Originales : Chocolat / Le jeu de l'autruche [Alex et Toine]

[shakeskp]

Univers d'Alex et Toine :Chronologie et explications

Le jeu de l’autruche
Requête de : tipitina
Prompt : Alex et Toine – « Un peu d’intimité, c’est trop demandé ? »
Univers : Alex et Toine
Censure : K+
Date : mardi 4 décembre 2007


Alexandre enfila son jean puis attrapa sa serviette pour finir de se sécher les cheveux. Elle était déjà tellement humide que cela ne changerait pas grand-chose, c’était plus une question de principe. La porte de sa chambre s’ouvrit brusquement, en même temps que la voix d’Antoine l’appelait :
« Dis, Alex, tu… »
Interruption. Antoine s’immobilisa dans l’entrebâillure, la main sur la poignée de la porte. Alexandre soupira.
« Ma chambre, ce moulin », commenta-t-il.
Antoine referma derrière lui.
« Tu vas quelque part ? demanda-t-il d’une voix rauque avant de s’éclaircir la gorge.
– Je reviens de la piscine. »
Antoine se rapprocha, les mains dans les poches, le regard tourné vers la fenêtre. Il n’aurait pas dû être là, pensa Alexandre, il était censé passer l’après-midi chez Daniel. Antoine lui prit la serviette des mains.
« Tu sens encore le chlore... »
Ce dont il ne serait pas rendu compte s’il ne s’était pas tenu si près. Alexandre allait s’écarter mais Antoine, soudain, prit une de ses mèches de cheveux entre les doigts.
« Ta serviette est encore plus trempée que tes cheveux…
– Ils sècheront tout seuls », répondit Alexandre, tendu.
À quoi tu joues ? avait-il envie de demander, sauf qu’il savait qu’Antoine ferait l’innocent, et la lâcheté d’Alexandre était de ne pas pouvoir supporter celle d’Antoine.
« Tu ne devais pas être chez Daniel ? réussit-il à demander sans que sa voix ne tremble.
– On a fini de bosser l’exposé, je suis rentré…
– Tu voulais quelque chose de précis ? »
Va-t-en. S’il te plaît.
« On pensait aller au ciné, ce soir. »
Les doigts d’Antoine lui caressaient presque la nuque.
« Tu viens ?
– Non. La piscine m’a crevé. »
Antoine n’insista pas, et c’était assez inhabituel pour qu’Alexandre fasse l’erreur de tourner la tête vers lui, que leur regard se croise, que son souffle réchauffe doucement sa joue. Là, c’était le signal pour qu’Antoine s’enfuie, sauf qu’il ne le fit pas, et ce fut Alexandre qui manqua paniquer, écarquilla les yeux, tenta de reculer d’un pas. L’expression d’Antoine lui disait qu’il ne le laisserait pas s’échapper, l’hypocrite, et peut-être aurait-il agi si la voix d’Hélène n’avait pas résonné alors pour les appeler.
Ils reprirent leurs rôles : Antoine s’écarta brusquement, affolé, sourire faux et léger aux lèvres, regard innocent ; Alexandre se redressa, l’expression neutre, indifférente et le cœur un peu plus abîmé, tourna le dos pour finir de s’habiller.
« On est là, m’man ! cria Antoine. Je vais voir ce qu’elle veut, dis-moi si tu changes d’avis pour le ciné. »
Alexandre garda le silence alors qu’Antoine s’échappait de sa chambre. La seule chose qui vint à l’esprit d’Alexandre, c’était que pour ne pas devenir dingue, il allait devoir apprendre à fermer sa porte à clef.

(fin)

Chocolat
Requête de : camille_miko
Prompt : Alex et Toine – Chocolat
Univers : Alex et Toine
Censure : K+
Date : mardi 4 décembre 2007


Alexandre avait le goût du chocolat qu’Antoine l’avait surpris en train de savourer dans la cuisine. Amer, sucré et riche, mêlé à ce parfum d’interdit, de secret. Le secret d’Antoine, honteux, ne put s’empêcher de penser l’adolescent, parce qu’embrasser son frère, tout adoptif qu’il soit, contre la table de la cuisine n’avait rien de hautement moral.
Antoine savait qu’Alexandre détestait qu’il parle d’eux ainsi. Il n’avait pas oublié son exclamation rageuse, (je ne t’ai jamais considéré comme mon frère, et ce n’aurait pas dû faire aussi mal) ; mais lui avait passé tellement de temps à vouloir se convaincre qu’Alexandre l’était que ç’avait fini par rentrer, quelque part. Alors ce désir d’Antoine, cette impulsion d’embrasser devait être bien plus condamnable que les mains d’Alexandre sur sa nuque pour approfondir le baiser.
Lorsqu’ils s’écartèrent l’un de l’autre, Antoine avait envie d’entraîner Alexandre à l’étage, de sentir sa peau nue contre la sienne, de le toucher comme ils en avaient si peu l’occasion. Alexandre, l’air de ne pas être plus affecté que cela, s’éloigna de lui pour fini sa barre de chocolat noir.
Il était dix-huit heures, leur mère ne tarderait plus à rentrer, un faux sourire aux lèvres, leur père appellerait peut-être pour dire qu’il prolongeait ce prétendu voyage d’affaire. Antoine et Alexandre feraient semblant de les croire, et dans l’ombre d’une de leur chambre, ce soir, s’embrasseraient en cachette, trembleraient de se toucher et de la peur d’être surpris.
Ils feraient semblant d’être frère comme leurs parents faisaient semblant d’encore s’aimer.

(fin)