dick se laissa retomber sur les oreillers, un nouveau sourire idiot aux lèvres. Il ferma les yeux mais les papillons de bonheur dans son estomac l’empêcheraient de se rendormir. Cinq minutes à peine plus tard il bondissait hors du lit avec une petite grimace douloureuse qui se transforma rapidement en gloussement de satisfaction maniaque.
Il avait toujours pensé au fond de lui que Bruce au lit perdait tout contrôle sur lui-même si l’on savait à l’y inciter, qu’il suffisait d’une pichenette pour lui faire oublier ses réticences et ses craintes de blesser. Dick n’était pas en sucre et l’avait rappelé très vite.
Dick s’étira avec bonheur, soudain affamé. Il y aurait probablement de quoi manger dans la cuisine, des pancakes sans doute, Alfred faisait toujours des pancakes le samedi.
Dick piqua un t-shirt et un pantalon de jogging à Bruce ; ses vêtements de rechange étaient restés dans la batcave et il n’était pas question de remettre son costume de Nightwing. Il irait se chercher d’autres habits dans son ancienne chambre après sa douche. Le jogging avait un peu de mal à tenir sur ses hanches alors il tira sur la ficelle pour le resserrer avant de sortir de la chambre en sautillant sans aucune dignité. Il descendit les marches du grand escalier quatre à quatre et traversa la salle à manger avant de rejoindre la cuisine.
Il ouvrit la porte en grand, se figea. Tim leva les yeux de son bol de céréales, écarquilla les yeux.
« Dick ? Mais… t’as dormi où ? fit-il d’une voix qu’il n’avait pas eue aussi aiguë depuis un moment. Je suis passé dans ta chambre tout à l’heure… T’y étais pas ! Je croyais que t’étais rentré ! »
Dick n’eut pas le temps de répondre. Le cerveau de Tim fonctionnait toujours à cent à l’heure et le temps de parler, Dick le vit prendre en note ses vêtements trop grands puis se focaliser sur son cou.
Son expression fut éloquente.
« Heu, Tim…
— Oh-mon-Dieu, c’est un suçon ?
— Tim…
— Je ne veux pas savoir, je ne veux pas savoir… »
Il ferma très fort les yeux. Dick grimaça.
« Timmy… ça va poser un problème ? » demanda-t-il avec un pincement au cœur.
Tim rentrouvrit les paupières, poussa un petit gémissement rauque.
« J’essaierai de survivre, croassa-t-il. Tant que vous, enfin, rien devant moi, ok ? Je vais avoir besoin d’un moment. Urgh. »
Dick s’avança avec hésitation.
« Tim, Bruce et moi… »
Tim lui adressa un coup d’œil indigné.
« Je viens de dire que je ne veux pas savoir ! »
Il poussa vers lui l’assiette de pancakes qui se trouvait sur la table.
« Mange et parle-moi de, heu, ton dernier record de saut en parachute. » Une pause. « Ceci dit, préviens-moi quand vous le direz à Alfred, je ne veux pas être dans le manoir. » Nouvelle pause. « Vous allez en parler à Alfred, hein ? »
De nouveau Dick grimaça.
« Je ne pense pas qu’on ait le choix.
— Paix à ton âme, Bruce », murmura Tim.
Puis il se redressa, un sourire diabolique aux lèvres.
« Dis-moi que je peux le dire à Jason. Au moins être là quand tu lui annonces. S’il te plait. »
Dick éclata d’un rire soulagé, lui ébouriffa les cheveux et s’assit sur la chaise face à lui. Il lui décocha un sourire lumineux. Tim le lui rendit, presque sans ombre aucune.
¤¤¤
Tim et Dick s’entraînaient dans la batcave au retour de Bruce. Un jeu plus qu’un entraînement, un mélange des deux, il s’agissait de se servir de tout ce qu’on avait à disposition pour échapper à l’adversaire.
Tim bloqua l’accès au trapèze ; en représailles Dick se jeta sur lui pour le chatouiller.
« C’est pas du jeu ! s’indigna-t-il entre deux gloussements. On ne devait pas se toucher !
— Qu’est-ce que je t’ai dit à propos des règles ? rétorqua Dick en riant autant sinon plus que son petit frère.
— Qu’on pouvait pas les changer à volonté ! couina Tim avec justesse.
— L’adversaire s’y plie rarement », ajouta la voix calme de Bruce.
La surprise les figea tous les deux un dixième de seconde, assez pour que Tim projette Dick loin de lui sans difficulté, pas assez pour le mettre à terre d’un geste bien placé.
Dick l’évita souplement, atterrit sur ses deux pieds avec la perfection d’un gymnaste olympique mais maintint la tête baissée dans une parodie de salut. De nouveau, sa respiration se bloqua, de nouveau il avait la gorge serrée par la panique. La terreur de voir le regret dans les yeux de Bruce. Pire : de ne rien y voir du tout.
Adulte. Adulte !
Dick redressa le visage, croisa le regard de Bruce.
Son cœur se remit à battre.
(fin)
Blabla :
− La chronologie des âges a été établie avec soin après des heures de débat avec
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− Kon est parti en vacances depuis un moment déjà, mais il ne devrait plus tarder à revenir.
− Tim ne va pas forcément le prendre bien. Il allait mieux, vous comprenez. XD
− Dick et Bruce n’ont jamais voulu me laisser leur écrire un pseudo lime. Dick a refusé de donner son point de vue à l’entrée de la chambre de Bruce et Bruce a jugé qu’il avait déjà été bien gentil. Huh.
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