![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
![[community profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/community.png)
De bon voisinage
Censure : K+
Date : Samedi 26 janvier 2008
Note : Ecrit pour
marathon_prompt
[Prompt 1 :
ashkaa - Il n’était pas sûr que son voisin soit… humain. ]
Iulen n’était pas sûr que son voisin soit humain. Voire, il en était convaincu. De son inhumanité, s’entendait. Voilà, c’était dit. Il avait bien réfléchi avant de s’autoriser à y penser, pour s’assurer qu’il ne sombrait pas dans la paranoïa. Mais de soupçons en évidences, on finit par découvrir des preuves : Z. Belenfant (le nom sous la sonnette) ne passait pas une Pleine Lune sur place, ni une Nouvelle d’ailleurs, ne ramenait que des gens à l’odeur étrange (Belenfant dissimulait la sienne soigneusement sous d’habiles déodorants et autres Eaux de Cologne, Iulen en fronçait le nez lorsqu’ils se croisaient sur le palier). Enfin, et surtout, il avait fait un bond presque olympique lorsque Monsieur Gorgechaude avait voulu lui serrer la main de ses doigts couverts de bagues en argent (Iulen compatissait : il y en avait une particulièrement, forgée toute pointue, à en donner des frissons, sans compter la chaîne à gros maillons qui lui entourait le poignet)
Le tout, maintenant, c’était savoir de quel type de « non-humain » il s’agissait. Savoir s’il faudrait (encore) qu’il déménage. Il espérait que non. En ville, il était difficile de trouver un cercle féerique inoccupé et la simple idée de demander à intégrer une ronde le plongeait dans des abîmes de panique. Bien sûr, parfois l’envie de ne plus danser seul était si forte qu’il lui arrivait d’aller regarder en cachette le groupe du quartier d’à côté, mais en fin de compte la peur de se montrer l’emportait toujours.
Iulen termina la salade de fruits de son dîner, grignota un morceau de noix de coco, pensif. Il allait falloir qu’il profite de la prochaine Nouvelle Lune pour se glisser chez son voisin et voir s’il découvrirait plus d’indices sur l’espèce à laquelle il appartenait.
Alors que Iulen s’apprêtait à mettre le saladier au frais, on sonna à la porte. Il sursauta, puis s’essuya les mains sur un torchon et, inquiet, alla entrouvrir la porte. Son cœur rata un battement.
Z. Belenfant lui souriait.
¤
[Prompt 2 :
ashkaa - Il n’avait pas peur. Même si la peur était parfois un efficace moyen de survie.]
« Excusez-moi de vous déranger », dit-il d’une voix profonde.
Iulen entrouvrit la bouche, pour crier ou le poudrer ou autre chose, mais il se rendit compte avec un petit choc qu’il n’avait pas peur. La peur était l’un des meilleurs moyens de survie, et Iulen le maîtrisait parfaitement.
Pourtant rien : pas de canine menaçante, pas d’iris sanglant, pas d’odeur terrifiante. Rien pour déclencher la crise d’affolement sur laquelle Iulen avait toujours compté pour lui sauver la vie.
« Ça va peut-être vous paraître idiot, mais j’aurais besoin d’un peu de lait », continua Z. Belenfant.
Il leva la main, dans laquelle se trouvait un verre à eau.
« En auriez-vous ? »
Iulen, qui ne faisait pas tout à fait confiance à sa voix, hocha la tête et recula, sans jamais quitter son voisin du coin de l’œil (il ne savait pas comment s’en sortaient les humains, avec leur angle mort, ça devait être inquiétant de vivre sans voir tout ce qui vous entourait). Il sortit la bouteille de lait, bio évidemment, puis sans un mot, remplit le verre avec précaution.
Z. Belenfant souriait toujours.
« Merci, dit-il enfin.
– Je vous en prie », répondit Iulen, et il n’avait presque pas couiné.
Une petite inclinaison de la tête, et son voisin repartait. Iulen referma la porte et s’y appuya ; le cœur lui cognait soudain dans la poitrine, une réaction à retardement incompréhensible.
C’est plus possible, pensa-t-il.
Il découvrirait l’identité secrète de Z. Belenfant. Coûte que coûte.
(pseudo fin )
Censure : K+
Date : Samedi 26 janvier 2008
Note : Ecrit pour
![[livejournal.com profile]](https://www.dreamwidth.org/img/external/lj-community.gif)
[Prompt 1 :
![[livejournal.com profile]](https://www.dreamwidth.org/img/external/lj-userinfo.gif)
Iulen n’était pas sûr que son voisin soit humain. Voire, il en était convaincu. De son inhumanité, s’entendait. Voilà, c’était dit. Il avait bien réfléchi avant de s’autoriser à y penser, pour s’assurer qu’il ne sombrait pas dans la paranoïa. Mais de soupçons en évidences, on finit par découvrir des preuves : Z. Belenfant (le nom sous la sonnette) ne passait pas une Pleine Lune sur place, ni une Nouvelle d’ailleurs, ne ramenait que des gens à l’odeur étrange (Belenfant dissimulait la sienne soigneusement sous d’habiles déodorants et autres Eaux de Cologne, Iulen en fronçait le nez lorsqu’ils se croisaient sur le palier). Enfin, et surtout, il avait fait un bond presque olympique lorsque Monsieur Gorgechaude avait voulu lui serrer la main de ses doigts couverts de bagues en argent (Iulen compatissait : il y en avait une particulièrement, forgée toute pointue, à en donner des frissons, sans compter la chaîne à gros maillons qui lui entourait le poignet)
Le tout, maintenant, c’était savoir de quel type de « non-humain » il s’agissait. Savoir s’il faudrait (encore) qu’il déménage. Il espérait que non. En ville, il était difficile de trouver un cercle féerique inoccupé et la simple idée de demander à intégrer une ronde le plongeait dans des abîmes de panique. Bien sûr, parfois l’envie de ne plus danser seul était si forte qu’il lui arrivait d’aller regarder en cachette le groupe du quartier d’à côté, mais en fin de compte la peur de se montrer l’emportait toujours.
Iulen termina la salade de fruits de son dîner, grignota un morceau de noix de coco, pensif. Il allait falloir qu’il profite de la prochaine Nouvelle Lune pour se glisser chez son voisin et voir s’il découvrirait plus d’indices sur l’espèce à laquelle il appartenait.
Alors que Iulen s’apprêtait à mettre le saladier au frais, on sonna à la porte. Il sursauta, puis s’essuya les mains sur un torchon et, inquiet, alla entrouvrir la porte. Son cœur rata un battement.
Z. Belenfant lui souriait.
¤
[Prompt 2 :
![[livejournal.com profile]](https://www.dreamwidth.org/img/external/lj-userinfo.gif)
« Excusez-moi de vous déranger », dit-il d’une voix profonde.
Iulen entrouvrit la bouche, pour crier ou le poudrer ou autre chose, mais il se rendit compte avec un petit choc qu’il n’avait pas peur. La peur était l’un des meilleurs moyens de survie, et Iulen le maîtrisait parfaitement.
Pourtant rien : pas de canine menaçante, pas d’iris sanglant, pas d’odeur terrifiante. Rien pour déclencher la crise d’affolement sur laquelle Iulen avait toujours compté pour lui sauver la vie.
« Ça va peut-être vous paraître idiot, mais j’aurais besoin d’un peu de lait », continua Z. Belenfant.
Il leva la main, dans laquelle se trouvait un verre à eau.
« En auriez-vous ? »
Iulen, qui ne faisait pas tout à fait confiance à sa voix, hocha la tête et recula, sans jamais quitter son voisin du coin de l’œil (il ne savait pas comment s’en sortaient les humains, avec leur angle mort, ça devait être inquiétant de vivre sans voir tout ce qui vous entourait). Il sortit la bouteille de lait, bio évidemment, puis sans un mot, remplit le verre avec précaution.
Z. Belenfant souriait toujours.
« Merci, dit-il enfin.
– Je vous en prie », répondit Iulen, et il n’avait presque pas couiné.
Une petite inclinaison de la tête, et son voisin repartait. Iulen referma la porte et s’y appuya ; le cœur lui cognait soudain dans la poitrine, une réaction à retardement incompréhensible.
C’est plus possible, pensa-t-il.
Il découvrirait l’identité secrète de Z. Belenfant. Coûte que coûte.
(pseudo fin )