Gundam Wing : Ombre et lumière
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Ombre et Lumière
Genre : romance, réalité alternative
Rating : R - NC-17
Date : mai-décembre 2003
Disclaimer : Gundam Wing n'aura décidément jamais été à moi...
Ombre et Lumière [lien ff.net avec chapitre 7 version R]
Note : Les passages R et NC-17 sont différents (et pas uniquement dans le lemon ! ;p) : le NC-17 est du point de vue de Duo, le R de celui de Heero. Je considère le point de vue de Heero comme le plus important par rapport à la fic, donc lisez-le quand même ! ^^
Ci-dessous se trouve la fin du chapitre 07 contenant le lemon, à partir du réveil de Heero.
[Lemon fin de chapitre 07]
Heero ouvrit lentement les yeux, un peu ébloui par la lumière, et mit un certain temps avant de reconnaître son environnement. Il était dans la chambre que lui avait attribuée Quatre.
Son regard se figea un instant lorsque les évènements précédant son inconscience lui revinrent en mémoire.
Une crise. Il avait fait une crise, et il avait failli tuer Duo.
Il avait failli tuer Duo.
S’il n’avait pas repris conscience à temps, s’il ne s’était pas réveillé Duo serait mort noyé à cause de lui.
La gorge serrée, Heero referma les yeux et se recroquevilla, secoué d’un tremblement soudain. Il avait failli tuer Duo. Une nausée violente l’agita et il se leva d’un bond, courant dans la salle de bain adjacente à sa chambre ; il eut à peine le temps de se pencher dans la cuvette des toilettes avant de vomir une bile amère.
J’ai failli tuer Duo…J’ai failli tuer Duo…J’ai failli tuer Duo…
Incapable de tenir debout, il s’effondra sur le carrelage frais, s’accrochant aux toilettes, continuant à régurgiter tout ce qu’il avait dans le ventre, quelques sanglots hystériques et douloureux le secouant un peu plus.
J’ai failli tuer Duo…J’ai failli tuer Duo…J’ai failli tuer Duo…
Une main se posa sur son dos nu, et une voix apaisante lui murmura des mots réconfortants à l’oreille.
Un dernier sanglot le secoua, et il réussit enfin à se calmer, trop épuisé physiquement et nerveusement pour continuer, mais soudain conscient de la présence d’une autre personne et de la nécessité de reprendre son sang-froid.
– Ça va mieux ? demanda Duo doucement, et Heero se figea.
C’était la voix de Duo, la main de Duo…
Heero réalisa soudain qu’il était nu, j’ai failli tuer Duo, qu’il venait de vomir devant Duo, j’ai failli tuer Duo, qu’il venait de pleurer devant Duo, j’ai failli tuer Duo, qu’il avait fait une crise devant Duo, j’ai failli tuer Duo… Il s’était complètement ridiculisé, il avait été inconscient, il avait complètement perdu le contrôle…
Heero chercha à se lever, s’éloigner de Duo, mais il en fut incapable.
Duo le souleva complètement, le soutint pour qu’il reste debout, et l’amena au lavabo. Mortifié, dégoûté par lui-même, Heero se laissa conduire. C’est à peine s’il réussit à ouvrir le robinet pour se rincer la bouche.
Il lui fallut longtemps pour se débarrasser du goût amer de la bile, et même après ça, il en restait un peu.
Il voulut tenter de se déplacer seul, mais en fut de nouveau incapable et Duo le porta presque jusqu’à son lit. Il le recouvrit du drap, passa une main sur son front.
– Je reviens tout de suite, dit-il avant de sortir.
Heero ferma les yeux, luttant contre une envie de pleurer de plus en plus pressante. Ça suffisait, il s’était assez ridiculisé comme ça…
Duo revint presque aussitôt mais Heero garda les yeux fermés, incapable d’affronter son regard. Duo posa quelque chose sur ses lèvres, poussant légèrement pour qu’il ouvre la bouche.
– Ça te fera du bien, dit-il. Tu as besoin de reprendre des forces.
Heero entrouvrit les lèvres, découvrant qu’il s’agissait d’un carré de chocolat. Duo lui fit avaler la moitié d’une plaquette comme ça, l’encourageant tendrement quand Heero fatiguait, et cette foutue envie de pleurer remontait à la surface.
Duo lui fit boire ensuite au moins une bouteille d’eau entière, et Heero découvrit avec surprise qu’il mourait de soif.
– Les autres ne sont pas là aujourd’hui, fit Duo. J’ai réussi à les convaincre d’aller se balader, ils reviendront tard dans la nuit. On n’est que tous les deux.
Il était hors de question qu’il pleure. Il n’allait pas pleurer. Il n’allait pas pleurer.
Oh bon Dieu.
Heero se couvrit le visage d’un bras et tourna le dos à Duo, incapable de réprimer ses larmes plus longtemps.
Il était vraiment pathétique.
Heero sentit soudain le matelas s’enfoncer, et deux bras l’entourer, Duo le tirer contre lui et le serrer fort.
– Ça va aller, Heero, murmura-t-il en le berçant doucement. C’est fini, ça va aller…
Bordel, mais il ne comprenait pas ?! Bien sûr que non, ça n’allait pas du tout, il avait failli le tuer !
Heero était tellement épuisé qu’il ne se rendit pas compte qu’il se rendormait ; et lorsqu’il reprit conscience, plus calme, le soleil se couchait. Duo le tenait encore dans ses bras, lui caressait le front.
– J’aurais pu te tuer, fit Heero d’une voix un peu rauque.
Duo arrêta de le toucher, s’écarta juste un petit peu afin de pouvoir le regarder. Il lui sourit doucement.
– Tu m’as sauvé, répliqua-t-il. Tu es ma petite sirène.
– Ne plaisante pas ! cingla Heero. Je…
– Je ne plaisante pas, Heero.
Duo le força à le regarder dans les yeux.
– Tu m’as sauvé la vie, répéta-t-il. Lorsque tu étais en pleine crise, ce que tu as fait avec l’eau, c’était pour me protéger aussi, non ? Et après ça tu m’as sauvé, Heero. J’ai encore du mal à comprendre comment, mais tu m’as sauvé.
– J’aurais pu te tuer, répéta Heero.
– Et ça n’arrivera plus, répondit Duo calmement. Parce que maintenant je sais ce qu’il faut faire quand tu as une crise, et on a tous appris une grande leçon : ne plus jamais t’emmener dans un endroit sans eau. Alors j’espère que tu as eu ton content de désert, parce que tu n’y retourneras plus. Ton grand-père est fou furieux, au passage.
– Duo…
– Heero, ça fait deux jours que tu dors. J’ai presque cru que tu ne te réveillerais pas.
Duo posa une main sur sa joue, le regard soudain plein d’émotions.
– Tu m’as flanqué la trouille, Quatre avait beau dire que c’était normal, c’était presque comme si t’étais mort. Tu respirais à peine, tu bougeais pas, t’étais tout blanc, tout froid.
– Mon corps récupérait.
– Ouais, ben ça donnait plutôt l’impression qu’il s’éteignait.
Duo se pencha et l’embrassa, longuement. Heero entrouvrit les lèvres pour approfondir le baiser et Duo le serra contre lui, l’entourant de ses bras.
– Quatre a dit que tu avais dû réussir à contrôler ton pouvoir un court moment, quand tu as repris conscience et que c’est ça qui t’as épuisé, ajouta Duo juste après.
Heero ferma les yeux. Quand il avait repris conscience, et vu Duo dans l’eau, il avait paniqué, et n’avait plus pensé qu’à le sauver.
– Certains hydrokinesistes arrivent à exploiter l’oxygène de l’eau, murmura-t-il.
– C’est ce que Abdul m’a expliqué. Tu crois qu’en t’entraînant, tu pourrais y arriver à volonté ?
Heero secoua la tête.
– L’empathie m’en empêche… Je ne sais pas comment j’ai fait…
– Probablement la combinaison de plongée brutale dans l’océan et de l’adrénaline. Sous le coup de l’adrénaline, on peut faire des trucs incroyables, je me souviens d’une histoire où une mère a soulevé une voiture pour sauver son gamin. Tu as dû avoir le même type de réaction, ce qui t’as permis d’utiliser ton pouvoir pendant un temps. Mais ça t’a complètement achevé. En tout cas, je suis flatté de provoquer ce genre de pulsion salvatrice chez toi.
Duo lui caressa la joue, l’embrassa de nouveau.
– T’es fabuleux, mon cœur.
Heero se mordit la lèvre en regardant Duo.
Ce n’était pas possible qu’il soit si tolérant, qu’il ne lui en veuille pas, qu’il ne soit pas dégoûté. Qu’il n’ait pas peur de lui le moins du monde et fasse comme si tout allait bien. Ce n’était pas possible, ce n’était pas réel.
Il jouait. Il mentait.
– Il faut que tu manges, déclara Duo en se levant. Je vais préparer à dîner, bouge pas, je monte avec tout ça. Et tu devrais enfiler quelque chose, tu vas attraper froid.
Heero le regarda sortir de la chambre en silence.
Il savait ce qu’il devait faire, ce n’était même pas comme si il n’y pensait pas depuis longtemps. A Saint Gabriel, caché dans un tiroir, ça faisait plus de trois semaines que le lubrifiant attendait son heure.
Il n’avait juste pas su en parler à Duo qui depuis cet incident juste avant la rentrée n’agissait plus que de manière politiquement correcte. Ça avait rapidement commencé à agacer Heero qui du coup n’osait pas le toucher plus que lui ne le faisait, et ça ne menait à rien.
Il s’était préparé à la maison, pour le moment où il aurait assez de courage pour demander à Duo de pousser leur relation plus loin, ou que Duo se déciderait enfin tout seul.
Il n’était plus temps d’hésiter, maintenant était le bon moment.
Il avait envie de Duo, et il avait besoin de s’assurer que Duo ne lui mentait pas.
Le lubrifiant ne servirait pas pour cette fois, mais Heero n’était pas du genre à se laisser intimider par ce genre de détails. Il se leva prudemment de son lit pour ne pas que la tête lui tourne et marcha lentement jusqu’à la salle de bain. Sur la tablette, il avait repéré une crème hydratante que Quatre avait dû déposer pour adoucir les irritations dues au frottement des vêtements pendant sa crise. Puis il alla ouvrir le tiroir de la commode où il avait rangé ses affaires et en sortit un grand tee-shirt noir.
C’était le tee-shirt que Duo lui avait prêté quand ils étaient allés à l’aéroport chercher Meiran. Duo ne l’avait jamais réclamé, Heero ne le lui avait jamais rendu.
Il l’enfila, alla s’asseoir sur son lit, et, le regard intense comme s’il se préparait pour une bataille, il attendit que Duo revienne.
Duo monta les escaliers lentement pour ne rien renverser. Il n’avait rien fait de spécial, juste un œuf, du riz, et il avait ajouté une nouvelle plaquette de chocolat, mais il fallait qu’Heero mange pour récupérer complètement.
Il n’aurait pas su décrire le soulagement qui l’avait saisi lorsqu’il était entré dans la chambre et entendu Heero dans la salle de bain, réveillé.
Réveillé.
Bon Dieu, il avait eu l’air tellement…tellement mort, couché sur son lit ! Duo s’était senti complètement impuissant, furieux après lui-même de ne pas avoir su avant comment se comporter en cas de crise. S’il avait pris la peine de simplement demander, même d’aller voir Ji pour se renseigner, peut-être que les choses se seraient mieux passées.
Mais non, il avait eu peur de blesser Heero, peur que Heero le prenne mal.
Ce qui s’était passé dans l’océan avait été une expérience à la fois terrifiante et euphorique. Se dire qu’Heero avait ce pouvoir en lui, ce pouvoir de contrôler l’eau. Qu’il aurait pu les noyer tous les deux sans même s’en rendre compte.
Et puis son « réveil » inespéré, sa soudaine conscience, et cette capacité qu’il avait maîtrisée pour sauver la vie de Duo.
Heero était fabuleux. Tout simplement.
Tout ça aurait pu mal se finir, mais Duo avait retenu la leçon.
Il savait désormais à quoi s’attendre.
Duo entra dans la chambre en ouvrant la porte d’une seule main, précautionneusement, et faillit tout renverser en voyant Heero.
Heero, assis sur le lit en tailleur dans un tee-shirt noir qu’il reconnut comme le sien ; et même s’il était un peu grand, pas assez pour cacher qu’il était complètement nu dessous.
Duo retint un gémissement de frustration. Ce n’était pas du tout la même chose que d’avoir Heero nu et agissant comme un enfant pendant trois heures sur ses genoux !
Cette fois, Duo avait le temps et l’humeur pour être affecté…
Essayant de ne pas montrer son trouble, Duo se dirigea vers le lit et posa le plateau dessus. Heero le remercia d’un murmure et commença à manger lentement. Duo détourna le regard en parlant de la promenade que faisaient les autres, une sortie vers une plage réputée plus au nord.
– Tu aurais dû y aller avec eux, fit Heero en regardant Duo.
Celui-ci secoua la tête.
– J’avais pas envie de te laisser, et j’ai bien fait puisque tu t’es réveillé, répliqua-t-il avec un petit sourire.
Heero ne répondit pas, cassa un bout de chocolat et le suça lentement. Duo détourna de nouveau les yeux, mal à l’aise, et en prit un morceau à son tour pour s’occuper.
Ça faisait des semaines et des semaines qu’il attendait un signe d’Heero pour l’autoriser à aller plus loin dans ses caresses, et à cet instant, l’abstinence lui semblait extrêmement injuste et douloureuse.
Et puis Heero prit le plateau, le posa sur le sol et regarda Duo d’un air tellement intense que celui-ci sentit nettement un coup de chaleur lui enflammer le bas-ventre. Oh bon Dieu…
Heero s’approcha de lui, passa les bras autour de son cou et s’assit sur ses genoux, croisant les jambes derrière lui.
Puis il l’embrassa, ne laissant pas le temps à Duo de poser de questions, même s’il en avait eu les capacités mentales à cet instant. Les lèvres d’Heero avaient un étrange parfum de chocolat et de sel mêlés et Duo ne put s’empêcher de répondre au baiser comme un homme affamé, caressant et mordillant les lèvres d’Heero avec les siennes, frottant sa langue contre la sienne, sentant s’éveiller en lui un désir urgent, trop urgent. Puis Heero mit fin au baiser brutalement, laissant Duo essoufflé et douloureusement excité, et le brun ne pouvait pas manquer de le sentir vu l’endroit où il était assis.
– Heero… souffla Duo d’une voix étranglée.
Heero glissa les mains sous son tee-shirt sans répondre et posa la tête sur son épaule. Le cœur de Duo battait à tout rompre, les doigts d’Heero contre sa colonne vertébrale lui hérissait la peau. Le châtain avait du mal à garder l’esprit clair. A quoi Heero jouait ?
– Fais-moi l’amour, chuchota ce dernier, et Duo faillit lâcher un gémissement.
Oh, bordel, il n’avait pas le droit de le demander comme ça, pas comme ça, par surprise ! Est-ce qu’ils ne devaient pas en parler avant, réfléchir à des tas de choses stupides, stresser pour des broutilles ? ‘de Dieu, Duo s’était même préparé à une éventuelle discussion sur qui serait au-dessus ou en-dessous !
Et Heero lui tombait dessus complètement par surprise, fais-moi l’amour, juste comme ça… Bordel, comment il pouvait dire non ??!!
– Heero, répéta-t-il, juste essayer de raisonner, de comprendre pourquoi là maintenant tout de suite sans prévenir, et Heero releva la tête, planta ses deux océans dans les yeux de Duo. Deux yeux bleu brûlant… Et on prétendait que le bleu était une couleur froide !
– J’ai envie de toi, fit Heero.
Et comme pour appuyer ses dires, il lui caressa un téton des doigts et se frotta légèrement contre le sexe de Duo qui sursauta dans une inspiration brutale.
– Bon Dieu, Heero, protesta le châtain en rendant les armes.
Il colla ses lèvres à celles d’Heero, prenant presque violemment possession de sa bouche, essayant de faire passer tout son désir dans un seul baiser. Il fallait que Heero sache combien il avait envie de lui, combien il le voulait…
Avides de contact, ses mains se glissèrent sous le tee-shirt noir pour le retirer et Heero l’aida, leurs bouches se séparant juste un instant avant de replonger l’une vers l’autre comme deux aimants, et dans un même geste, Duo renversa le brun sur le lit sans cesser de l’embrasser.
Dieu, ce qu’il avait envie de lui…
Il s’arracha aux lèvres d’Heero pour le regarder, dévorant des yeux tout son corps nu, sa peau complètement réparée des irritations dues à la crise, son membre durci par le désir.
Son désir pour Duo.
Duo se pencha sur son amant, embrassa le creux de sa gorge, suçant un par un les nerfs sensibles qu’il connaissait, sentant Heero trembler sous lui, frissonner, agripper ses vêtements avec force.
Heero avait la peau encore salée, mais si douce, comme si l’océan en la réparant avait laissé un peu de son parfum incrusté. Le brun tira de nouveau sur le tee-shirt de Duo, et celui-ci eut soudain le besoin de sentir la peau de son amant contre la sienne, complètement.
Il s’écarta une nouvelle fois, et Heero émit un cri de protestation.
Le châtain retira son tee-shirt et Heero se redressa pour passer les bras autour de son cou, le tirer contre lui. Ils frissonnèrent ensemble quand leurs peaux se touchèrent ; Heero lâcha Duo pour se glisser entre eux jusqu’au bouton de son pantalon, le défaire tandis que son amant lui couvrait la gorge et le visage de baisers.
Duo aida Heero à retirer le pantalon, impatient, désirant sentir Heero complètement contre lui, peau contre peau, sexe contre sexe. Il se débarrassa enfin de son caleçon et se laissa tomber sur Heero avec un cri étouffé de victoire.
Heero gémit doucement et commença immédiatement à se frotter contre Duo, le serrant de nouveau contre lui comme s’il pouvait s’échapper. Comme si c’était possible ! Si ça ne tenait qu’à lui, ils resteraient collés l’un à l’autre jusqu’à la fin de leur vie…
Leurs mouvements l’un contre l’autre firent soudain prendre conscience à Duo qu’il approchait assez rapidement du point de non-retour, et qu’il ne voulait surtout pas y être sans Heero.
Qu’il voulait être en Heero au moment où ça arriverait.
Avec une volonté qui l’impressionna lui-même, il arrêta de bouger et se redressa un peu, immobilisa Heero sous lui et musela les protestations du brun d’un baiser tendre pour faire baisser la tension.
– Tu me fais venir trop vite, mon cœur, murmura-t-il sur ses lèvres. Je veux…je veux être en toi.
La seule réponse qu’il eut fut un tube de crème hydratante jaillie d’il ne savait où qui lui atterrit entre les mains, et un regard des plus impatients.
Duo prit un instant pour être incrédule.
– T’es incroyable, bébé, souffla-t-il, un rire dans les yeux, et l’appellation lui valut un téton pincé douloureusement. Quelle impatience, ma sirène !
– Duo, gronda Heero de manière menaçante.
Duo se fit pardonner d’un baiser et entreprit de le caresser de nouveau. Il n’en avait pas assez, il n’en aurait jamais assez... Ses doigts couraient doucement le long de la peau d’Heero, provoquant un étrange ronronnement satisfait au creux de la gorge du brun.
Sous cette vision d’Heero, les yeux fermés et la respiration saccadée, frissonnant de plaisir sous ses caresses, il sentit son cœur se gonfler sous un mélange d’amour et de désir, d’envie de le prendre tout de suite, et en même temps d’attendre encore, et encore, et encore, jusqu’à ce que ni l’un ni l’autre n’en puisse plus.
Et puis Heero entrouvrit les yeux et tendit les mains vers lui, attrapant sa natte. Le regard plongé dans celui du châtain, Heero défit l’élastique qui retenait ses cheveux et Duo se laissa de nouveau tomber doucement sur lui pour lui faciliter la tâche. Le brun étala ses cheveux autour d’eux avec précaution, glissant les doigts dans les mèches miel sombre avec une tendresse qui serra étrangement la gorge de Duo. De ses cheveux Heero laissa ses mains se poser sur les épaules de son amant et le poussa sur le côté avec douceur mais fermeté. Duo se laissa faire, sans lâcher Heero du regard, et le brun changea leur position, s’asseyant sur le bassin de Duo.
Le châtain sentit son souffle se couper de désir en sentant les fesses musclées d’Heero posées sur lui, appuyées contre son sexe. Duo se mordit la lèvre, faisant appel à tout son sang-froid pour ne pas reprendre contrôle de la situation et entrer en Heero, immédiatement… Les mains du brun étaient toujours appuyées sur ses épaules, et Heero se pencha vers lui pour poser ses lèvres au creux du cou de Duo. Le châtain ferma les yeux, le souffle saccadé, et Heero traça un chemin de baisers sur le torse de Duo, léchant, mordillant, avant de s’emparer d’un des tétons, provocant un sursaut de plaisir chez son amant.
Avec application, Heero imita ce qu’il avait fait un peu plus tôt sur la peau, récompensé par des gémissements de plus en plus incontrôlés provenant de Duo. Encouragé, Heero s’attaqua à l’autre téton, le sentant se durcir automatiquement sous sa langue.
Duo se mordit de nouveau la lèvre et rouvrit les yeux avec réluctance. Il voulait qu’Heero continue, laisser Heero faire ce qu’il voulait aussi longtemps qu’il le désirait, mais d’un autre côté, le frottement continu des fesses d’Heero contre son sexe était une torture à laquelle il ne pouvait plus résister.
A son tour, il poussa Heero doucement, et le brun releva la tête pour le regarder avec confusion et une pointe de vulnérabilité.
– Je te veux, murmura Duo d’une voix urgente. Maintenant…
La pupille légèrement dilatée, Heero chercha à s’écarter de Duo pour se rallonger sur le lit, mais le châtain agrippa les hanches d’Heero pour le maintenir où il était.
– Duo ?
– Reste là, murmura de nouveau Duo.
Il n’arrivait pas à parler tout haut. Il y avait quelque chose de mystique dans ce qu’il ressentait, cette force étrange qui faisait que, croyant ou pas, on baissait la voix en entrant dans une église.
– Reste là, répéta-t-il. Ce sera mieux. Tu iras à ton rythme…
Sans laisser au brun le temps de répondre, il posa la main sur le sexe d’Heero pour le toucher lentement, sûrement. Le membre bronzé était toute vie entre ses doigts, vibrant de désir, de besoin. Heero avait émis un son étranglé sous la caresse et, émerveillé, amoureux, Duo le regarda fermer les yeux, des sons incontrôlés plus ou moins aigus s’échappant de sa gorge. Le brun s’appuya légèrement, cherchant plus de contact avec la main de son amant, et Duo en profita pour attraper la crème hydratante qu’il avait laissée à côté d’eux. Il réussit à l’ouvrir d’une main mais dût interrompre un instant sa caresse pour en verser sur ses doigts.
– Redresse-toi sur tes genoux, indiqua-t-il d’une voix presque contrôlée.
S’il ne restait pas un peu maître de lui… Il fallait qu’il tienne encore, juste un moment…
Heero s’exécuta avec un court délais, le temps que la demande atteigne son esprit embrumé par le plaisir que Duo lui donnait.
Le châtain recommença à toucher son amant, les yeux toujours fixés sur lui et sur la fine couche de sueur qui naissait sur ses tempes ; et tout en continuant à le caresser, glissa un doigt dans l’anus étroit d’Heero qui inspira brutalement, mais la distraction de la main de Duo était efficace.
Le châtain retint sa respiration en voyant Heero attraper le drap dans les poings et se cambrer dans un mouvements incontrôlé. Il était beau… Si beau… Et c’était Duo qui faisait de lui cette créature magnifique…
– Duo… souffla Heero dans un gémissement.
Le châtain reprit ses esprits et en profita pour pousser son doigt plus profondément, le tournant et le retournant pour détendre les muscles, impatient de prendre sa place mais anxieux de faire le moins de mal possible à Heero.
Le brun avait le visage crispé entre le plaisir et une certaine douleur, mais le plaisir était clairement dominant, et lorsqu’il sentit les muscles se relâcher un peu, Duo glissa un second doigt. Il rentra beaucoup plus facilement, et Heero sembla avoir moins mal.
– Ça va, Hee-chan ? demanda Duo doucement.
Seul un bruit de gorge lui répondit et Duo commença un mouvement en ciseaux avec ses deux doigts. Heero se cambra brutalement.
– Duo… S’il te plaît… Je… Je veux…
La voix de son amant était tendue par le besoin et Duo n’en pouvait plus. Il retira ses doigts, presque achevé par la plainte d’Heero au même moment, et se dépêcha de couvrir son sexe du lubrifiant improvisé, impatient, les dents serrés, le gel frais n’y changeant rien.
– Maintenant, Hee-chan, réussit-il à dire.
Il posa les mains sur les hanches d’Heero et le guida vers son membre plus que prêt. Heero eut un instant d’hésitation en sentant le bout humide du sexe de Duo se poser contre son anus, mais ça ne dura qu’une demi-seconde, et Heero, comme dans un rêve, s’empala lentement sur lui, la tête légèrement en arrière et se mordant la lèvre, les yeux fermés.
Duo ne pouvait pas s’empêcher de crisper les doigts autour des hanches de son amant. Il n’avait qu’une envie, c’était d’appuyer d’un coup, d’entrer complètement en lui, mais, fasciné par le visage transfiguré d’Heero, il gardait les yeux fixés sur lui sans bouger.
Et puis Heero s’assit complètement sur lui sans prévenir, lâchant un cri qu’il ne sut pas définir entre la douleur et le plaisir. Duo hoqueta.
Enfin, enfin, enfin… Enfin il était en Heero, son Heero… Ce n’était plus un rêve, plus un fantasme solitaire, il sentait Heero tout autour de lui, l’entourant d’une chaleur presque insupportable.
Duo releva les yeux vers son amant, tenant à s’assurer que tout allait bien. Inquiet en le voyant garder les yeux fermés, il posa une main sur sa joue. Mais au même moment Heero se releva un peu avant de se rasseoir complètement, provoquant un petit mouvement qui lança une flèche de plaisir dans le corps de Duo ; le souffle court, il attendit que Heero s’ajuste de la meilleure manière possible, puis le brun commença à bouger dans un va-et-vient lent. Duo le fixa, presque plus attisé par le visage de son amant que par le mouvement. Puis Heero se cambra brutalement, les yeux écarquillés et la bouche en forme de "o".
– Duoooo…
Apparemment, il avait trouvé le bon angle. A partir de cet instant, Duo se relâcha et reprit le contrôle, soulevant les hanches pour ressentir la friction et rencontrer celles d’Heero, donnant des coups de plus en plus rapides, perdu dans son propre plaisir, accompagné par la musique de la voix vibrante d’Heero qui chantait son prénom de plus en plus fort.
Capturé dans les profondeurs de son amant, Duo sentait son besoin d’Heero de plus en plus pressant, et comprenant qu’il n’allait pas tarder à être emporté par les vagues de plaisir qui le traversaient, il s’empara du sexe d’Heero, imitant le rythme de leur mouvement l’un contre l’autre, et peu de temps après Heero hurla son nom et Duo sentit le sperme de son amant jaillir sur sa main et sur son ventre. Ce fut le coup final et il se laissa à son tour emporter, appelant Heero comme Heero l’avait appelé, se vidant en lui avec une sensation d’euphorie et de délivrance exquise.
Il sentit Heero se laisser tomber sur lui doucement, alors qu’il continuait à bouger en lui lentement par réflexe.
Puis, avec un sentiment de complémentarité et de plénitude totale, Duo s’immobilisa enfin et ferma les yeux, se laissant bercer par le bruit de leurs deux respirations chaotiques et le calme soudain. Il entoura Heero de ses bras et caressa d’un geste tendre et fatigué la peau de son dos couverte de sueur. Ils restèrent un instant silencieux, savourant cet instant de calme, encore l’un dans l’autre.
Duo réalisa soudain qu’il valait mieux qu’ils changent de position. Il chercha à repousser doucement Heero, mais celui-ci s’accrocha à lui.
– Reste, murmura-t-il d’une voix rauque.
– Je ne vais nulle part, répondit Duo.
Comme Heero ne semblait pas vouloir le lâcher, il ajouta :
– Promis.
Pas qu’il avait envie de s’écarter d’Heero, mais le brun risquait d’en pâtir plus tard. Il repoussa de nouveau gentiment son amant, et se retira lentement dans un soupir. Heero se laissa tomber à côté de Duo qui grimaça un peu à l’humidité du drap, mais lorsque le brun se rapprocha de lui d’un air presque hésitant, il l’accueillit dans ses bras.
Heero le scruta comme s’il cherchait quelque chose sur son visage, et tout ce que Duo arrivait à ressentir, c’était sa poitrine qui se gonflait d’une pure joie amoureuse pour Heero et il avait envie de le serrer dans ses bras à l’en étouffer.
Il se contenta de le faire remonter jusqu’à lui pour l’embrasser tendrement.
– Je t’aime, déclara-t-il, les yeux pétillants de bonheur. Je t’aime, je t’aime, je t’aime…
Le regard d’Heero s’illumina complètement et il donna à son tour un long baiser à Duo avant de s’installer confortablement contre lui.
– Attends un peu avant de t’endormir, mon ange, l’arrêta Duo.
Le châtain attrapa un coin du drap et les nettoya tous les deux. Il fit un clin d’œil à Heero. « On s’occupera de ça demain. Viens. »
Il se leva, prenant la main d’Heero. « On sera mieux dans mon lit », déclara-t-il.
Heero se laissa tirer, regardant Duo, les yeux brillants.
Duo n’avait pas menti. Duo l’aimait vraiment. Duo était réel.
Rassuré et heureux, il s’endormit avec les bras de Duo autour de lui, les mains de Duo sur sa peau, les mots tendres de Duo comme berceuse.
***
Duo et Heero descendirent ensemble au petit déjeuner après avoir pris une douche, en même temps bien sûr. Heero était sûr qu’il avait les joues écarlates, mais le bras de Duo autour de sa taille était assez encourageant pour affronter les autres.
Apparemment, Dorothy, Solo et Hilde avaient été menacés de corvée de vaisselle pour le reste du séjour, parce qu’ils ne reçurent aucun commentaire, juste des regards entendus et moqueurs. C’était presque pire, en fait.
Mais pour la première fois de sa vie, Heero se sentait parfaitement serein. Duo l’avait vu au pire de ses crises, et Duo l’aimait.
Il pouvait bien affronter l’univers entier.
(à suivre)
Genre : romance, réalité alternative
Rating : R - NC-17
Date : mai-décembre 2003
Disclaimer : Gundam Wing n'aura décidément jamais été à moi...
Ombre et Lumière [lien ff.net avec chapitre 7 version R]
Note : Les passages R et NC-17 sont différents (et pas uniquement dans le lemon ! ;p) : le NC-17 est du point de vue de Duo, le R de celui de Heero. Je considère le point de vue de Heero comme le plus important par rapport à la fic, donc lisez-le quand même ! ^^
Ci-dessous se trouve la fin du chapitre 07 contenant le lemon, à partir du réveil de Heero.
[Lemon fin de chapitre 07]
Heero ouvrit lentement les yeux, un peu ébloui par la lumière, et mit un certain temps avant de reconnaître son environnement. Il était dans la chambre que lui avait attribuée Quatre.
Son regard se figea un instant lorsque les évènements précédant son inconscience lui revinrent en mémoire.
Une crise. Il avait fait une crise, et il avait failli tuer Duo.
Il avait failli tuer Duo.
S’il n’avait pas repris conscience à temps, s’il ne s’était pas réveillé Duo serait mort noyé à cause de lui.
La gorge serrée, Heero referma les yeux et se recroquevilla, secoué d’un tremblement soudain. Il avait failli tuer Duo. Une nausée violente l’agita et il se leva d’un bond, courant dans la salle de bain adjacente à sa chambre ; il eut à peine le temps de se pencher dans la cuvette des toilettes avant de vomir une bile amère.
J’ai failli tuer Duo…J’ai failli tuer Duo…J’ai failli tuer Duo…
Incapable de tenir debout, il s’effondra sur le carrelage frais, s’accrochant aux toilettes, continuant à régurgiter tout ce qu’il avait dans le ventre, quelques sanglots hystériques et douloureux le secouant un peu plus.
J’ai failli tuer Duo…J’ai failli tuer Duo…J’ai failli tuer Duo…
Une main se posa sur son dos nu, et une voix apaisante lui murmura des mots réconfortants à l’oreille.
Un dernier sanglot le secoua, et il réussit enfin à se calmer, trop épuisé physiquement et nerveusement pour continuer, mais soudain conscient de la présence d’une autre personne et de la nécessité de reprendre son sang-froid.
– Ça va mieux ? demanda Duo doucement, et Heero se figea.
C’était la voix de Duo, la main de Duo…
Heero réalisa soudain qu’il était nu, j’ai failli tuer Duo, qu’il venait de vomir devant Duo, j’ai failli tuer Duo, qu’il venait de pleurer devant Duo, j’ai failli tuer Duo, qu’il avait fait une crise devant Duo, j’ai failli tuer Duo… Il s’était complètement ridiculisé, il avait été inconscient, il avait complètement perdu le contrôle…
Heero chercha à se lever, s’éloigner de Duo, mais il en fut incapable.
Duo le souleva complètement, le soutint pour qu’il reste debout, et l’amena au lavabo. Mortifié, dégoûté par lui-même, Heero se laissa conduire. C’est à peine s’il réussit à ouvrir le robinet pour se rincer la bouche.
Il lui fallut longtemps pour se débarrasser du goût amer de la bile, et même après ça, il en restait un peu.
Il voulut tenter de se déplacer seul, mais en fut de nouveau incapable et Duo le porta presque jusqu’à son lit. Il le recouvrit du drap, passa une main sur son front.
– Je reviens tout de suite, dit-il avant de sortir.
Heero ferma les yeux, luttant contre une envie de pleurer de plus en plus pressante. Ça suffisait, il s’était assez ridiculisé comme ça…
Duo revint presque aussitôt mais Heero garda les yeux fermés, incapable d’affronter son regard. Duo posa quelque chose sur ses lèvres, poussant légèrement pour qu’il ouvre la bouche.
– Ça te fera du bien, dit-il. Tu as besoin de reprendre des forces.
Heero entrouvrit les lèvres, découvrant qu’il s’agissait d’un carré de chocolat. Duo lui fit avaler la moitié d’une plaquette comme ça, l’encourageant tendrement quand Heero fatiguait, et cette foutue envie de pleurer remontait à la surface.
Duo lui fit boire ensuite au moins une bouteille d’eau entière, et Heero découvrit avec surprise qu’il mourait de soif.
– Les autres ne sont pas là aujourd’hui, fit Duo. J’ai réussi à les convaincre d’aller se balader, ils reviendront tard dans la nuit. On n’est que tous les deux.
Il était hors de question qu’il pleure. Il n’allait pas pleurer. Il n’allait pas pleurer.
Oh bon Dieu.
Heero se couvrit le visage d’un bras et tourna le dos à Duo, incapable de réprimer ses larmes plus longtemps.
Il était vraiment pathétique.
Heero sentit soudain le matelas s’enfoncer, et deux bras l’entourer, Duo le tirer contre lui et le serrer fort.
– Ça va aller, Heero, murmura-t-il en le berçant doucement. C’est fini, ça va aller…
Bordel, mais il ne comprenait pas ?! Bien sûr que non, ça n’allait pas du tout, il avait failli le tuer !
Heero était tellement épuisé qu’il ne se rendit pas compte qu’il se rendormait ; et lorsqu’il reprit conscience, plus calme, le soleil se couchait. Duo le tenait encore dans ses bras, lui caressait le front.
– J’aurais pu te tuer, fit Heero d’une voix un peu rauque.
Duo arrêta de le toucher, s’écarta juste un petit peu afin de pouvoir le regarder. Il lui sourit doucement.
– Tu m’as sauvé, répliqua-t-il. Tu es ma petite sirène.
– Ne plaisante pas ! cingla Heero. Je…
– Je ne plaisante pas, Heero.
Duo le força à le regarder dans les yeux.
– Tu m’as sauvé la vie, répéta-t-il. Lorsque tu étais en pleine crise, ce que tu as fait avec l’eau, c’était pour me protéger aussi, non ? Et après ça tu m’as sauvé, Heero. J’ai encore du mal à comprendre comment, mais tu m’as sauvé.
– J’aurais pu te tuer, répéta Heero.
– Et ça n’arrivera plus, répondit Duo calmement. Parce que maintenant je sais ce qu’il faut faire quand tu as une crise, et on a tous appris une grande leçon : ne plus jamais t’emmener dans un endroit sans eau. Alors j’espère que tu as eu ton content de désert, parce que tu n’y retourneras plus. Ton grand-père est fou furieux, au passage.
– Duo…
– Heero, ça fait deux jours que tu dors. J’ai presque cru que tu ne te réveillerais pas.
Duo posa une main sur sa joue, le regard soudain plein d’émotions.
– Tu m’as flanqué la trouille, Quatre avait beau dire que c’était normal, c’était presque comme si t’étais mort. Tu respirais à peine, tu bougeais pas, t’étais tout blanc, tout froid.
– Mon corps récupérait.
– Ouais, ben ça donnait plutôt l’impression qu’il s’éteignait.
Duo se pencha et l’embrassa, longuement. Heero entrouvrit les lèvres pour approfondir le baiser et Duo le serra contre lui, l’entourant de ses bras.
– Quatre a dit que tu avais dû réussir à contrôler ton pouvoir un court moment, quand tu as repris conscience et que c’est ça qui t’as épuisé, ajouta Duo juste après.
Heero ferma les yeux. Quand il avait repris conscience, et vu Duo dans l’eau, il avait paniqué, et n’avait plus pensé qu’à le sauver.
– Certains hydrokinesistes arrivent à exploiter l’oxygène de l’eau, murmura-t-il.
– C’est ce que Abdul m’a expliqué. Tu crois qu’en t’entraînant, tu pourrais y arriver à volonté ?
Heero secoua la tête.
– L’empathie m’en empêche… Je ne sais pas comment j’ai fait…
– Probablement la combinaison de plongée brutale dans l’océan et de l’adrénaline. Sous le coup de l’adrénaline, on peut faire des trucs incroyables, je me souviens d’une histoire où une mère a soulevé une voiture pour sauver son gamin. Tu as dû avoir le même type de réaction, ce qui t’as permis d’utiliser ton pouvoir pendant un temps. Mais ça t’a complètement achevé. En tout cas, je suis flatté de provoquer ce genre de pulsion salvatrice chez toi.
Duo lui caressa la joue, l’embrassa de nouveau.
– T’es fabuleux, mon cœur.
Heero se mordit la lèvre en regardant Duo.
Ce n’était pas possible qu’il soit si tolérant, qu’il ne lui en veuille pas, qu’il ne soit pas dégoûté. Qu’il n’ait pas peur de lui le moins du monde et fasse comme si tout allait bien. Ce n’était pas possible, ce n’était pas réel.
Il jouait. Il mentait.
– Il faut que tu manges, déclara Duo en se levant. Je vais préparer à dîner, bouge pas, je monte avec tout ça. Et tu devrais enfiler quelque chose, tu vas attraper froid.
Heero le regarda sortir de la chambre en silence.
Il savait ce qu’il devait faire, ce n’était même pas comme si il n’y pensait pas depuis longtemps. A Saint Gabriel, caché dans un tiroir, ça faisait plus de trois semaines que le lubrifiant attendait son heure.
Il n’avait juste pas su en parler à Duo qui depuis cet incident juste avant la rentrée n’agissait plus que de manière politiquement correcte. Ça avait rapidement commencé à agacer Heero qui du coup n’osait pas le toucher plus que lui ne le faisait, et ça ne menait à rien.
Il s’était préparé à la maison, pour le moment où il aurait assez de courage pour demander à Duo de pousser leur relation plus loin, ou que Duo se déciderait enfin tout seul.
Il n’était plus temps d’hésiter, maintenant était le bon moment.
Il avait envie de Duo, et il avait besoin de s’assurer que Duo ne lui mentait pas.
Le lubrifiant ne servirait pas pour cette fois, mais Heero n’était pas du genre à se laisser intimider par ce genre de détails. Il se leva prudemment de son lit pour ne pas que la tête lui tourne et marcha lentement jusqu’à la salle de bain. Sur la tablette, il avait repéré une crème hydratante que Quatre avait dû déposer pour adoucir les irritations dues au frottement des vêtements pendant sa crise. Puis il alla ouvrir le tiroir de la commode où il avait rangé ses affaires et en sortit un grand tee-shirt noir.
C’était le tee-shirt que Duo lui avait prêté quand ils étaient allés à l’aéroport chercher Meiran. Duo ne l’avait jamais réclamé, Heero ne le lui avait jamais rendu.
Il l’enfila, alla s’asseoir sur son lit, et, le regard intense comme s’il se préparait pour une bataille, il attendit que Duo revienne.
***
Duo monta les escaliers lentement pour ne rien renverser. Il n’avait rien fait de spécial, juste un œuf, du riz, et il avait ajouté une nouvelle plaquette de chocolat, mais il fallait qu’Heero mange pour récupérer complètement.
Il n’aurait pas su décrire le soulagement qui l’avait saisi lorsqu’il était entré dans la chambre et entendu Heero dans la salle de bain, réveillé.
Réveillé.
Bon Dieu, il avait eu l’air tellement…tellement mort, couché sur son lit ! Duo s’était senti complètement impuissant, furieux après lui-même de ne pas avoir su avant comment se comporter en cas de crise. S’il avait pris la peine de simplement demander, même d’aller voir Ji pour se renseigner, peut-être que les choses se seraient mieux passées.
Mais non, il avait eu peur de blesser Heero, peur que Heero le prenne mal.
Ce qui s’était passé dans l’océan avait été une expérience à la fois terrifiante et euphorique. Se dire qu’Heero avait ce pouvoir en lui, ce pouvoir de contrôler l’eau. Qu’il aurait pu les noyer tous les deux sans même s’en rendre compte.
Et puis son « réveil » inespéré, sa soudaine conscience, et cette capacité qu’il avait maîtrisée pour sauver la vie de Duo.
Heero était fabuleux. Tout simplement.
Tout ça aurait pu mal se finir, mais Duo avait retenu la leçon.
Il savait désormais à quoi s’attendre.
Duo entra dans la chambre en ouvrant la porte d’une seule main, précautionneusement, et faillit tout renverser en voyant Heero.
Heero, assis sur le lit en tailleur dans un tee-shirt noir qu’il reconnut comme le sien ; et même s’il était un peu grand, pas assez pour cacher qu’il était complètement nu dessous.
Duo retint un gémissement de frustration. Ce n’était pas du tout la même chose que d’avoir Heero nu et agissant comme un enfant pendant trois heures sur ses genoux !
Cette fois, Duo avait le temps et l’humeur pour être affecté…
Essayant de ne pas montrer son trouble, Duo se dirigea vers le lit et posa le plateau dessus. Heero le remercia d’un murmure et commença à manger lentement. Duo détourna le regard en parlant de la promenade que faisaient les autres, une sortie vers une plage réputée plus au nord.
– Tu aurais dû y aller avec eux, fit Heero en regardant Duo.
Celui-ci secoua la tête.
– J’avais pas envie de te laisser, et j’ai bien fait puisque tu t’es réveillé, répliqua-t-il avec un petit sourire.
Heero ne répondit pas, cassa un bout de chocolat et le suça lentement. Duo détourna de nouveau les yeux, mal à l’aise, et en prit un morceau à son tour pour s’occuper.
Ça faisait des semaines et des semaines qu’il attendait un signe d’Heero pour l’autoriser à aller plus loin dans ses caresses, et à cet instant, l’abstinence lui semblait extrêmement injuste et douloureuse.
Et puis Heero prit le plateau, le posa sur le sol et regarda Duo d’un air tellement intense que celui-ci sentit nettement un coup de chaleur lui enflammer le bas-ventre. Oh bon Dieu…
Heero s’approcha de lui, passa les bras autour de son cou et s’assit sur ses genoux, croisant les jambes derrière lui.
Puis il l’embrassa, ne laissant pas le temps à Duo de poser de questions, même s’il en avait eu les capacités mentales à cet instant. Les lèvres d’Heero avaient un étrange parfum de chocolat et de sel mêlés et Duo ne put s’empêcher de répondre au baiser comme un homme affamé, caressant et mordillant les lèvres d’Heero avec les siennes, frottant sa langue contre la sienne, sentant s’éveiller en lui un désir urgent, trop urgent. Puis Heero mit fin au baiser brutalement, laissant Duo essoufflé et douloureusement excité, et le brun ne pouvait pas manquer de le sentir vu l’endroit où il était assis.
– Heero… souffla Duo d’une voix étranglée.
Heero glissa les mains sous son tee-shirt sans répondre et posa la tête sur son épaule. Le cœur de Duo battait à tout rompre, les doigts d’Heero contre sa colonne vertébrale lui hérissait la peau. Le châtain avait du mal à garder l’esprit clair. A quoi Heero jouait ?
– Fais-moi l’amour, chuchota ce dernier, et Duo faillit lâcher un gémissement.
Oh, bordel, il n’avait pas le droit de le demander comme ça, pas comme ça, par surprise ! Est-ce qu’ils ne devaient pas en parler avant, réfléchir à des tas de choses stupides, stresser pour des broutilles ? ‘de Dieu, Duo s’était même préparé à une éventuelle discussion sur qui serait au-dessus ou en-dessous !
Et Heero lui tombait dessus complètement par surprise, fais-moi l’amour, juste comme ça… Bordel, comment il pouvait dire non ??!!
– Heero, répéta-t-il, juste essayer de raisonner, de comprendre pourquoi là maintenant tout de suite sans prévenir, et Heero releva la tête, planta ses deux océans dans les yeux de Duo. Deux yeux bleu brûlant… Et on prétendait que le bleu était une couleur froide !
– J’ai envie de toi, fit Heero.
Et comme pour appuyer ses dires, il lui caressa un téton des doigts et se frotta légèrement contre le sexe de Duo qui sursauta dans une inspiration brutale.
– Bon Dieu, Heero, protesta le châtain en rendant les armes.
Il colla ses lèvres à celles d’Heero, prenant presque violemment possession de sa bouche, essayant de faire passer tout son désir dans un seul baiser. Il fallait que Heero sache combien il avait envie de lui, combien il le voulait…
Avides de contact, ses mains se glissèrent sous le tee-shirt noir pour le retirer et Heero l’aida, leurs bouches se séparant juste un instant avant de replonger l’une vers l’autre comme deux aimants, et dans un même geste, Duo renversa le brun sur le lit sans cesser de l’embrasser.
Dieu, ce qu’il avait envie de lui…
Il s’arracha aux lèvres d’Heero pour le regarder, dévorant des yeux tout son corps nu, sa peau complètement réparée des irritations dues à la crise, son membre durci par le désir.
Son désir pour Duo.
Duo se pencha sur son amant, embrassa le creux de sa gorge, suçant un par un les nerfs sensibles qu’il connaissait, sentant Heero trembler sous lui, frissonner, agripper ses vêtements avec force.
Heero avait la peau encore salée, mais si douce, comme si l’océan en la réparant avait laissé un peu de son parfum incrusté. Le brun tira de nouveau sur le tee-shirt de Duo, et celui-ci eut soudain le besoin de sentir la peau de son amant contre la sienne, complètement.
Il s’écarta une nouvelle fois, et Heero émit un cri de protestation.
Le châtain retira son tee-shirt et Heero se redressa pour passer les bras autour de son cou, le tirer contre lui. Ils frissonnèrent ensemble quand leurs peaux se touchèrent ; Heero lâcha Duo pour se glisser entre eux jusqu’au bouton de son pantalon, le défaire tandis que son amant lui couvrait la gorge et le visage de baisers.
Duo aida Heero à retirer le pantalon, impatient, désirant sentir Heero complètement contre lui, peau contre peau, sexe contre sexe. Il se débarrassa enfin de son caleçon et se laissa tomber sur Heero avec un cri étouffé de victoire.
Heero gémit doucement et commença immédiatement à se frotter contre Duo, le serrant de nouveau contre lui comme s’il pouvait s’échapper. Comme si c’était possible ! Si ça ne tenait qu’à lui, ils resteraient collés l’un à l’autre jusqu’à la fin de leur vie…
Leurs mouvements l’un contre l’autre firent soudain prendre conscience à Duo qu’il approchait assez rapidement du point de non-retour, et qu’il ne voulait surtout pas y être sans Heero.
Qu’il voulait être en Heero au moment où ça arriverait.
Avec une volonté qui l’impressionna lui-même, il arrêta de bouger et se redressa un peu, immobilisa Heero sous lui et musela les protestations du brun d’un baiser tendre pour faire baisser la tension.
– Tu me fais venir trop vite, mon cœur, murmura-t-il sur ses lèvres. Je veux…je veux être en toi.
La seule réponse qu’il eut fut un tube de crème hydratante jaillie d’il ne savait où qui lui atterrit entre les mains, et un regard des plus impatients.
Duo prit un instant pour être incrédule.
– T’es incroyable, bébé, souffla-t-il, un rire dans les yeux, et l’appellation lui valut un téton pincé douloureusement. Quelle impatience, ma sirène !
– Duo, gronda Heero de manière menaçante.
Duo se fit pardonner d’un baiser et entreprit de le caresser de nouveau. Il n’en avait pas assez, il n’en aurait jamais assez... Ses doigts couraient doucement le long de la peau d’Heero, provoquant un étrange ronronnement satisfait au creux de la gorge du brun.
Sous cette vision d’Heero, les yeux fermés et la respiration saccadée, frissonnant de plaisir sous ses caresses, il sentit son cœur se gonfler sous un mélange d’amour et de désir, d’envie de le prendre tout de suite, et en même temps d’attendre encore, et encore, et encore, jusqu’à ce que ni l’un ni l’autre n’en puisse plus.
Et puis Heero entrouvrit les yeux et tendit les mains vers lui, attrapant sa natte. Le regard plongé dans celui du châtain, Heero défit l’élastique qui retenait ses cheveux et Duo se laissa de nouveau tomber doucement sur lui pour lui faciliter la tâche. Le brun étala ses cheveux autour d’eux avec précaution, glissant les doigts dans les mèches miel sombre avec une tendresse qui serra étrangement la gorge de Duo. De ses cheveux Heero laissa ses mains se poser sur les épaules de son amant et le poussa sur le côté avec douceur mais fermeté. Duo se laissa faire, sans lâcher Heero du regard, et le brun changea leur position, s’asseyant sur le bassin de Duo.
Le châtain sentit son souffle se couper de désir en sentant les fesses musclées d’Heero posées sur lui, appuyées contre son sexe. Duo se mordit la lèvre, faisant appel à tout son sang-froid pour ne pas reprendre contrôle de la situation et entrer en Heero, immédiatement… Les mains du brun étaient toujours appuyées sur ses épaules, et Heero se pencha vers lui pour poser ses lèvres au creux du cou de Duo. Le châtain ferma les yeux, le souffle saccadé, et Heero traça un chemin de baisers sur le torse de Duo, léchant, mordillant, avant de s’emparer d’un des tétons, provocant un sursaut de plaisir chez son amant.
Avec application, Heero imita ce qu’il avait fait un peu plus tôt sur la peau, récompensé par des gémissements de plus en plus incontrôlés provenant de Duo. Encouragé, Heero s’attaqua à l’autre téton, le sentant se durcir automatiquement sous sa langue.
Duo se mordit de nouveau la lèvre et rouvrit les yeux avec réluctance. Il voulait qu’Heero continue, laisser Heero faire ce qu’il voulait aussi longtemps qu’il le désirait, mais d’un autre côté, le frottement continu des fesses d’Heero contre son sexe était une torture à laquelle il ne pouvait plus résister.
A son tour, il poussa Heero doucement, et le brun releva la tête pour le regarder avec confusion et une pointe de vulnérabilité.
– Je te veux, murmura Duo d’une voix urgente. Maintenant…
La pupille légèrement dilatée, Heero chercha à s’écarter de Duo pour se rallonger sur le lit, mais le châtain agrippa les hanches d’Heero pour le maintenir où il était.
– Duo ?
– Reste là, murmura de nouveau Duo.
Il n’arrivait pas à parler tout haut. Il y avait quelque chose de mystique dans ce qu’il ressentait, cette force étrange qui faisait que, croyant ou pas, on baissait la voix en entrant dans une église.
– Reste là, répéta-t-il. Ce sera mieux. Tu iras à ton rythme…
Sans laisser au brun le temps de répondre, il posa la main sur le sexe d’Heero pour le toucher lentement, sûrement. Le membre bronzé était toute vie entre ses doigts, vibrant de désir, de besoin. Heero avait émis un son étranglé sous la caresse et, émerveillé, amoureux, Duo le regarda fermer les yeux, des sons incontrôlés plus ou moins aigus s’échappant de sa gorge. Le brun s’appuya légèrement, cherchant plus de contact avec la main de son amant, et Duo en profita pour attraper la crème hydratante qu’il avait laissée à côté d’eux. Il réussit à l’ouvrir d’une main mais dût interrompre un instant sa caresse pour en verser sur ses doigts.
– Redresse-toi sur tes genoux, indiqua-t-il d’une voix presque contrôlée.
S’il ne restait pas un peu maître de lui… Il fallait qu’il tienne encore, juste un moment…
Heero s’exécuta avec un court délais, le temps que la demande atteigne son esprit embrumé par le plaisir que Duo lui donnait.
Le châtain recommença à toucher son amant, les yeux toujours fixés sur lui et sur la fine couche de sueur qui naissait sur ses tempes ; et tout en continuant à le caresser, glissa un doigt dans l’anus étroit d’Heero qui inspira brutalement, mais la distraction de la main de Duo était efficace.
Le châtain retint sa respiration en voyant Heero attraper le drap dans les poings et se cambrer dans un mouvements incontrôlé. Il était beau… Si beau… Et c’était Duo qui faisait de lui cette créature magnifique…
– Duo… souffla Heero dans un gémissement.
Le châtain reprit ses esprits et en profita pour pousser son doigt plus profondément, le tournant et le retournant pour détendre les muscles, impatient de prendre sa place mais anxieux de faire le moins de mal possible à Heero.
Le brun avait le visage crispé entre le plaisir et une certaine douleur, mais le plaisir était clairement dominant, et lorsqu’il sentit les muscles se relâcher un peu, Duo glissa un second doigt. Il rentra beaucoup plus facilement, et Heero sembla avoir moins mal.
– Ça va, Hee-chan ? demanda Duo doucement.
Seul un bruit de gorge lui répondit et Duo commença un mouvement en ciseaux avec ses deux doigts. Heero se cambra brutalement.
– Duo… S’il te plaît… Je… Je veux…
La voix de son amant était tendue par le besoin et Duo n’en pouvait plus. Il retira ses doigts, presque achevé par la plainte d’Heero au même moment, et se dépêcha de couvrir son sexe du lubrifiant improvisé, impatient, les dents serrés, le gel frais n’y changeant rien.
– Maintenant, Hee-chan, réussit-il à dire.
Il posa les mains sur les hanches d’Heero et le guida vers son membre plus que prêt. Heero eut un instant d’hésitation en sentant le bout humide du sexe de Duo se poser contre son anus, mais ça ne dura qu’une demi-seconde, et Heero, comme dans un rêve, s’empala lentement sur lui, la tête légèrement en arrière et se mordant la lèvre, les yeux fermés.
Duo ne pouvait pas s’empêcher de crisper les doigts autour des hanches de son amant. Il n’avait qu’une envie, c’était d’appuyer d’un coup, d’entrer complètement en lui, mais, fasciné par le visage transfiguré d’Heero, il gardait les yeux fixés sur lui sans bouger.
Et puis Heero s’assit complètement sur lui sans prévenir, lâchant un cri qu’il ne sut pas définir entre la douleur et le plaisir. Duo hoqueta.
Enfin, enfin, enfin… Enfin il était en Heero, son Heero… Ce n’était plus un rêve, plus un fantasme solitaire, il sentait Heero tout autour de lui, l’entourant d’une chaleur presque insupportable.
Duo releva les yeux vers son amant, tenant à s’assurer que tout allait bien. Inquiet en le voyant garder les yeux fermés, il posa une main sur sa joue. Mais au même moment Heero se releva un peu avant de se rasseoir complètement, provoquant un petit mouvement qui lança une flèche de plaisir dans le corps de Duo ; le souffle court, il attendit que Heero s’ajuste de la meilleure manière possible, puis le brun commença à bouger dans un va-et-vient lent. Duo le fixa, presque plus attisé par le visage de son amant que par le mouvement. Puis Heero se cambra brutalement, les yeux écarquillés et la bouche en forme de "o".
– Duoooo…
Apparemment, il avait trouvé le bon angle. A partir de cet instant, Duo se relâcha et reprit le contrôle, soulevant les hanches pour ressentir la friction et rencontrer celles d’Heero, donnant des coups de plus en plus rapides, perdu dans son propre plaisir, accompagné par la musique de la voix vibrante d’Heero qui chantait son prénom de plus en plus fort.
Capturé dans les profondeurs de son amant, Duo sentait son besoin d’Heero de plus en plus pressant, et comprenant qu’il n’allait pas tarder à être emporté par les vagues de plaisir qui le traversaient, il s’empara du sexe d’Heero, imitant le rythme de leur mouvement l’un contre l’autre, et peu de temps après Heero hurla son nom et Duo sentit le sperme de son amant jaillir sur sa main et sur son ventre. Ce fut le coup final et il se laissa à son tour emporter, appelant Heero comme Heero l’avait appelé, se vidant en lui avec une sensation d’euphorie et de délivrance exquise.
Il sentit Heero se laisser tomber sur lui doucement, alors qu’il continuait à bouger en lui lentement par réflexe.
Puis, avec un sentiment de complémentarité et de plénitude totale, Duo s’immobilisa enfin et ferma les yeux, se laissant bercer par le bruit de leurs deux respirations chaotiques et le calme soudain. Il entoura Heero de ses bras et caressa d’un geste tendre et fatigué la peau de son dos couverte de sueur. Ils restèrent un instant silencieux, savourant cet instant de calme, encore l’un dans l’autre.
Duo réalisa soudain qu’il valait mieux qu’ils changent de position. Il chercha à repousser doucement Heero, mais celui-ci s’accrocha à lui.
– Reste, murmura-t-il d’une voix rauque.
– Je ne vais nulle part, répondit Duo.
Comme Heero ne semblait pas vouloir le lâcher, il ajouta :
– Promis.
Pas qu’il avait envie de s’écarter d’Heero, mais le brun risquait d’en pâtir plus tard. Il repoussa de nouveau gentiment son amant, et se retira lentement dans un soupir. Heero se laissa tomber à côté de Duo qui grimaça un peu à l’humidité du drap, mais lorsque le brun se rapprocha de lui d’un air presque hésitant, il l’accueillit dans ses bras.
Heero le scruta comme s’il cherchait quelque chose sur son visage, et tout ce que Duo arrivait à ressentir, c’était sa poitrine qui se gonflait d’une pure joie amoureuse pour Heero et il avait envie de le serrer dans ses bras à l’en étouffer.
Il se contenta de le faire remonter jusqu’à lui pour l’embrasser tendrement.
– Je t’aime, déclara-t-il, les yeux pétillants de bonheur. Je t’aime, je t’aime, je t’aime…
Le regard d’Heero s’illumina complètement et il donna à son tour un long baiser à Duo avant de s’installer confortablement contre lui.
– Attends un peu avant de t’endormir, mon ange, l’arrêta Duo.
Le châtain attrapa un coin du drap et les nettoya tous les deux. Il fit un clin d’œil à Heero. « On s’occupera de ça demain. Viens. »
Il se leva, prenant la main d’Heero. « On sera mieux dans mon lit », déclara-t-il.
Heero se laissa tirer, regardant Duo, les yeux brillants.
Duo n’avait pas menti. Duo l’aimait vraiment. Duo était réel.
Rassuré et heureux, il s’endormit avec les bras de Duo autour de lui, les mains de Duo sur sa peau, les mots tendres de Duo comme berceuse.
***
Duo et Heero descendirent ensemble au petit déjeuner après avoir pris une douche, en même temps bien sûr. Heero était sûr qu’il avait les joues écarlates, mais le bras de Duo autour de sa taille était assez encourageant pour affronter les autres.
Apparemment, Dorothy, Solo et Hilde avaient été menacés de corvée de vaisselle pour le reste du séjour, parce qu’ils ne reçurent aucun commentaire, juste des regards entendus et moqueurs. C’était presque pire, en fait.
Mais pour la première fois de sa vie, Heero se sentait parfaitement serein. Duo l’avait vu au pire de ses crises, et Duo l’aimait.
Il pouvait bien affronter l’univers entier.
(à suivre)